En roulant vers la Sioule, le premier jour de ce petit périple, je m’étais aperçue que
- Nous étions le 13 juillet
- L’Auvergne n’était pas loin
Or mes ami-e-s de la Chorale Philomèle, dont je vous ai déjà parlé, m’avaient dit, lors de leur dernier concert, qu’une tournée était prévue en Auvergne en juillet. Me voici donc consultant leur site Internet. Effectivement : 13 juillet, Brioudes; 14 juillet, Saint Nectaire.
Le nom de cette ville ne vous est sans doute pas inconnu. Pour les un-e-s, il évoque le fromage. Pour d’autres, une église. Et pour les plus âgé-e-s, peut-être, des cures. Car les eaux de Saint Nectaire étaient réputées, depuis l’Antiquité, pour leurs vertus curatives. Et les sources ne manquent pas, comme en atteste ce relevé.
Débit et température des principales sources
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| Nom de la source | Débit / 24h | Température | Lieu d’exploitation |
|---|---|---|---|
| Source du Rocher | 1 512 hectolitres | 43,7 °C | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| Source du Mont-Cornadore | 720 hectolitres | 41 °C | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| Source du Gros-Bouillon | 720 hectolitres | 37,5 °C | Bains Romains (Saint-Nectaire le Bas) |
| Grande source Boëtte | 432 hectolitres | 46 °C | Bains Boëtte (Saint-Nectaire le Bas) |
| Source du Parc | 72 hectolitres | 19 °C | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| Grande source Rouge | — | — | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| Petite source Rouge | 86 hectolitres | 18 °C | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| Source Saint-Césaire | — | 40,9 °C | Bains Boëtte (Saint-Nectaire le Bas) |
| Source des Dames | — | 19 °C | Bains Boëtte (Saint-Nectaire le Bas) |
| Source Intermittente | — | 25 °C | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| Source de la Coquille | — | 26 °C | Bains Romains (Saint-Nectaire le Bas) |
| Source Morange | — | — | Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut) |
| les 3 sources des Fontaines Rouges | — | — | Eau consommée sur place dans un quatrième établissement à Saint-Nectaire le Bas |
A la grande époque du thermalisme, le village devint un important centre thermal, où l’on soignait essentiellement les maladies rénales et le diabète. Pourquoi vous parler de cela, alors que nous étions en train d’évoquer le chant? Pour vous faire comprendre les raisons de ce retard sur la route de Nice. Car, ce que vous ignorez, c’est que j’ai passé 10 ans de vacances en ces lieux, mon frère malade devant y faire des cures tous les ans…
Des amis… une chorale… des souvenirs d’enfance… et l’envie de revoir les lieux, et en particulier la superbe église et sa Vierge noire… Sans compter le dolmen qui fut sans doute à l’origine de mon intérêt pour les mégalithes… Il n’en fallait pas plus pour provoquer ce détour. Or, il y a moins de 90 km en route directe entre Chouvigny et cette destination. De quoi laisser le temps pour faire « du tourisme ».
D’abord, profiter des belles gorges de la Sioule… Première direction : Menat.
Aller voir le pont roman dont m’avait parlé la veille au restaurant un couple de frères cyclistes, originaires du coin.

« Il aurait été implanté sur l’ancienne voie romaine d’Augustonemetum (Clermont-Ferrant antique) à Aquae Nerii (Néris-les-Bains antique). Bâti au XIIe siècle, il était au Moyen Âge le seul passage sur la Sioule entre Ébreuil et Châteauneuf-les-Bains. Cette rivière était alors une voie de pénétration entre l’Auvergne (historique) et le Bourbonnais. » (source)

La chaussée n’a pas changé, mais le pont supporte toujours jusqu’à deux tonnes! Pour ma part, j’ai préféré le traverser à pied… Sous les piles, les truites narguent les humains…
La berge est accueillante, et les riverains cultivent visiblement un certain art de vivre…



De l’ancien moulin, il ne reste que le bief, malheureusement.

Les fleurs abondent, et la sécheresse semble loin…

Un dernier regard au pont qui a si bien survécu au temps…

En plaçant cette photo, j’ai réalisé une grande différence avec celle qui a été prise de l’autre côté. Des recherches m’ont permis de comprendre pourquoi :
« La travée de la rive gauche a été emportée par une crue au XVIIIe siècle et ne fut reconstruite qu’au début du XXe siècle. » (source)
Il a donc un bon et un mauvais profil!
Ensuite, une bonne grimpette à pied pour gagner le château médiéval aperçu au loin.


Tout un ensemble d’affiches andragogiques expliquent les travaux entrepris sur ce site.




Vue à presque 360 degrés sur les environs, et la Sioule est visible en amont comme en aval.


L’un des plans présentés sur le site permet de reconstituer l’itinéraire de ce début de matinée : les haltes sont entourées de violet…
