Poissons d’avril

Je vous ai relaté hier la blague d’un adhérent d’OVS Paris, qui proposait d’aller à la messe à la Madeleine à 5 heures du matin, puis de visiter les toilettes Belle Epoque (qui existent réellement, mais n’ouvrent qu’à 10h), avant de manger une soupe à l’oignon. Suivi par 37 personnes!

Photo empruntée au site Sortir à Paris, légèrement modifiée pour la circonstance…

Pour vous distraire en ce 2 avril un peu terne, voici deux autres farces que j’ai « vécues ». J’ai failli être victime de la première.

Image copiée sur le blog, et légèrement transformée par mes soins…

Je suis depuis longtemps le blog d’un Niçois féru de langue, de littérature et de poésie. Gabriel Grossi tient ce blog, Littérature Portes Ouvertes, depuis 2015, et j’apprécie tout ce qu’il me fait découvrir. Hier matin, il mettait en scène une poétesse niçoise méconnue. Voici l’intégralité de l’article.

« Eurydice Roussel est née en 1957 dans la région de Marseille. Elle a grandi dans un milieu artistique et c’est très tôt qu’elle a découvert sa propre vocation pour l’écriture poétique. Elle a étudié la littérature à l’Université Aix-Marseille et a rapidement commencé à publier ses poèmes dans des revues littéraires.

Ses premiers recueils de poésie, « Les Chants des abysses » et « Les larmes de l’Eternité », ont été très bien accueillis par la critique et ont rapidement attiré l’attention de grands noms de la poésie française contemporaine, tels que Emmanuel Hocquard, Jean-Pierre Siméon et Jean-Luc Nancy.

Eurydice est connue pour ses poèmes symboliques et oniriques qui abordent des thèmes tels que la mémoire, les rêves, la mort, et les relations humaines. Elle a également été très influencée par les philosophies orientales et on retrouve souvent des références à la méditation et à la spiritualité dans son œuvre. Elle a également développé un engagement féministe, qui se reflète dans ses poèmes qui dénoncent les injustices et les inégalités subies par les femmes.

Elle a également collaboré avec d’autres poètes contemporains tels que Edmond Jabès, Yves Bonnefoy et Jacques Dupin pour des lectures de poésie et des projets de création collective.

Ses recueils les plus récents « Les murmures des étoiles » et « Le silence des miroirs » ont été salués par la critique comme des chefs-d’œuvre de la poésie contemporaine française.

En plus de sa carrière de poète, Eurydice Roussel est également une conférencière très recherchée sur les sujets liés à la poésie et à la création artistique. Elle donne régulièrement des lectures de poésie dans des universités et des festivals à travers la France et l’Europe. Eurydice Roussel a également été très engagée dans la cause féministe, en utilisant sa plateforme pour dénoncer les inégalités et les discriminations subies par les femmes. Elle a également participé à des manifestations et des campagnes pour la promotion des droits des femmes.« 

Une photo était jointe, photo qui m’avait un peu étonnée : une dame souriante, dans une bibliothèque… un casque sur les oreilles! Mais à l’époque TICophile que nous vivons, pourquoi pas? Et les « témoignages » suivant l’article étaient, eux, très sérieux.

Je n’avais pas le temps d’aller voir ces poèmes, aussi me suis-je promis de le faire plus tard… Eh bien, ce matin, Monsieur Grossi dévoile qu’il s’agit d’une supercherie. « Je n’avais pas le temps d’aller voir ces poèmes, aussi me suis-je promis de le faire plus tard… Eh bien, ce matin, je reçois un courriel dans lequel Monsieur Grossi dévoile qu’il s’agit d’une supercherie.

« Une fois n’est pas coutume, je me suis adonné hier à une petite plaisanterie. C’est mon poisson d’avril pour 2023. Vous l’aurez compris, Eurydice Roussel n’a jamais existé. Mais il y a mieux : j’ai fait rédiger l’article par ChatGPT, et je n’y ai rien changé. J’ai par contre relancé plusieurs fois le robot afin qu’il améliore son écrit. Je lui ai demandé de changer de nom (« Jacques Dupont » était trop banal), de ne citer que des collaborateurs contemporains (une collab avec Rimbaud n’aurait pas du tout été crédible), et d’ajouter des témoignages. Cette capacité à améliorer le texte déjà écrit est vraiment incroyable. On a du souci à se faire… En attendant, je vous souhaite un joyeux 1er avril ! »

Avouez que vous vous seriez peut-être aussi pris au jeu?

L’autre scène se déroule sur la côte picarde où je suis venue profiter du vent du large, large largement venté par une belle tempête. Une amie me montre un article du journal L’Eclaireur. J’aime les journaux locaux qui évoquent si bien la vie quotidienne des invisibles et la prétention des trop visibles, mais je lis l’Informateur. Je n’avais donc pas eu connaissance de cet article, qui titrait sur le projet phare de la ville de Mers-les-Bains. « Phare » dans tous les sens, puisqu’il s’agissait de construire un phare. Et pas n’importe lequel : le phare le plus haut de la côte, d’une hauteur de 45 mètres.

Si vous ne connaissez pas ce joli coin de la côte d’albâtre, vous ne pouvez pas bien comprendre. Aussi vais-je vous y aider. J’ai emprunté une photographie à un autre canard local, le Courrier Picard.

Vous voyez l’entrée du port. Derrière, non visibles sur cette photo, trois espaces portuaires. L’un est destiné aux gros navires commerciaux; le deuxième, aux bateaux de pêche; un port de plaisance complète l’ensemble, relié à la rivière nommée Bresle, qui reliait la Manche à un ancien port situé près du Château de la troisième des « Villes Soeurs », Eu.

L’idée développée dans l’article est d’agrandir le port du Tréport vers Mers-les-Bains… Or voici l’image Google Map (au fait, quelqu’un sait-il/elle supprimer la pub?).

Point besoin d’être grand clerc pour saisir que cela ferait tout bonnement disparaître la majeure partie de la ville! Y compris, soit dit en passant, le magnifique front de mer classé, car datant de la Belle Epoque.

Post scriptum écrit le 3 avril à l’aube

Comme je rendais visite à la galerie de mon amie, celle-là même qui m’avait montré l’article, j’y retrouvai un artiste de Mers, Jack Guerrier, et son épouse. Il et elles étaient tou-te-s trois hilares. Figurez-vous qu’il est l’auteur de la farce! C’est lui qui a rédigé le texte, placé les illustrations, et inséré un titre évoquant le journal… Vous pourrez trouver l’intégralité sur sa page Facebook, mais je vous la recopie.

« Un phare pour Mers les Bains. Une ambition mersoise.

L’ambition pour les élus de la commune de Mers les Bains d’en faire une « VILLE PHARE » va être concrétisée par la construction d’un phare d’une hauteur appréciable de 45 mètres. Il deviendra ainsi le plus haut phare de toute la côte picarde, bien plus haut que celui d’Ault-Onival d’une hauteur de 28 mètres ou que celui du Tréport dont l’attrait attire toujours autant de touristes, malgré ses 14 mètres. Rappelons qu’à Mers les Bains, il subsiste les traces d’un port daté du 18ème siècle à l’entrée de la rue Jules Barni.

Les édiles nous confient : « Mers les Bains n’est plus un port de pêche, son ambition serait de le redevenir. C’est pour cette raison que nous souhaitons ce phare et les infrastructures qui constitueraient la future architecture portuaire complémentaire à celle du Tréport. »

Le projet est d’ores et déjà à l’étude.

L’Éclaireur du 1/4/2023

« La clarté est quand la lumière se fait ». Lao Tsong. »

Et c’est là qu’on constate que l’oeil « répare » les mots (exercice par ailleurs couramment fait dans les stages de récupération de points) : j’avais lu « Lao Tseu ». Sinon peut-être eus-je été alertée? Quoique. Voulant ce matin vérifier l’existence d’un Lao Tsong hypothétique, j’ai trouvé une page Facebook totalement vierge, d’un Lao Mao Tsong. Avec une photo délirante de chat… Peut-être une seconde farce de notre ami Jack?

Il n’en reste pas moins que le quotidien concerné apprécie les poissons d’avril. Il a publié des exemples de poissons d’avril ici ou encore , pour le pays de Chateaubriant. Non, je n’ai pas commis d’erreur d’orthographe. Vous pouvez en trouver la preuve sur le net.

Vu sur OVS

Je regardais hier les annonces sur le site OVS (On Va Sortir) Paris, ce que je fais souvent, non pas pour me joindre aux groupes (même si cela m’arrive), mais pour voir si quelque concert ou exposition ne m’avait pas échappé. Or voici ce que j’ai trouvé, et que je partage avec vous en cette aube d’un nouveau mois… J’ajoute que j’avais déjà vu annoncer la réouverture de ces toilettes superbes, et que je m’étais promis d’aller les voir un de ces jours, pour en même temps vérifier mon hypothèse de la fermeture du restaurant situé dans le sous-sol de l’Eglise. Le texte ci-dessous a été copié sans modification, et placé sur le créneau de 6 h. 30 personnes se sont inscrites, juste dans les limites du groupe, et il y en a 7 en liste d’attente, au moment où j’écris ces lignes (5h51). Quel succès!

« Le Lavatory de la Madeleine est un véritable morceau d’histoire en souterrain de la ville. Ouvertes en 1905, en plein dans l’effervescence de la Belle-Époque, elles ont « soulagé » les Parisiens et les touristes pendant plus d’un siècle. Car oui, c’est précisément en 2011, date à laquelle elles seront classées aux Monuments Historiques, qu’elles seront également fermées au public pour une grande restauration.

Je vous propose donc de venir après la messe de 5 h vous soulager dans ce lieu chargé d’histoire pour la modique somme de 2 €.

Réservation effectuée pour 35 personnes. 

Nous rentrerons par groupe de 5 à intervalle de 10 mn. Les autres feront la queue de poisson à l’extérieur.

Après cette visite nous pourrions déguster une soupe à l’oignon.« 

Jouer dans la réalité virtuelle

Il m’a été donné l’occasion de tester des jeux en réalité virtuelle. J’avais déjà mis un équipement permettant de s’y promener, à l’occasion du Bal Blanc de Bianca Li (voir article, si cela vous intéresse… c’était génial!). Mais d’y jouer, jamais.

Me voici donc équipée du casque, une manette dans chaque main. Un fond de couleur bleue. Des cubes me foncent dessus. Chacun avec un triangle. Le principe est simple : il faut « trancher » chaque cube dans le sens du triangle. Les bleus, avec le « bâton » bleu que l’on a en main. Les rouges, avec le rouge. Autrement dit, parfois avec la dextre, parfois avec la senestre. Pour corser le tout, de temps en temps des « murs » virtuels vous foncent aussi dessus, et il faut les éviter en faisant un pas à droit ou un pas à gauche, voire en restant bien droit ou en se pliant.

Je pensais que ce type de jeu m’ennuierait. Que nenni! Pourquoi? Parce qu’il est accompagné d’une belle musique rythmée, qui vous pousse à danser. Me voici donc me déhanchant tout en tranchant assez sereinement des cubes. De quoi vous faire douter de mon intelligence, n’est-ce pas?

Eh oui, il me faut bien avouer que j’ai aimé. Et que j’en ai redemandé. Surtout que je réussissais. Il ne manquait à la fin que 2 coups sur 200… De quoi devenir addicte, non? Mais il est vrai que ce n’était que le premier niveau de jeu, et qu’ensuite il y a de quoi devenir fou/folle…

Quelques temps plus tard, je me suis retrouvée en train de jouer dans un superbe mini-golf en corniche sur le mer. Un parcours varié, avec des difficultés de tous ordres, et des vues sur rochers surplombant les flots bleus. On s’y croirait!

La réalité est peut-être virtuelle, mais elle croise la « vraie », car je suis aussi mauvaise au lancer de balle! Mais j’ai pris un plaisir bien réel, lui, à ainsi taper de mon club dans la balle, et me déplacer dans ces beaux espaces.

Si vous voulez essayer, le nom du premier jeu est Beat Saber. Si vous voulez en savoir plus, des explications ici. Quant au mini-golf, une idée grâce à cette petite vidéo (une différence : je n’ai pas vu « ma tête »!). Des commentaires sur ce site, avec une autre vidéo.

Il ne me reste plus qu’à commander au Père Noël un casque de réalité virtuelle. Mais d’une part cela coûte cher. Le Meta Quest 2, que j’avais, vaut environ 500 euros. Et un expert (familial) m’a conseillé d’attendre le 3, qui devrait sortir bientôt. Pour votre information la plus complète, voici un extrait du Journal du Geek.

« Si l’on en croit les informations partagées par The Verge, le casque embarquera un hardware amélioré, à commencer par la fameuse réalité mixte présente sur le Quest Pro. En plus d’éviter de se cogner pendant l’utilisation, cette technologie permet surtout de multiplier les applications de la VR.« Si l’on en croit les informations partagées par The Verge, le casque embarquera un hardware amélioré, à commencer par la fameuse réalité mixte présente sur le Quest Pro. En plus d’éviter de se cogner pendant l’utilisation, cette technologie permet surtout de multiplier les applications de la VR.

De nombreuses applications pourront profiter de nouvelles fonctionnalités. Les jeux et programmes plus grand public pourront donc se lancer dans la réalité mixte qui ne sera désormais plus réservée aux utilisateurs les plus fortunés. Cependant, cet upgrade conséquent s’accompagnera également d’une hausse de prix. Si la douloureuse n’a pas encore été dévoilée, il est déjà possible d’imager une tranche de prix.« 

Cette tranche serait de 600 à 700 euros. Une broutille, comparée au prix du casque Pro : « Sauf que ces technologies ont un prix : 1799€, une addition salée loin d’être à la portée de tous les utilisateurs en quête de VR« .

Et il faut ajouter les manettes. Si vous voulez voir comment on les teste, c’est ici.

Sans compter les jeux. Il en est des gratuits, mais la plupart valent entre 10 et 40 euros. Un investissement, donc, mais pas plus coûteux qu’un ordi et des jeux… Avec toute la différence du métavers, si tentant qu’on peut craindre l’addiction, ce qui risquerait d’être mon cas… Essayez?

Les ateliers numériques « Orange »

Avez-vous déjà essayé cette formule? C’est assez surprenant, car on y découvre à quel point nombre de nos contemporain-e-s sont peu au fait des usages des TIC.

Ainsi, par exemple, je m’étais inscrite sur un atelier « utiliser les réseaux sociaux », en espérant découvrir les arcanes de certains d’entre eux. Mais je suis arrivée sur une heure où les animateurs/trices expliquaient quels étaient ces réseaux et à quoi ils servaient.

Eh bien, des participantes (eh oui, essentiellement des femmes…) découvraient Instagram, Tweeter, Tik Tok ou autres Messenger et Snapchat.

Est-ce à dire qu’il y aurait réellement une frange de citoyen-ne-s qui parviennent à vivre sans la connexion aux actualités, sans la communication avec leurs proches, et surtout leur descendance, sans la participation à au moins une « communauté »?

Il y a 20 ans, j’aurais trouvé cela « normal ». Il y a 10 ans, déjà beaucoup moins. Avant la CoVid, pourquoi pas? Mais ces deux années de « barrières sociales » en tout genre, sans compter le strict confinement, ont laissé le temps à chacun-e de prendre connaissance de ces médias, voire de les essayer. Alors? Manque de curiosité? Ancrage dans le passé? Résistance au changement?

Bref, j’en suis restée « coite »… D’autant que j’ai vu l’évolution entre les générations X et Y, compris qu’il n’y aurait pas de Z dans ma famille, et que je suis en train de découvrir l’alpha…

Petite parenthèse, à propos de cette illustration : j’apprécie de voir une femme incarner les « builders ». Car on oublie volontiers qu’en France, dans le début des années 70, beaucoup de nos chercheurs en informatique comme en mathématiques étaient des chercheurEs… à rappeler en ce 8 mars… mais pas seulement!

Un homme heureux

Qui est cet « homme » bienheureux? Le titre semble simple, mais, à la sortie du cinéma, on peut se poser la question…

J’avais hésité à aller voir ce film qui a été lancé à coup de grands campagnes médiatiques, et traite d’un sujet très à la mode. Dans un tel cas, je suis toujours méfiante.

Et si vous me demandez maintenant « faut-il aller le voir? », j’hésiterais…

Oui pour avoir osé aborder ce thème.

Oui pour la performance de Fabrice Lucchini, pour une fois pas trop cabotin et assez sobre (quoique…), et pour celle de Philippe Catherine, pas trop « humoriste, j’en fais beaucoup ».

Oui pour la satire de la vie « politique » dans une petite ville du Pas-de-Calais. Satire qui prend cependant au sérieux quelques-uns des problèmes de ses habitant-e-s, dont certain-e-s gagnent leur vie grâce aux emplois fournis par EDF, en travaillant à la centrale nucléaire de Graveliens qui a massacré un coin de leur magnifique côte.

Mais aussi film qui rappelle l’importance, pour la population locale, de se défouler chaque année au Carnaval de Dunkerque.

Et oui, bien sûr, pour les magnifiques photos de Montreuil-sur-Mer et de ses environs.

Un coin de France dont on parle peu et qu’on montre encore moins, à l’exception des natifs/ives. Pourtant si beau et si accueillant, comme je l’ai constaté à maintes reprises. Mais, si j’y suis allée et retournée, ce n’est pas de mon propre chef. C’est parce que des ami-e-s d’Aire-sur-la-Lys me l’ont fait découvrir. Vous ne connaissez pas non plus cette ville? C’est ce que je disais…

Point d’interrogation cependant pour l’interprétation de Catherine Frot, en contre-emploi, peu crédible à mon sens dans ce rôle difficile.

Non pour la manière dont l’entourage familial est présenté sous un angle très optimiste, avec des enfants idéaux notamment.

Idem pour les électeurs/trices qui tout à coup défendent une cause dont on sait que, « in the real Life », elle ne le serait pas. Un peu trop « eau de rose »…

Je sais, je ne vous ai pas dit grand’chose du film. Mais c’est volontaire. Il faut le découvrir par vous-même, si la question de la « transition » et de son lourd processus vous intéresse. Et si vous voulez voir un (tout) petit bout des Hauts-de-France, en passant par tout le spectre des émotions…

L’école devrait être à elles et eux…

En ce jeudi soir, veille d’un « pont » détesté de beaucoup, il y avait de quoi hésiter devant les affiches de cinéma pour celles et ceux qui aiment le 7ème art. Pas trop pour moi qui ne vais jamais voir de films violents… Je vous en ai déjà fait part, de cette stupide aversion qui me pousse à ne regarder que films drôles, poétiques ou romantiques… Hésitation cependant entre deux films. La Conspiration du Caire ou L’école est à nous. Vu la déclaration de la phrase précédente, vous savez déjà de quel côté penchait la balance! Même si l’intérêt du premier était visiblement supérieur… Mais on ne se refait pas. J’espérais rire, rire beaucoup. Erreur grave.

Certes, j’ai beaucoup ri par moments, surtout dans la première partie du film. Mais souvent un peu jaune. Les jeunes sont drôles, si bien esquissés, même s’ils sont chacun et chacune très « typé-e », limite stéréotype. Les profs et la CPE aussi. La frustrée, le représentant syndical, la prof de lettres romantique, le Maghrébin prof de techno… Mais on sent, on comprend, on sait très vite que c’est voulu, ce trait un peu forcé. Le milieu de l’Education Nationale est caricaturé. Cela sert-il le propos? Je me le suis demandé… Et pour moi la réponse est plutôt négative. Un peu plus de modération aurait permis, à mon sens, de mieux faire passer le message.

Quel message ? Je ne vous le révèlerai pas, car cela serait déflorer l’histoire que narre ce film. Mieux vaut le découvrir par vous-même, n’est-ce pas? Car oui, allez le voir, ne vous arrêtez pas à la légère critique que je viens d’émettre. Vous rirez, oui, un peu. Mais surtout vous prendrez une dose d’espoir. Ce dont, reconnaissez-le, nous avons bien besoin en ce moment. La lutte que je menais, voici de nombreuses années, en tant que jeune enseignante auprès d’adolescents considérés comme « perdus » par le Mamouth, cette lutte, disais-je, est encore d’actualité. Et d’autres la poursuivent. Comme celles et ceux qui ont écrit, réalisé, produit ce film. Comme ces jeunes qui jouent si « vrai ». Et cette actrice qui incarne avec tant de sensibilité l’héroïne. Sans compter, bien sûr, Jean-Pierre Darroussin qui réussit à incarner avec justesse le Principal coincé entre ses idées, proches de celles de la jeune révoltée, et sa mission, respecter et faire respecter la Loi. Une mention spéciale à Sofia Bendra, qui incarne une enfant placée dont le génie se révèle. La jeune femme est « bluffante »…

Le citronnier revit !

Lorsque je suis arrivée à Nice après 10 mois d’absence, j’ai trouvé l’un des citronniers mort, et l’autre bien malade.

Un fruitier égrotant!

Le premier a été coupé et remplacé par un « jeunot », acheté en Italie. Le second a été rafraîchi, et arrosé consciencieusement chaque jour… Et le voici qui semble revivre! Des fleurs sont apparues…

Et les rares petits fruits qu’il portait croissent désormais normalement.

Quel bonheur de voir renaître l’arbre! Je voulais le partager avec vous… comme j’en profite pour vous rappeler ou faire connaître ce beau poème de Machado.

Le citronnier suspend alangui
une branche pâle et poussiéreuse
sur l’enchantement de la fontaine limpide,
et là-bas, tout au fond, rêvent
les fruits d’or… C’est une claire après-midi,
quasi printanière,
tiède après-midi de mars
qui porte déjà le souffle d’avril;
et je suis seul, dans le patio silencieux,
recherchant une vieille et candide illusion :
quelque ombre sur le mur tout blanc,
quelque souvenir, dormant sur la margelle
en pierre de la fontaine, ou bien, dans l’air,
quelque errance de tunique légère. Dans l’atmosphère de l’après-midi
flotte cet arôme d’absence
qui dit à l’âme lumineuse : jamais,
et au coeur : attends. Cet arôme qui évoque les fantômes
des fragrances vierges et mortes. Oh! oui, je me souviens de toi, après-midi joyeuse et claire,
quasi printanière,
après-midi sans fleurs, lorsque tu m’apportais
les bonnes senteurs de la verveine
et du basilic
que ma mère gardait dans des pots de terre. Tu m’as vu plonger mes mains pures
dans l’eau sereine,
pour atteindre les fruits enchantés
qui rêvent aujourd’hui au fond de la fontaine… Oh! oui, je te connais, après-midi joyeuse et claire,
quasi printanière. (Antonio Machado)

Le premier jour de M…

Non, ce n’est pas le titre d’une pièce ni d’un film, mais bien, pour une fois, un événement réel. Ce week-end la jument de ma jeune voisine, dans un petit village de Picardie, a mis bas, comme on dit. « Mettre bas », quelle expression étrange, n’est-ce pas? Je l’ai cherché dans des dictionnaires « sérieux » mais ai trouvé peu d’informations à ce sujet. En réalité, il existe un verbe pour chaque espèce, ou presque. En l’occurrence, on parle de « pouliner » pour les équidés. Et cela ne dure pas longtemps : de 5 à 30 minutes, alors que la gestation a duré presque une année !

Mon amie attendait donc avec impatience ce moment, et se levait depuis quelques temps chaque nuit pour explorer le vaste terrain où dorment ses chevaux, afin d’assister au poulinage de Gaïa. Un nom bien choisi, en l’occurrence, rappelant la déesse mère et nourricière.

Gaïa et ses quatre enfants, mosaïque du IIIème siècle

Vendredi, elle m’avait montré les pis de l’animal, gonflés et laissant couler du liquide. Gaïa semblait fatiguée et se révélait plus nerveuse que d’habitude.

« Aucun moyen ne permet de prévoir avec exactitude le moment de poulinage.
Il existe néanmoins quelques signes annonciateurs : gonflements des mamelles, du lait perle, la jument devient inquiète, nerveuse, cherche à s’isoler.
 » (source)

Dans la nuit de vendredi à samedi, sa propriétaire avait, comme d’habitude, fait sa tournée entre 2 et 3 heures du matin, et n’avait rien remarqué. Moi-même je m’étais réveillée et avais regardé et écouté de la fenêtre donnant sur leur terrain. Mais rien vu ni entendu.

Au petit matin, j’ai reçu un SMS. Et une photo. Levée tôt, la jeune femme avait couru voir sa jument. Elle n’était plus seule. Se tenait près d’elle, bien debout sur quatre pattes mais un peu flageolante, une magnifique petite pouliche, d’une couleur presque blanche, sans tâches (ce qui, soit dit en passant, n’était pas du tout la couleur attendue)…

Le temps de laisser maman et bébé faire connaissance, puis de donner le temps à une autre jeune amie, vétérinaire, de passer s’occuper des deux (il paraît que la libération du placenta a été difficile tant la maman était nerveuse), et j’ai eu le droit d’aller voir ces deux merveilles, dont voici quelques photos, que je tenais à partager avec vous.

Impossible de prendre la pouliche seule… mais j’ai essayé de la cadrer (difficilement)…

Elle a joué les coquettes, en montrant bien sa petite crinière toute bouclée.

Puis sa petite queue, ornée, elle aussi, de jolies bouclettes.

Gaïa ne la lâche pas d’une semelle – pardon, d’un sabot – et la surveille attentivement.

Un petit câlinou ?

Lorsqu’elle tente de se nourrir, la petite veut faire de même… Mais ne peut mâcher la paille, elle n’a pas encore de dents!

Le lait maternel est mieux indiqué. C’est donc le moment d’aller têter les mamelles si riches…

Alors, me direz-vous, pourquoi ce titre ? Et pourquoi n’avoir pas appelé la petite par son nom ? Eh bien, parce qu’en ce premier jour, elle n’en a pas encore. J’ai bien suggéré « Madeleine », en hommage à Brel et en souvenir de l’impatience de mon amie, qui ne connaissait pas la chanson, alors que la jeune vétérinaire néerlandaise la connaissait, elle. « Ce soir j’attends Madeleine« … et, comme il y a beaucoup de lilas chez elle… Puis j’ai pensé à « Merveille », car c’est bien une petite merveille… Il reste à attendre le « baptême » donc. Si vous le voulez, je vous tiendrai au courant…

Archipop

Non, ne craignez rien, je suis et reste profondément laïque, et ne ferai donc pas de prosélytisme religieux ! Donc je ne parlerai pas ici de la hiérarchie orthodoxe : il faut décomposer, certes, en « archi » et « pop », mais pour « archives » et « populaires ».

Ancien logo : depuis, ce n’est plus « Picardie », mais « Hauts-de-France »!

« Archipop est une association régionale qui a pour mission de collecter, sauvegarder, conserver et valoriser les archives cinématographiques et audiovisuelles sur les Hauts de France.« 

J’ai découvert en ce dimanche à l’aube un site qui collecte des archives, et en particulier des archives familiales.

« Archipop rassemble aujourd’hui plus de 1 403 heures de films issues de plus de 609 collections soit plus de 7 679 bobines sauvegardées.

Archipop fonctionne principalement grâce à :

  • des dépôts spontanés
  • des projets mis en place sur un territoire donné et co-financés par les collectivités et les institutions
  • des collectes thématiques ciblées et à notre initiative. »

On y trouve donc un peu de tout. C’est parfois drôle, parfois ennuyeux, parfois émouvant… Mais ça « parle ». Les films notamment parlent de la vie d’autrefois, souvent en occultant les aspects laborieux et difficiles. Mais ils permettent d’imaginer les moments forts vécus par nos aïeux.

J’ai trouvé ce matin, par exemple, un film sur une fête que je connais et que j’ai moi-même filmée l’an dernier. La fête de Jeanne d’Arc au Crotoy. Il y avait dix fois plus de participant-e-s que maintenant! Autant dans le défilé lui-même que dans la foule.

Statue de Jeanne d’Arc au Crotoy

On y constate par contre le peu de différences entre la vie des enfants en 1935 et celle d’aujourd’hui, si l’on excepte les tenues, comme dans ce film familial tourné à Mers-les-Bains, une station qui m’est chère.

C’est aussi l’occasion de découvrir ce qui étonnait, surprenait, dans l’actualité, comme dans ce film de 1937 sur les conséquences des perturbations météorologiques à Montreuil sur Mer.

On y trouve des petits bijoux, comme ce film étonnant et très émouvant autour de la seconde guerre mondiale et de l’évacuation, qui en dit plus que tous les livres d’histoire…

Je ne sais pas s’il s’agit de la même famille, mais en recherchant des informations sur son auteur, Paul Bertrand, je suis arrivée à ce site qui ouvre sur les archives et la généalogie d’une famille…

Une belle découverte, donc, qu’Archipop, et une excellente idée, que de préserver toutes ces « petites » archives qui valent bien les grandes! Et, pour occuper les enfants, des jeux… Si vous connaissez un équivalent pour une autre région, n’hésitez pas, parlez-en!