Découverte de 3 restaurants parisiens

Comme je suis à la fois gourmande et paresseuse, mais aussi parce que j’aime partager un moment de convivialité autour d’un bon repas, je vais souvent au restaurant. Je me propose donc de faire découvrir des restaurants que je fréquente, parfois en occasion unique, parfois de manière régulière. Pour des critiques plus poussées, je vous renvoie aux guides ad hoc ou aux sites qui désormais pullulent sur le net, plus ou moins bien contrôlés… Il s’agit ici simplement d’exprimer quelques « impressions », au sens pictural du terme.

Voici des restaurants découverts ou re-découverts tout récemment. Coïncidence, deux d’entre vous/nous emmènent « Chez… »

Chez Eusebio

Un de mes amis connaissait jadis un restaurant tenu par un homme fort sympathique, selon ses dires, « Eusebio », rue Saint Jacques. Celui-ci a par la suite quitté le 5ème pour le 7ème, et c’est là que nous nous sommes rendus, au sortir du Musée du Quai Branly, Chez Eusebio.

On se croirait en Espagne… pensais-je, lorsque j’ai été détrompée par le patron « Ici, vous êtes en Galice »… Tout fleure bon l’Ibérie, quoi qu’il en soit.

A commencer par la sangria offerte en guise de bienvenue, au comptoir, par le patron en personne, Monsieur qui m’a confié avoir une septantaine bien dépassée… En continuant par le « jamon » et le « queso » pris en entrée, puis par la paella au riz moelleux et parfumé, bien garnie de gambas, langoustines, coques, poulet, etc. Sans compter, bien sûr, un Rioja crianza…

L’addition a été assez « lourde » (45 environ par personne), mais la qualité est réelle. Si vous souhaitez rêver d’Espagne et vous régaler, il faut faire vite, car le restaurant actuel ne va pas tarder à disparaître. En effet, le patron et son épouse, toute aussi âgée et qui officie en cuisine, ne souhaitent plus qu’une chose : regagner leur Galicie…

Chez Bruno

Je me rends rarement à Bercy, mais ce jour-là, c’est à Bercy Village qu’avait été convenu le lieu de déjeuner, dans un restaurant repéré sur le net et choisi pour ses menus et sa terrasse, chez Bruno.

Arrivée tôt, j’ai « foncé » vers une table en terrasse, où le soleil m’a réchauffée tout au long du repas. En apéritif, choix d’un Mojito Royal pour changer des Mojitos plébéiens que je bois si souvent… Je n’ai pas été totalement convaincue, soit dit en passant, de l’intérêt de la présence du Champagne, sauf celui de préserver des erreurs commises par certains bars dans le choix du « soda »…

Entrée et dessert ont été partagés : en entrée, un foie gras de bonne texture, accompagné d’un délicieux confit d’oignons. Par contre, la baguette ordinaire « faisait tache »! En dessert, un tiramisu, peu conforme aux recettes italiennes que j’aime : plus de crème que du reste… Plat principal pour moi : filet de bar avec écrasé de pommes de terre. Pas extraordinaire, mais la sauce était assez fine pour relever l’ensemble. Il n’y avait pas le vin souhaité, pourtant annoncé sur la carte, et c’est un Côte du Rhône bio, « Les trois garçons », qui a été choisi finalement… Impossible le midi, quand on travaille, de cumuler blanc et rouge, n’est-ce pas? surtout après un Mojito!

Addition à mon sens trop « salée » par rapport à la qualité : presque 60 euros par personne, alors que deux plats avaient été partagés et qu’il n’y avait pas de digestif… Bref, si vous aimez le soleil, l’ambiance un peu surfaite des lieux, et un assez bon repas, servi par deux personnes charmantes : un Colombien, et un jeune, apparemment chef de rang, à qui j’ai posé une colle qui doit encore le poursuivre : « C’est quoi, un « garçon »? ».

La Coupole

Est-il nécessaire de présenter ce lieu historique, La Coupole, que je n’avais plus fréquenté depuis… bien longtemps, dirai-je prudemment. Plus de 70 ans d’existence, mais il s’est refait une jeunesse récemment, tout en gardant l’ambiance d’autrefois… et le curry d’agneau à l’indienne dont on dit qu’il est servi depuis 1927!

Après Bobino, un endroit idéal pour une pause sereine et une dégustation de mets fins… En l’occurrence, une « fraîcheur de crabe au citron vert » en entrée, d’une rare finesse, le crabe n’étant pas étouffé par un excès de citron. Puis un filet de bar rôti avec « Emulsion coquillages, risotto tétragone, crumble au parmesan », selon le menu. Le tout servi avec un Sancerre… Et enfin, un dessert absolument inoubliable, un parfait glacé au café d’un moëlleux et d’un goût superbes…

Ayant été invitée par l’ami avec qui j’étais allée à Bobino, je ne puis vous dire quel est le montant de l’addition. En parfait gentleman, il s’est arrangé pour que je n’en aie aucune connaissance.
Un moment magique, dans un endroit si chargé d’histoire, et une nourriture si fine que je ne suis pas prête d’oublier ce « souper », si l’on veut ajuster le terme à l’heure où a été pris le repas…

Mon bar préféré

Il est un bar discret, dans une petite rue, qui trace comme un fil rouge dans ma vie parisienne… Un bar familial, qui a osé résisté à toutes les contraintes et tendances, à toute forme de modernisation, à tout « clinquant ». Un bar chaleureux, où l’on se sent bien, où l’on peut prendre le temps. Le temps de parler. Le temps de siroter un petit vin. Le temps de vivre.

Le temps s’est figé dans cet espace accueillant. Les générations s’y sont succédé, les générations s’y côtoient, les générations s’y rencontrent. Anciens ou actuels étudiant-e-s de Sciences Po et des facultés environnantes, artistes connus ou inconnus, habitant-e-s du quartier… Qui que vous soyez, vous vous sentez bienvenu-e-s. Et, s’il vous prend l’envie de faire une partie d’échec qui va durer tout un après-midi, on ne vous obligera pas à consommer en conséquence.

Une famille tient bon, de mère en fils, face au modernisme et à la prégnance de l’économie. Elle maintient ce lieu ouvert, accueillant, pour notre plaisir. Lorsque j’ai connu ce bar, l’appui de fenêtre, large et proche du bar, était occupé par Antoine Blondin, qui y avait ses habitudes.

L’espace est restreint, mais si vivant ! Une pièce avec le bar en formica rouge d’abord, à laquelle succède une minuscule pièce qui servait autrefois à la famille et est mise maintenant à disposition de quelques habitué-e-s. Au-delà, une troisième pièce toute en longueur, habitée d’une magnifique table longue en bois et d’une vieille télévision. Partout, des affiches qui font revivre les époques passées et les artistes d’autrefois.

L’arrière-salle

Perspective…

La cave voûtée est superbe. Elle a vu débuter de nombreux artistes, des années 50 aux années 70. On peut parfois y entendre de la musique, parfois y danser. La lueur des bougies anime les murs anciens.

Si vous voulez découvrir cet endroit, je vous en confie l’adresse. Mais n’ébruitez pas trop, gardez-la pour des proches dont vous savez qu’ils/elles seront à même d’apprécier et de respecter ce lieu rare qu’il ne faudrait surtout pas dénaturer ou transformer en « curiosité touristique »…

Chez Georges, 11 rue des Canettes (une rue perpendiculaire à Saint Sulpice).

Boire un petit coup, c’est agréable…

En cette semaine d’anniversaire, j’ai eu l’occasion de découvrir quelques cafés, et de revenir à quelques-uns de mes préférés… Une invitation à vous y rendre, quand vous serez dans ces quartiers de Paris…

… à l’Ebouillanté

6 rue des Barres, dans le 4ème

Un de mes « repaires » dès les premiers beaux jours, que l’Ebouillanté, cet endroit tranquille entre Seine et Marais. Cet ancien atelier d’artiste – il appartenait au peintre François Gall qui le transforma en lieu de rencontres et échanges voici un peu plus de 40 ans – offre un abri à la fois serein et chaleureux.

Un petit mot d’abord sur l’environnement… La rue n’est pas longue, mais on peut y admirer entre autres une belle maison à colombages, à l’angle de la Rue du Grenier sur l’Eau… Que de noms évocateurs du passé, et de l’importance qu’a joué l’eau dans l’histoire de la ville, si l’on sait que la rue en question permettait aux potiers, nombreux dans ce quartier au Moyen-Âge, un approvisionnement en eau et en bois pour leurs fours « des Barres » est le raccourci de « Moulin des Barres ».

La rue, enserrée entre quais de Seine et rue de Rivoli, offre un havre de paix surprenant et bien tentant entre deux occupations… Reste à trouver une place en terrasse de ce café, qui est assez fréquenté. Mais quand on y arrive, quel bonheur de siroter des boissons aussi exotique que le bissap.

Pour ma part, j’aime particulièrement ce qu’ils dénomment « citronnade », que je consomme chaude durant les jours hivernaux et froide lorsque la chaleur revient…

Citronnade de l’Ebouillanté
Version hiver

Une boisson à base de citron, mais riche aussi en gingembre et menthe… Un régal!

… à la Brasserie La Contrescarpe

Un véritable refuge par les froides journées d’hiver, et l’occasion, en été, de profiter de la joyeuse vie de la petite place de la Contrescarpe. Bon, le personnel est digne d’une brasserie parisienne, ne vous attendez donc pas à un accueil chaleureux. Mais les fauteuils de cuir dans cette ambiance « bibliothèque anglaise » vous le feront oublier.

Canapés et fauteuils confortables pour confidences entre ami-e-s

La Contrescarpe offre aussi un jardin intérieur, et de nombreux recoins où discuter tranquillement. Vous ne pourrez pas la rater : elle fait face au Café Delmas (dont je vous parlerai sans doute un jour, mais il est actuellement fermé pour rénovation) sur la place.

Un Mojito délicieux !

Et, pour faire une étude comparative des Mojito (saviez-vous que ce nom est une contraction de l’espagnol, signifiant « légèrement mouillée?) servis dans les bars français, je peux vous assurer que, dans leurs bons jours (hélas pas toujours…), c’est l’un des meilleurs…

Bords de Seine et environs

Aujourd’hui je me propose de cheminer de l’Avenue Rapp – eh oui, le Général n’a pas donné son nom qu’à un square! – au Pont Alexandre III, par la rive gauche. Balade agréable en cette fin d’après-midi d’un dimanche d’avril… Vous l’avez compris, promenade engagée après le spectacle Le Tour du Monde en 80 Jours évoqué dans un autre article.

L’avenue Rapp

Qui se souvient que cette avenue a abrité au XIXème siècle l’un des trois hippodromes de Paris – petit quizz en passant : où étaient les deux autres? – , celui du Champ de Mars? J’aurais voulu vous en montrer une représentation, mais la seule que j’aie trouvée n’est pas libre de droit. A vous de la regarder sur le net! Je vous propose une annonce numérisée par la BNF en lieu et place…

Annonce d’un spectacle à l’Hippodrome
du Champ de Mars

Je ne remonterai pas au-delà du square éponyme, et me contente de « descendre » vers la Seine…

Un superbe immeuble « Art nouveau »

Loin d’être une experte en architecture, j’ignorais tout de cet immeuble, y compris son existence, avant qu’un ami ne me le fasse découvrir… Il vaut le détour ! Construit par Lavirotte – oui, le même que vous avez déjà vu au 3 du square Rapp – au tout début du XXème, il arbore fièrement une façade qui évoque l’activité du propriétaire de l’époque : céramiste – et pas n’importe lequel! Alexandre Bigot en personne…

Mais quelques détails vous attireront peut-être par leur aspect inattendu. Je ne vous en dis pas plus, mieux vaut les découvrir soi-même, selon ses affinités…


Pour en savoir plus sur la collaboration entre architectes, ingénieurs et artistes, comme celle qui a donné vie aux ornements de la façade, une lecture que j’ai trouvée intéressante (l’immeuble est évoqué page 323). Et un blog proposant un circuit des « immeubles Lavirotte ».

Moscou à Paris…

L’avenue débouche sur les quais entre le quai d’Orsay et le quai Branly. Or c’est ici, au numéro 1 de ce dernier, qu’a été édifié un monument pouvant paraître incongru – en tout cas, inattendu – au coeur même de Paris : la cathédrale de la Sainte Trinité.

Il y avait à ce moment une exposition de peinture qui m’attirait… Hélas, horaire trop tardif, impossible d’entrer. Je me contentai donc de découvrir l’intérieur de l’édifice, aux ors clinquants heurtant mon goût pour la sobriété. J’aime les icônes, mais l’abondance de celles-ci leur nuit à mon sens. De même que l’abondance de décors, de tableaux, et la disproportion avec leur environnement.

C’est pourquoi je ne poursuivrai pas sur cette cathédrale, mais m’attarderai sur un détail. Une Vierge au regard dur, voire au geste menaçant. La photographie n’est pas bonne, mais je la joins, car j’aimerais que vous m’aidiez à l’identifier, je n’y suis pas parvenue…

Tableau non identifié

Il se trouve que, peu de temps avant, un ami m’avait fait observer un tel regard et un tel geste sur un tableau semi-caché de la chapelle Notre Dame de la Persévérance à Barbizon… encore un écho…

Des espaces flottants que j’hésite à qualifier de « verts »

A l’origine des jardins de l’Archipel des berges de Seine Niki de Saint Phalle , une idée intéressante : proposer une réserve naturelle en plein coeur de Paris et des espaces de détente pour les promeneurs.

Hélas la nature a du mal à survivre dans ce lieu, qui vaut néanmoins d’être vu au moins une fois, ne serait-ce que pour la prouesse technique et les hamacs à disposition du public…

Un bar au soleil couchant

Un peu plus à l’est, deux bars se font face, pris d’assaut lorsque le soleil suit son penchant naturel pour le couchant… L’un, sur une péniche, est pris d’assaut et il est difficile d’y trouver place. L’autre est plus vaste, beaucoup plus vaste, et en pleine expansion car un espace sous le pont Alexandre III est en cours d’aménagement.

Bruyant, service faible, temps d’attente incommensurable parfois, il présente tous les défauts possibles. Mais un avantage : admirer la Seine au couchant, avec vue sur le pont (si on aime) et les Palais, Petit et Grand.