Violoncelle et orgue

Il me faut vous présenter des excuses… j’ai été absente un long moment… Non pour cause de vacances, mais parce que j’étais débordée de travail. Quand on accompagne des personnes qui doivent rendre des écrits et ont des difficultés pour ce faire, et lorsque les échéances arrivent, l’urgence fait que l’on aide à rédiger, mais que l’on n’est plus disponible pour écrire soi-même. C’est ce qui m’est arrivé dernièrement.

J’ai donc de nombreux articles en souffrance. Au moment de reprendre, je me pose la question : revenir sur eux? ou commencer par « l’actualité »? Je fais le choix, en ce lundi matin d’un mai peu chaleureux, de la seconde idée. Et vais donc vous parler du concert que j’ai vu hier après-midi…

Mes fidèles lecteurs/trices le savent bien, j’adore le violoncelle… Hier après-midi, concert annoncé, en l’église Saint Rémy de Vanves.

Me voici donc parmi la cinquantaine de personnes venues profiter de cette aubaine. Car le programme annonçait en outre de l’orgue. Jamais je n’avais entendu de concert violoncelle et orgue. Moi qui suis fana de « trompette et orgue », c’est l’occasion de découvrir! C’est l’association Orgues de Vanves qui a eu cette bonne idée d’une association assez rare, me semble-t-il.

Le premier morceau ne m’a pas séduite. Qui plus est, trois erreurs de l’organiste, pourtant virtuose. Peut-être parce qu’il ne connaît pas l’instrument, dont il n’est pas titulaire?

Deuxième morceau, cette fois, le violoncelle en solo, devant l’autel. Un ravissement. Mais que vois-je? A peine fini, le violoncelliste reprend son instrument, le range, et file en courant par la porte de côté. Effarement. Moi qui viens écouter le « cello »!

Un deuxième morceau de l’orgue en solo… cette fois, sans couac. Très beau.

Et, surprise, l’oeuvre suivante est en duo. En réalité, Christophe Jeannin avait rejoint rapidement son collègue, Lorenzo Cipriani, au balcon! Une succession d’interprétations émouvantes, qui me font frissonner, voire, pour deux d’entre elles, verser quelques larmes.

L’entente des deux interprètes est remarquable, et ils entraînent le public dans leur univers musical. Jamais je n’avais entendu jouer de l’orgue ainsi, avec tant de « douceur » et de volupté. Jamais non plus je n’avais imaginé que ces deux instruments réussiraient à quasi concurrencer la voix humaine dans l’interprétation de mon Ave Maria préféré… Je n’en ai trouvé qu’un exemple sur le net, mais beaucoup moins bon à mon sens. Mais si l’un-e d’entre vous en connaît un autre, n’hésitez pas à transmette?

Longs applaudissements d’un public ravi, debout, tournant le dos au tabernacle… Car oui, c’est l’inconvénient d’un tel concert : on ne voit pas les musiciens, qui sont en haut, et derrière… Mais après tout, écouter les yeux fermés, cela n’amplifie-t-il pas l’émotion?

Les plus beaux Ave Maria

Le titre du spectacle m’avait interpellée. Pourquoi vouloir comparer des airs qui sont incomparables?

Néanmoins, comme ce sont des airs qui, pour la plupart, me « transportent », et qu’en outre je ne connais pas le lieu qui accueille chanteuse et organiste, me voici en ce dimanche de novembre parmi la centaine d’auditeurs/trices sur les bancs modernes de Notre Dame de la Salette.

L’église est étonnante : au lieu de la forme classique, c’est une sorte de choeur absolu, avec une hauteur étonnante et une forme originale. Les vitraux augmentent cette impression d’élévation, avec leur forme rectangulaire dont la hauteur est extrême, comparée à leur étroitesse. Ils sont disposés de manière symétrique autour de l’axe autel / porte d’entrée principale. L’orgue, lui, est disposé non face à l’autel, mais sur l’axe perpendiculaire, totalement à gauche, face à l’entrée secondaire. Ce qui donne un plan lui aussi tout à fait original. Mais vaut aux spectateurs/trices de risquer le torticolis car, bien évidemment, les bancs, eux, sont placés face à l’autel!

Comme toujours, je voulais placer dans cet article des photos prises en ces lieux. Mais Mystère… Elles ont toutes disparu! Aucune photo du 13 novembre n’est visible sur mon téléphone, pas plus que sur ICloud. Que s’est-il passé? Une disparition, et non l’Apparition!

Donc, si vous souhaitez comprendre ce que j’expliquais concernant cette église, rendez-vous sur ce site ou cet autre, pour l’orgue.

Mais revenons au concert…

La soprano Corinne Fructus a une voix admirable et m’a séduite tout au long du récital. J’aurais voulu vous la faire entendre, mais je ne trouve aucune vidéo valable sur Internet. Pourquoi??? Quant à l’organiste, il est également chanteur, ce qui n’a pas facilité sa tâche car il tournait le dos au public en chantant. Je me suis d’ailleurs demandé pendant un bon moment où pouvait être le chanteur, avant de réaliser qu’il n’était autre que le musicien! David Lauer est tout aussi discret que sa collègue sur les réseaux. Il vient, comme elle, de la région toulousaine.

Quant au programme, il est fort riche, alliant les Salve Regina aux Ave Maria, avec des intermèdes instrumentaux. Que vous dire, sinon d’écouter, encore et encore, ces remarquables chants, que vous soyez ou non adeptes de la religion catholique. Un palmarès? Pour moi, incontestablement, Gounod reste le summum… Surtout par Barbara Hendricks… des frissons garantis à chaque fois que je l’écoute! J’aime moins la version masculine de Pavarotti… Mais avec Gautier Capuçon, quelle merveille!

Mais je ne sais pas si je ne préfère pas celui de Caccini plus intime? Vous pourrez écouter la version pour choeur ici et son interprétation par une soprano là.

Juste derrière, pour moi, l’oeuvre de Schubert. On se souvient de l’interprétation de Jessye Norman… Saviez-vous qu’elle avait été chantée devant le pape en 1979 par Pavarotti? Et la voici en araméen. Très beau, également…

N’oublions pas Bach, bien sûr! Ni la Callas

Et, pour les adeptes de chants grégoriens, il en existe aussi toute une variété : ici ou , par exemple.

J’espère que vous éprouverez autant d’émotion que moi en écoutant tous ces airs, et les autres que vous trouverez sur le net ou ailleurs (revenez à l’affiche, cela vous donnera des idées…).