
L’intérêt pour Zao Wou Ki est décidément un moteur pour visiter la France! Après Chateaudun, découvert l’été dernier pour aller voir les oeuvres offertes par sa veuve à ce musée étonnamment important pour une ville de cette taille, c’est à Deauville qu’il m’a conduite en ce long « pont » de l’Ascension. Pourtant, ce n’est pas ma destination préférée! Mais la découverte du lieu de convivialité et de sérénité que constitue « Les Franciscaines » me ferait presque changer d’avis… En tout cas, j’ai décidé d’y retourner pour en poursuivre la visite, et la « déguster », car je ne pouvais y faire cette fois qu’une halte assez longue pour une exposition, mais trop courte pour une visite de l’ensemble, et encore plus pour traîner dans le jardin ou lire dans la salle de restauration, de type « réfectoire » avec sa longue table, ou sous la verrière aménagée en bibliothèque cosy.



L’exposition porte un titre intrigant : « Les allées d’un autre monde »…

Je ne ferai pas de longue glose sur cet intitulé, mais comme j’ai choisi quelques éléments de cette riche exposition, je pense que vous construirez vous-même des interprétations de celui-ci. Partons donc, avec ou sans guide, découvrir ces « allées »…

Dès la première série, une hypothèse s’impose…


Un exemple frappant, pour moi, en est un tableau qui m’a beaucoup touchée, et que j’ai eu envie d’appeler « L’Eve eurasienne », j’en demande pardon à l’artiste…

Comme je vous l’ai dit, je ne vais pas disserter sur cette exposition, mais focaliser sur quelques oeuvres, et sur certaines des nombreuses citations qui la scandent.




C’est sans doute un des facteurs de son attrait pour des supports divers, dont de nombreux exemples sont présentés à Deauville.



L’une des caractéristiques de Zao Wou Ki est d’avoir collaboré avec beaucoup de monde. Le résultat en est qu’il a participé, directement ou indirectement, à la création de nombreuses oeuvres et de divers monuments. C’est ainsi, par exemple, qu’on trouve de ses oeuvres aussi bien dans le métro de Lisbonne que dans un collège de la Seyne-sur-Mer (dans ce cas, je devrais écrire « trouvais », car l’oeuvre a été déplacée).

Quant au collège de La Seyne-sur-Mer, c’est son ami Roger Taillibert, l’architecte, entre autres, de la piscine de Deauville, qui a eu cette idée, comme le raconte cette vidéo. Ils étaient tous deux membres de l’Institut des Beaux-Arts.
Il a aussi été ami avec de nombreuses personnalités, dont l’architecte de la Pyramide du Louvre, comme le rappelle cet article de Connaissance des Arts.


Une des toiles achetées par Pei (qui avait, comme Zao, fui la Chine communiste et qu’il avait rencontré dès 1952) a battu un des records de vente chez Soteby’s, un tryptique, « Juin-Octobre 1985 ».
« « C’est l’exemple parfait de la fusion entre les techniques orientale et occidentale, ainsi que de sa philosophie », explique Vinci Chang, responsable de l’art asiatique chez Sotheby’s. Avec une adjudication de 65 millions d’euros, la maison de ventes britannique Sotheby’s signe un nouveau record pour l’artiste, surpassant de loin les 26 millions de dollars décrochés par Christie’s l’an dernier, avec l’œuvre 29.01.64.
Le triptyque « abstrait » est la toile la plus monumentale réalisée par Wou-Ki, elle avait par ailleurs été commandée personnellement par Ming Pei, le père de la pyramide du Louve, un fervent admirateur et ami de l’artiste. » (source)

Une des « trouvailles » des concepteurs de cette exposition est pour moi remarquable : l’idée d’avoir listé tous les « hommages » et les « tributes » de Zao…

Encore un « pont » avec la culture chinoise…
Zao avait traduit bien des textes, et notamment celui de Laozi, que nous connaissons souvent mieux sous le nom de Lao-Tseu, « père » du taoïsme.


La citation qui précède et cette photographie de l’artiste closent une exposition dont vous n’avez eu qu’un aperçu…

Il reste un autre « monde » dont j’ai envie de vous parler, celui de la poésie. Ce sera l’objet d’un second article, si vous voulez me suivre…











