En 1901, 24 ans après qu’un ouvrier tisserant japonais eut l’idée de créer un métier Jacquart en bois pour éviter le coût de l’importation de métiers français, naissait au Japon Itaro Yamaguchi, qui devint l’un des « maîtres » du tissage.

« Dès l’âge de 19 ans, il crée son propre atelier, le ‘Yamaguchi orimonojo’, à partir de la technique des métiers Jacquard, importée de France à la fin du XIXe siècle. En 1941, il est conseiller municipal de la ville de Kyôto et en 1954, président du Conseil d’administration de la chambre syndicale de tissage de Nishjin, se voyant alors proposer le titre de ‘Trésor national vivant’, distinction qu’il refuse en affirmant que son oeuvre est le fruit d’un travail collectif. » (source)
Lorsqu’il atteint ce que Belges et Suisse nomment la septantaine, il décida d’entamer un travail de longue haleine : faire tisser le DIt du Genji. Puis, en reconnaissance à la France qui avait permis à Kyoto de redynamiser l’industrie textile mise à mal par les taxes contre les produits luxueux puis par deux importants incendies, en initiant trois « envoyés » à l’utilisation des métiers Jacquard, puis en fournissant des métiers de ce type, il offrit au pays les rouleaux ainsi conçus : 3 parvinrent à Paris de son vivant, le quatrième après son décès à l’âge de… 106 ans. Il avait passé plus de trente ans de sa vie à concevoir cette oeuvre, et seule la cataracte le gênait!
La découverte de ces rouleaux constitua pour moi la 7ème belle surprise de l’exposition, et clora cette série que, j’espère, vous n’avez pas trouvé trop longue?




7. Les rouleaux de Maître Itaro Yamaguchi


Le quartier de Nishijin, à Kyoto, est connu pour être historiquement axé sur le tissage. Des techniques spécifiques y ont été développées, et Maître Itaro Yamaguchi a participé à l’histoire de ces évolutions. Mais je ne suis pas là pour vous parler de cela. Je souhaite simplement vous faire partager l’émotion ressentie en admirant ces rouleaux présentés dans deux très longues vitrines, hélas au verre non traité : les photos sont gâchées par la lumière! Néanmoins j’espère que cela vous donnera une idée de ce que j’ai ressenti – et je n’étais pas la seule! Quelques extraits pour vous donner envie d’en découvrir davantage…




Quelques détails saisis dans des scènes…







A la fin de l’exposition, des photos gigantesques permettent de mieux saisir d’autres détails…


Elles sont accompagnées d’un dispositif permettant de humer des senteurs d’encens, en lien avec la cérémonie de l’encens, joute olfactive qui distrayait les nobles de la période de Heian. Elle consistait à associer des senteurs à des images… Vous pouvez jouer avec celles qui précèdent! Ou imaginez celles que vous associeriez aux nombreux personnages du Dit du Genji…

















