
Harmonie… telle est l’image que je garderai de ce village de la Drôme provençale, découvert hier soir, presque par hasard. Pas tout à fait le hasard, puisque, lors de la recherche d’une chambre pour l’étape, le nom de ce lieu a évoqué immédiatement des souvenirs littéraires… Mais oui, vous y êtes! LA Marquise… Sinon, essayez de vous remémorer la littérature… Une mère écrivant des tonnes de missives à sa fille, Madame de Grignan… Sévigné? ça vous rappelle quelque chose?

La fille de la célèbre épistolière était effectivement l’épouse du Seigneur du lieu, et sa maman lui rendait visite régulièrement.
Je comprends pourquoi.
Ce village respire la paix et la sérénité. Tout en étant bien vivant.
Harmonie
L’eau est omniprésente, au travers des fontaines sur les places, dans les rues, dans les jardins.
Et pas d’intruses parmi les maisons blotties entre remparts et château… tout est cohérent, paisible…

Un accueil chaleureux par les hôtes du Petit Jeu… un lieu tout aussi paisible, dont le jardin offre, au-delà de la piscine bleutée, une belle vue sur le promontoire.

Les échanges avec Caroline, une « compatriote » car originaire de la même ville que moi (si, si!), et Bruno sont passionnants.
Caroline aime accueillir. Cela se voit, cela se sent, cela se ressent. Co-fondatrice d’une association d’aide à la scolarisation au Sénégal, elle est aussi créatrice, et propose ses productions, très imprégnées d’Afrique, sous la marque Kalissaye. Sur la table du petit-déjeuner, j’ai apprécié à la fois ce qu’elle fait elle-même (compotes, confitures, yaourts) et leur contenant, comme ces pots de yaourts en verre ornés d’un collier de tissu africain.
Bruno, lui, est poète. Ses ouvrages sont présents dans la chambre, posés simplement sur la vieille machine à coudre Singer. Je me renseigne aussitôt sur le net… et découvre avec stupéfaction qu’il a été publié notamment par Gallimard, et a remporté le prix Louise-Labé en 2012. Encore un clin d’oeil de la co-incidence! Une de mes écrivaines préférées! Mais la littérature n’est pas le seul art qu’il apprécie, comme en témoignent les conversations sur la peinture qui ont émaillées la matinée.

Une ombre à ce tableau idyllique : la difficile recherche d’un restaurant qui veuille bien accepter de servir… à 20h! Eh oui, les terrasses étaient bien remplies (sans trop, Covid exige), mais aucun des restaurants de la ville n’a accepté de « faire un deuxième service » (??? vu l’heure…) pour combler des touristes… Heureusement qu’un des établissements du centre, le Bar des Vignerons, est tenu par une équipe de courageuses jeunes femmes qui, elles, m’ont accueillie avec le sourire. Une table s’est libérée, elle fut aussitôt nettoyée et redressée. Bon, il a fallu oublier l’agneau de Sisteron et les ravioles de Romans… En effet, on ne sert ici que des tapas… mais quel délice! Un gaspacho assaisonné à merveille, et un écrasé de pommes de terre, suivi d’une déclinaison de chèvres frais… Et les conseils d’une adorable experte en oenologie locale, pour le choix des vins du cru, dont la carte propose un nombre impressionnant. J’ai opté pour un rouge profond, gouleyant, mélange de plusieurs cépages venant de vignes anciennes, et non pour un Syrah pur comme il est souvent de mise dans le coin, sur ce terroir de « Grignan-lès-Adhémar » (La Garde Adhémar est toute proche…). Et je me suis promis de revenir dans cette région goûter à d’autres nectars…

La placette est animée, juste comme il faut; touristes et autochtones se mêlent avec bonheur. Une vraie soirée de douceur et de volupté gustative.

Puis balade nocturne dans le haut du village, pour approcher le château où se déroule un spectacle, à en juger par la musique qui s’en échappe. Vous ne verrez pas de photo de cette promenade sous le clair de lune, car elles sont toutes ratées! Iphone n’aime pas Séléné!
Et retour à la maison d’hôte, toute proche…