Vittefleur

Quel joli nom, n’est-ce pas ? Et quel joli bourg, découvert au hasard d’une invitation d’un groupe d’ami-e-s qui y ont loué une belle longère normande.
Car oui, il se situe en Normandie, non loin de Saint Valéry en Caux et de Veules-les-Roses.

En ce mois de mai, il regorge de pommiers en fleurs, mais aussi d’iris, de glycine, de muguet…

Son charme vient en particulier de la présence de la rivière qui le traverse, la Durdent. L’image qui suit est sauvagement empruntée au site de la mairie de Grainville-la-Teinturière, qui présente une association en partie dédiée à ce fleuve : le Comité des Lettres de Grainville et d’Histoire de la Vallée de la Durdent.

Sur la carte de Cassini, vers 1750, vous remarquerez que son nom s’orthographiait différemment…

Erreur grossière de ma part, pardonnez-moi. Ce n’est pas une rivière, mais un fleuve. Même s’il ne fait qu’un peu plus de 20 km de long…

La vue du pont principal est superbe, avec la subdivision de celui-ci pour mieux faire courir l’eau…

A Vittefleur, la Durdent faisait tourner deux moulins. L’un d’entre eux est devenu une minoterie importante. Nous sommes parvenus à pénétrer dans sa vaste cour, en franchissant des passerelles improbables, et en piétinant des graines qui m’ont d’abord fait penser à de la sciure. A l’intérieur, une boulangerie, apparemment désaffectée, dont le nom m’a questionnée.

La « grigne »… Késako? Vite, le CNTRL ! La « grigne », c’est à la fois la fente sur le pain, pour qu’il cuise bien, la couleur dorée du pain bien cuit, et la croûte, morceau de l’entamure du pain. Evidemment, cela m’a immédiatement fait penser au joli verbe « grignoter »…

On peut toujours admirer les deux roues à aube qui résistent tant bien que mal au temps. Dommage que la minoterie ne finance pas leur entretien!

Sur toute la vallée du fleuve, les moulins abondaient autrefois. Pas uniquement pour le blé et la farine. Certains faisaient vibrer les filatures, tandis que d’autres permettaient de faire de l’huile… et je ne parle pas de ceux qui faisaient couler beaucoup d’encre…

L’architecture est extrêmement variée, traces de la vitalité de la vallée à diverses époques.

J’ai particulièrement apprécié, bien sûr, cette belle chaumière.

Ou encore cette maison sur la berge. Les biefs voisins font penser à un ancien moulin, mais rien ne me l’a confirmé, même pas le pannonceau placé juste en face. Il en est de nombreux qui expose au/à la touriste avide de connaissances l’histoire et la vie de Vittefleur.

Mais de plus modestes demeures ont aussi attiré mon regard.

En arrivant vers l’église, j’ai eu le regard attiré par une curieuse enseigne mêlant un coiffeur à la bibliothèque et à la Poste… Je me suis demandé ce qui permettait de placer un « Figaro » au même rang que des institutions aussi vénérables!

L’église veille les morts… et l’on ne sait qui, d’elle ou du manoir voisin, les protège le mieux.

Comme certaines ou certains d’entre vous, qui me connaissent ou qui suivent depuis longtemps mon blog, j’ai une attirance certaine pour le nombre 7… sauf pour ce qui concerne les plaies d’Egypte, bien sûr.

Alors j’ai compté les moutons sans m’endormir…

J’imagine que vous attendiez plutôt des vaches, non? Mais je n’en ai point rencontré à Vittefleur. Toutefois, pour ne pas vous décevoir au regard des superbes stéréotypes relatifs à la Normandie, je vous offre un point de vue sur les pommiers en fleurs…

Je ne veux pas clore ce modeste article, qui ne rend pas compte des moments intenses vécus dans ce bourg, moments de convivialité et d’amitié partagées, sans une dédicace à un groupe d’ami-e-s venu-e-s du Sud (Ardèche, environs de Valence, Vallée du Rhône…) qui a été à l’origine de cette découverte, en m’invitant dans une longère typique, très bien restaurée, où nous avons passé des moments inoubliables! Merci donc à Mylène (la seule que je connaissais, et qui était l’instigatrice de cette virée de copains/copines) et « la bande à Patrick », (dans l’ordre alphabétique pour ne pas faire de jaloux/ses), Francis, Huguette, « Isa », « Lili », Patrick 2… bref, le cercle de « Go to Normandy »… On se retrouve bientôt!