Un édifice dont je n’avais jamais entendu parler! Il a fallu que des amis m’entraînent voir un film pour que je le découvre! Eh oui, c’est un cinéma. Le Louxor. Ce fut, puis ce ne fut plus, mais c’est redevenu un cinéma. Je m’explique.
Le Louxor date d’il y a un siècle. Un cinéma « architecture antique des années 20 », avec, vous l’avez compris je pense, des décors évoquant l’Egypte.
Les mosaïques sont l’œuvre de la fabrique de céramiques Gentil et Bourdet, implantée à Billancourt et très réputée dans les années 1920 et 1930.
L’architecte est discret, alors qu’on lui doit un certain nombre d’édifices dans Paris. Son nom ? Henri Zipcy. Vous pourrez en savoir plus sur lui en lisant cette page.
Envie de visiter? Je vous emmène…
Nous voici sous l’impressionnant porche, qui donne l’impression d’entrer dans un temple égyptien.
Non, non, nous ne sommes pas au bord du Nil, mais bien à Paris, plus exactement à Barbès. Car c’est face à la station de métro du même nom. Auquel est accolé celui de « Rochechouart ». Amusant rapprochement, si l’on pense au couple qu’auraient formé les deux personnes qui ont donné leur nom à cette station, après l’avoir donné aux Boulevards.
Armand Barbès en effet était un militant républicain, farouchement opposé à la Monarchie de Juillet.
Marguerite de Rochechouart de Montpipeau (non, je n’invente pas) était, elle, abbesse. Elle a dirigé l’abbaye de Montmartre – dont il ne reste que l’église Saint Pierre) de 1713 à 1727. Une des descendantes de sa famille n’est autre que la Marquise de Montespan…
Mais revenons à… non, au Louxor. Le film était projeté dans une « petite » salle en sous-sol, qui n’a rien d’exceptionnel. Mais la caissière fort aimable m’a autorisée à visiter la grande salle, beaucoup plus spectaculaire. Jugez-en vous-même…
La salle a peu changé depuis 1922.
Les verrières constituent en elles-mêmes de véritables oeuvres d’art.
Quant aux fauteuils, ils sont comme jadis recouverts d’un velours dont le rouge est assorti à des éléments du décor.
Profitant de l’autorisation accordée, je décidai de monter pour tenter de voir la terrasse dont j’avais vu la publicité sur le net. En effet, elle abrite un café, hélas ouvert seulement le soir. Mais à ma grande surprise, l’espace n’était pas clos comme je m’y attendais, et je pus ainsi visiter un salon accueillant une exposition de photographies.
La terrasse était également ouverte, et j’en profitai à loisirs. D’abord, pour admirer l’architecture et les décors.
Puis pour jouir d’une vue superbe sur les environs, avec en toile de fond la basilique.
Le métro passe tout près, comme vous pouvez le voir. Il n’a guère changé depuis l’inauguration de la ligne 2 en 1908.
Le temps vint de redescendre, bien à regret. Un dernier regard à un étrange oeil-de-boeuf…
Et le revoici, vu de l’escalier intérieur.
Une photo de 1931 montre que les oeils-de-boeuf étaient occultés par des figures égyptiennes.
En 1953, certains décors sont masqués par des affiches.
Un autre oeil-de-boeuf, situé un peu plus bas, me fit penser à une petite conférence donnée par une de mes amies, qui se reconnaîtra à travers de petit clin d’oeil (c’est le cas de le dire!)
Si vous souhaitez en savoir plus sur le Louxor, alias Palais du Cinéma, un livre a été écrit sur son histoire.
Il faisait hier une journée de printemps typique de ces régions septentrionales : à l’aube, de la brume… Puis un ciel bleu et pur… Mais un vent froid qui ne permet pas d’apprécier la chaleur du soleil autrement qu’à l’abri des auvents… Mais les oiseaux s’en sont donné à coeur joie, à choeur voix, pour fêter l’Italie, la Révolution des Oeillets et les soixante-huitard-e-s…
Revolucion de las Claveles
Alors, en ce dimanche matin, je vous propose d’écouter le chant des oiseau, et d’abord, pour celles et ceux qui n’ont pas la chance de se promener par monts et par vaux, par bois et par prés, il y a un moyen de le faire virtuellement… Diffusez des huiles essentielles qui vous rappellent la nature, et regardez les magnifiques vidéos réalisées par certain-e-s amateurs/trices ou ornithologues, avec des vues splendides et des enregistrements authentiques… Par exemple, puisque c’est l’oiseau qui séduit le poète (et philosophe) que j’ai eu envie de vous faire découvrir ce matin, la linotte…
Linotte Qui frigotte, Dis, que veux-tu de moi ? Ta note, Qui tremblote, Me met tout en émoi.
Journée Illuminée, Soleil riant d’avril, En quel songe Se plonge Mon cœur, et que veut-il ?
Sur la haie, Où s’égaie Le folâtre printemps, La rosée, Irisée, Sème ses diamants.
Violette Discrète, Devant Dieu tu fleuris ; Primevère, A la terre, Bouche d’or, tu souris.
Petite Marguerite, Conseillère du cœur, Ta couronne Mignonne Epèle mon bonheur.
Blanche et fine Aubépine, A tes pieds, la fourmi Déjà teille Et réveille Son brin d’herbe endormi.
La mousse Qui repousse Attend l’or du grillon ; La rose, Fraîche éclose, Rêve au bleu papillon.
Mais, fidèle Hirondelle, Au nid toi qui reviens, La tristesse M’oppresse….. Où donc sont tous les miens ?
L’eau sans ride Et limpide Ouvre de ses palais, Où tout brille Et frétille, Les réduits les plus frais.
Sur la branche Qui penche, Vif, l’écureuil bondit ; La fauvette Coquette Se lustre dans son nid.
La grue En l’étendue A glissé, trait d’argent ; Dans l’anse Se balance Le cygne négligent.
La follette Alouette, Gai chantre des beaux jours, Dans l’azur libre Vibre, Appelant les amours.
Journée Illuminée, Soleil riant d’avril, En quel songe Se plonge Mon cœur, et que veut-il ?
Dans l’onde Vagabonde, Aux prés, sur les buissons, Sous la ramée Aimée, Aux airs, dans les sillons,
Tout tressaille Et travaille, Germe, respire et vit, Tout palpite Et s’agite, Va, chante, aime et bénit.
Mais mon âme Est sans flamme….. Beaux jours en vain donnés, Nature Calme et pure, O printemps, pardonnez !
Linotte Qui frigotte, Dis, que veux-tu de moi ? Ta note Qui tremblote Met mon cœur en émoi.
Henri-Frédéric Amiel, Heringsdorf, sur la Baltique, 1847.
Les mots qui désignent la linotte parfois sont aussi mélodieux… Oublions le « linnet » anglais, trop proche du nôtre, mais le « fanello » italien le « pardillo » ou le « jilguero » espagnol, voire le makolagwo polonais chantent aussi…
Par contre, pourquoi avoir, en français, stigmatisé ce pauvre volatile qui est devenu symbole de l’étourderie?
Je me suis amusée à rechercher si c’était aussi vrai dans les autres langues… Eh non! Nulle part, si l’on en croit le tableau comparatif emprunté à ce site.
« Chorlito », j’ai vérifié, c’est le pluvier, pas la linotte! Comme vous le voyez, la linotte n’est pas le seul avidé visé… Il y a aussi le moineau (pour nous, c’est sa cervelle!), le pluvier, la poule… et l’oiseau en général… parfois associé aux femmes… Et si on faisait l’inverse, donner une « tête de femme » aux oiseaux? Il y en a qui ont déjà eu l’idée… Les Egyptiens par exemple…
Bâ
Sans compter les Harpies… Mais c’est une autre histoire…
Connaissez-vous cette chanson interprétée par Annie Cordy? Heureusement, Grou se réclame de ce qualificatif… un moment d’humour par auto-dérision…
Il était temps de réhabiliter la linotte… Michèle Bernard s’en est chargée, heureusement!
Plus d’ piles dans la télécommande Et l’aquarium n’a plus de poissons L’écran est vide et tu t’ demandes « Mais qui donc a pu couper le son ? »
Ton magnéto, ta calculette Qui pataugent dans le goudron chaud Foutus tes dicos, tes disquettes Et même ta souris qu’a dit ciao !
Tout ce que t’avais mis en mémoire Ton disque dur, comme une armoire Bourrée de linge et d’ naphtaline Un gros bug et y a tout qui s’ débine
C’était une blague, non, c’est pas vrai
Pas b’soin d’ te faire hara-kiri Mais quand même, si ça t’arrivait Écoute-moi, est-ce que t’as appris
Au moins une chanson par cœur Dans ta tête de bois, ta caboche Celle que tu veux : Le p’tit bonheur La Javanaise ou Les trois cloches
Rien qu’une chanson qui t’ fait du bien Mais tout entière, couplets, refrain Et va pas m’ raconter d’histoires Que t’aurais pas l’ temps, pas d’ mémoire
Dans une tête de linotte Y a toujours quelques notes Un trésor tout petit Qui chantera toute sa vie
J’ veux pas jouer les rabat-joie Mais la vie, ça fait pas qu’ des risettes T’as plein d’ gadgets au bout des doigts Mais t’as comme du brouillard dans ta tête
À voir le monde par des lucarnes Un beau jour, on se retrouve tout nu Sans rien, pas d’ami, pas de larmes Et la peur de traverser la rue
Un coup d’ blues, une vacherie du sort Nous v’là projetés dans l’ décor D’un mauvais film où, sans doublure, Faut quand même savoir faire bonne figure
À la guerre ou même en cabane Dans un scanner, on s’ sent tout p’tit
Et dans le silence de son âme On est content d’avoir appris
Au moins une chanson par cœur Dans ta tête de bois, ta bobine Celle que tu veux : Le déserteur Frou-frou, Laisse béton, Nuits de Chine
Rien qu’une chanson pour t’nir le coup Quoi qu’il arrive et jusqu’au bout Et va pas m’ raconter d’histoires Que t’aurais pas l’ temps, pas d’ mémoire
Dans une tête de linotte Y a toujours quelques notes Un trésor tout petit Qui chantera toute sa vie
Dans une tête de linotte Y a toujours quelques notes Un trésor tout petit Qui chantera toute sa vie