Mes fidèles lecteurs l’ont constaté : ce blog se fait rare, et, après un long silence depuis l’été, sa reprise a été interrompue par un nouveau mutisme… que je romps aujourd’hui, car l’un de vous s’est manifesté pour me parler de son intérêt envers les derniers articles. Cela me donne le courage de reprendre… Et donc de vous proposer ce qui sera le quatrième article sur cette exposition, qui se poursuivait sur les « fous » d’hier et d’aujourd’hui, en se terminant par un tableau dont j’ai eu bien du mal à reconnaître l’auteur… ce sera l’énigme du jour…

Mais revenons au sujet du jour : le Fou du Roi…
Les joueurs/euses d’échec, parmi vous, le savent bien : le fou est situé près du roi, comme la reine. C’est dire la place qu’il occupait dans une cour royale… Imaginez-vous à la place des nobles et monarques au Moyen-Age. C’est l’hiver, il fait froid, on ne chasse plus, on est enfermé dans des châteaux tous plus sinistres les uns que les autres malgré les cheminées et les tentures… On a beau festoyer et lutiner parfois, convoquer des musiciens, trouvères et troubadours pour se distraire, on s’ennuie quand même parfois. Alors, avoir un « boute-en-train » à demeure, pourquoi pas? L’idée fait son chemin, et ces « fous » qui étaient jusque là dehors, et pour lesquels existaient une fête et des élections (comme celle de Quasimodo), commencent à pénétrer et à s’installer dans les demeures royales. Leur rôle va évoluer au cours du temps, et ils deviendront parfois des « Sages » déguisés en « Bouffons »…
L’exposition ne pouvait pas les ignorer, et elle leur fait une large place, dans deux salles qui leur sont consacrées. Une autre salle m’a intéressée. Elle est consacrée au Carnaval de Nüremberg. Et l’on y retrouve la Nef des Fous, dans une version… sur roue… Une thématique que l’on retrouve régulièrement dans le défilé, comme vous pourrez le constater à partir des images suivantes, accompagnées des années concernées…



Excusez la mauvaise qualité des photos, mais je voulais vous montrer les variations d’un char sur un même thème! A quoi fait-il référence? A un théologien de cette époque, dont les écrits sont quelque peu tombés dans l’oubli, mais pas ceux qu’il a fait publier, comme le De Revolutionolibus orbium de Nicolas Copernic, en 1543.
Andreas Osiander (1498-1552) a été un acteur important de la Réforme, notamment pour la ville de Nüremberg. Une anecdote en passant : comme il était devenu ami avec Thomas Crammer, c’est sa nièce qu’a épousé celui-ci, dont le nom ne vous dit peut-être rien? Mais si je vous dis « Archevêque de Canterbury », cela vous parle davantage?

L’autre personnage représenté sur ces chars carnavalesques n’est autre que l’auteur de la Nef des Fous, Sébastien Brant. Si vous n’avez pas lu cet ouvrage, précipitez-vous! Il n’est absolument pas démodé, malgré ses 530 ans…

Et la satire des travers des Humains est irrévérencieuse au possible! Vous pourrez en entendre un extrait, si vous vous rendez au Louvre, ainsi qu’un autre texte enregistré, l’Eloge de la Folie, d’Erasme.


Ce qui me conduit tout naturellement à l’un de mes peintres préférés, Jérôme Bosch, qui ne pouvait pas ne pas être présent dans une telle exposition (oh la belle litote! rires…)


Il est temps maintenant de quitter l’Univers des Fous… ou d’y revenir? Auparavant, un petit florilège de représentations de « Fous » qui m’ont frappée, amusée, intéressée, et que je souhaite partager avec vous.










Et je ne voudrais pas terminer sans un clin d’oeil pour « boucler » avec la cornemuse…
