Un jour, un tableau

Celles et ceux qui me suivent savent qu’il y a eu un long silence de ma part, et que je suis depuis quelques temps moins régulière qu’avant. Une explication en est que je ne parviens plus à modifier les « widgets » qui me permettaient les « actualités »… et celles-ci sont restées bloquées en juillet, ce qui m’a découragée, et donc démotivée.
Par contre, il est quelqu’un qui ne se décourage visiblement jamais, et qui continue à nous nourrir d’art quotidiennement.
Je tiens donc à lui rendre hommage ici, car c’est un vrai bonheur que de se plonger dans les images qu’il choisit avec soin pour nous faire voyager, rêver, penser, jouir de l’esthétisme ou de la recherche picturale… quand ce n’est pas de la « naïveté »…

Merci donc à l’auteur de Un jour, un tableau, qui nous offre le Monde…

Moi qui déteste Facebook… Il me contraint à m’y rendre, mais dans un objectif bien agréable…

Et merci aussi des échos que cela crée, pour mon modeste blog. Je viens d’y retrouver les goémoniers… J’en étais sûre!

Mais il continue aussi à suivre mes fils d’Ariane… Comme avec ce tableau sur les femmes au lavoir, à Concarneau… qui évoque la série « lessive » du confinement dur… ou encore ce qui a trait à la couture., comme celui qui m’a fait découvrir une peintre finlandaise, Helene Schjerfbeck. En voici un autre, que j’apprécie…

Encore un ?

Si vous souhaitez la connaître davantage, lisez ceci.

Décidément, j’aime beaucoup la peinture des pays scandinaves, si dépouillée mais si riche…

Outre la Beauté, la Quête et les traces des fantasmes des peintres (voir les chevelures, les seins et les nuques!), il est un autre aspect qui saute aux yeux en feuilletant cette extraordinaire collection de tableaux, et que certains commentaires d’ailleurs soulignent : c’est l’aspect ethnographique. Que de scènes, que de détails, nous en apprennent plus sur certaines coutumes ou sur le quotidien des pays et des peuples que ne le feraient des textes ou documentaires! Car c’est aussi le regard de l’artiste sur ces us et sur le vécu… Par exemple, les toiles de cet artiste polonais, dont voici un autre exemple.

Wiktor Chrzanowski

Qu’est-ce qui relève du « reportage »? Et qu’est-ce qui est « souvenir »? voire « interprétation »? voire « rêve »? Peu importe… c’est ça, la poïesis!

Je ne puis m’empêcher, pour (ne pas) finir, de « voler » un tableau, tant il me semble extra-ordinaire, lui qui montre l’ordinaire… En ce temps du souvenir des mort-e-s, ce sera mon hommage à celles qui nous ont précédé-e-s…

Fierté d’une mère – Nikol Schattenstein (Lituanie 1877-1954 USA)

Etats d’âme

Je m’étais dit que la fin du confinement marquerait la fin de la série « poème »… Mais j’ai envie de continuer… et les commentaires des un-e-s et des autres m’y poussent aussi, je dois le dire…

En me promenant sur le net pour chercher qui est ce José Ramon Ripoll dont « Karlhiver » nous a transmis un très beau poème, je suis tombée par hasard ou par algorithme sur un autre poète, qui écrit aussi en langue espagnole, car il est Cubain : José Marti. Je ne suis pas à même de le traduire, mais je pense que, comme moi, vous pourrez en sentir la saveur dans le texte original.

Yo soy un hombre sincero
De donde crece la palma.
Y antes de morirme quiero
Echar mis versos del alma.

Yo vengo de todas partes,
Y hacia todas partes voy:
Arte soy entre las artes,
En los montes, monte soy.

Yo sé los nombres extraños
De las yerbas y las flores,
Y de mortales engaños,
Y de sublimes dolores.

Yo he visto en la noche oscura
Llover sobre mi cabeza
Los rayos de lumbre pura
De la divina belleza.

Alas nacer vi en los hombros
De las mujeres hermosas:
Y salir de los escombros,
Volando las mariposas.

He visto vivir a un hombre
Con el puñal al costado,
Sin decir jamás el nombre
De aquélla que lo ha matado.

Rápida como un reflejo,
Dos veces vi el alma, dos:
Cuando murió el pobre viejo,
Cuando ella me dijo adiós.

Temblé una vez -en la reja,
A la entrada de la viña,-
Cuando la bárbara abeja
Picó en la frente a mi niña.

Gocé una vez, de tal suerte
Que gocé cual nunca: cuando
La sentencia de mi muerte
Leyó el alcalde llorando.

Oigo un suspiro, a través
De las tierras y la mar,
Y no es un suspiro. -es
Que mi hijo va a despertar.

Si dicen que del joyero
Tome la joya mejor,
Tomo a un amigo sincero
Y pongo a un lado el amor.

Yo he Visto al águila herida
Volar al azul sereno,
Y morir en su guarida
La víbora del veneno.

Yo sé bien que cuando el mundo
Cede, lívido, al descanso,
Sobre el silencio profundo
Murmura el arroyo manso.

Yo he puesto la mano osada
De horror y júbilo yerta,
Sobre la estrella apagada
Que cayó frente a mi puerta.

Oculto en mi pecho bravo
La pena que me lo hiere:
El hijo de un pueblo esclavo
Vive por él, calla y muere.

Todo es hermoso y constante,
Todo es música y razón,
Y todo, como el diamante,
Antes que luz es carbón.

Yo sé que el necio se entierra
Con gran lujo y con gran llanto, –
Y que no hay fruta en la tierra
Como la del camposanto.

Callo, y entiendo, y me quito
La pompa del rimador:
Cuelgo de un árbol marchito
Mi muceta de doctor.

Au pays où sont les tombes des héros, Antanas Zmuidzinavicius (1911)

Juste pour ajouter un mot sur José Marti, si vous ne le connaissez pas : il a été tué à 42 ans lors de la guerre d’indépendance de 1895, au cours de la première bataille contre les Espagnols, lui qui avait été le fondateur du Parti Révolutionnaire.

José Marti

PS : en recherchant les illustrations de cet article, je viens de découvrir un blog très intéressant, qui présente notamment des tableaux de pays dont l’art m’est moins familier que d’autres. Voici la page dont est extraite celui qui nous vient de Lituanie. Et voici l’adresse du blog qui m’a mise sur la piste de José Marti.