Un lycée que j’aurais aimé fréquenter…

Avez-vous déjà été invité-e dans un lycée pour un vernissage? Moi, jamais. Aussi, poussée par la curiosité, ai-je accepté cette invitation, moi qui ai plutôt tendance à fuir les mondanités… Et je n’ai pas regretté. J’ai découvert un univers scolaire exceptionnel, et une proviseure remarquable de « peps », de dynamisme, et de « professionnalité épanouie », si vous me permettez cette expression.

Imaginez… Vous êtes dans la petite ville royale de Eu, non loin du Château des Comtes (et, voici peu, surtout de la Comtesse) de Paris. Non loin de l’ancien Collège des Jésuites, avec sa chapelle qui, elle, abrite souvent des expositions. Non loin de l’historique glacière, où l’on conservait les pains de glace venus par bateau sur la Bresle. Le long de cette rivière, justement. Verdure. Statues. On se croirait dans un jardin. La bâtisse elle-même n’a rien de très esthétique, même si l’on perçoit la créativité d’architecte en quête de modernisme. Portail : ouvert. Porte : ouverte. Personne à l’accueil. Nous errons en quête de l’espace « Galerie ». Découvrons des murs ornés de photographies, de peintures diverses… Une dame souriante arrive « Je peux vous aider? » et indique le chemin vers la galerie. Il faut sortir de l’autre côté du bâtiment, traverser une cour, longer le second, beaucoup plus moderne, lui, avec de grandes baies vitrées. Espaces verts, encore. Tables en bois évoquant les aires de pique-nique. Une passerelle semble conduire vers la ville. Nous arrivons au bord du canal qui mène du Tréport à Eu. Et trouvons enfin les lieux.

Car oui, dans cet établissement scolaire, le Lycée Anguier, a été créée une galerie d’art, inaugurée le 1er octobre 2021. Le professeur d’arts plastiques n’est autre qu’un ancien artiste, comme il me l’a expliqué, qui a conservé ses réseaux. Jugez-en à partir de ce petit extrait trouvé sur le net, concernant Thibault Le Forestier.

« Administrateur de la Fraap
Membre de l’association Flux Lem et du CRI Haute Normandie
Représentant du CAAP en Haute Normandie
Vice président de l’association des Beaux Arts de Rouen
Professeur d’arts plastiques au Lycée Anguier Eu »
« Administrateur de la Fraap
Membre de l’association Flux Lem et du CRI Haute Normandie
Représentant du CAAP en Haute Normandie
Vice président de l’association des Beaux Arts de Rouen
Professeur d’arts plastiques au Lycée Anguier Eu »

La galerie sert, tout au long de l’année, à exposer les oeuvres des élèves qu’il accompagne. Et, de temps à autres, des oeuvres d’un artiste plus connu. C’est le cas en ce pont du 8 mai. Mais, avant d’en arriver à l’exposition elle-même, je souhaiterais, si vous le permettez, poursuivre sur le lycée. Il offre une option Arts Plastiques de la seconde à la Terminale, et est en lien avec les classes préparatoires aux Ecoles des Beaux-Arts (ce n’est pas tout… il y a aussi photo, théâtre, etc.). En préparant ce texte, j’ai découvert le blog hébergé sur le site du lycée : c’est ici. Soit dit en passant, iels ont aussi un Instagram, bien sûr!

D’autres oeuvres sont exposées dans ce qui ressemble davantage à une salle à manger de restaurant bobo qu’à un réfectoire.

Même la cuisine ne ressemble pas à une cuisine…

Eh oui, ce sont bien les oeuvres de l’artiste exposé à la galerie, que vous voyez sur le mur du fond. L’Art au Réfectoire… Incroyable, non? Et superbe audace de la Proviseure, Sophie Perrat, une femme visiblement exceptionnelle, heureuse, selon elle, dans son travail et dans sa vie dans cette petite ville de Normandie, elle qui a exercé dans des établissements et des villes de plus grande importance.

Les tableaux sont ceux de Jean-Marc Thommen, qui expose ici jusqu’à la fin de l’année scolaire, ou presque.

Il vient de publier un livre, « Les stratégies de débordements », chez un éditeur peu connu EndEdition. Voici une présentation de celui-ci.

« Jean-Marc Thommen explique dans ce livre, entre autres sa façon autant de se réapproprier l’ébauche en un processus infini que dans la manière immersive de préparer une exposition (à la galerie des Jours de Lune).
Reste toujours une part d’énigme dans une telle approche autant par ce qu’elle fait que par les gestes pour la mobiliser ainsi que les phénomènes qui interrogent le créateur.
Plus particulièrement et comme le souligne Pauline Lisowski, avec Débauche d’ébauches l’artiste invente toute une série de superpositions de découpes pour jouer entre décision et indécision, commencement et recommencement.
Et c’est ainsi qu’une telle œuvre suit son cours. »

Je vous laisse maintenant continuer à découvrir cette exposition, non plus au réfectoire, mais dans la salle dédiée, la Galerie…

Vous l’avez peut-être deviné, la dernière oeuvre présentée est ma préférée… Normal, je travaille en ce moment sur « La Sombritude »…