Les ateliers numériques « Orange »

Avez-vous déjà essayé cette formule? C’est assez surprenant, car on y découvre à quel point nombre de nos contemporain-e-s sont peu au fait des usages des TIC.

Ainsi, par exemple, je m’étais inscrite sur un atelier « utiliser les réseaux sociaux », en espérant découvrir les arcanes de certains d’entre eux. Mais je suis arrivée sur une heure où les animateurs/trices expliquaient quels étaient ces réseaux et à quoi ils servaient.

Eh bien, des participantes (eh oui, essentiellement des femmes…) découvraient Instagram, Tweeter, Tik Tok ou autres Messenger et Snapchat.

Est-ce à dire qu’il y aurait réellement une frange de citoyen-ne-s qui parviennent à vivre sans la connexion aux actualités, sans la communication avec leurs proches, et surtout leur descendance, sans la participation à au moins une « communauté »?

Il y a 20 ans, j’aurais trouvé cela « normal ». Il y a 10 ans, déjà beaucoup moins. Avant la CoVid, pourquoi pas? Mais ces deux années de « barrières sociales » en tout genre, sans compter le strict confinement, ont laissé le temps à chacun-e de prendre connaissance de ces médias, voire de les essayer. Alors? Manque de curiosité? Ancrage dans le passé? Résistance au changement?

Bref, j’en suis restée « coite »… D’autant que j’ai vu l’évolution entre les générations X et Y, compris qu’il n’y aurait pas de Z dans ma famille, et que je suis en train de découvrir l’alpha…

Petite parenthèse, à propos de cette illustration : j’apprécie de voir une femme incarner les « builders ». Car on oublie volontiers qu’en France, dans le début des années 70, beaucoup de nos chercheurs en informatique comme en mathématiques étaient des chercheurEs… à rappeler en ce 8 mars… mais pas seulement!

Pixel… un spectacle époustouflant

Pour cause de crise sanitaire deux séances ont été annulées de ce… comment l’appeler? Ballet? Performance? Spectacle complet? L’oeuvre – et j’utilise ce terme bien volontairement, car je la considère comme telle – de Mourad Merzouki (mais pas seulement!) – tient de diverses disciplines et, en cela, possède l’originalité de l’intersectionnalité (au sens large). De la danse, de la musique, du numérique, du mime, du cirque… et, concernant la danse, du hip hop, de la brake dance, de la danse classique, de la roller dance, etc. Bref, une richesse, un foisonnement… mais bien ordonné, agencé, pensé… je suis restée « bluffée » après, mais j’étais « prise » dans les mailles de ce filet de pixels, comme la danseuse acrobate contorsionniste à un moment donné.

Et j’ai eu bien de la chance que celle du 6 janvier soit maintenue!

Les danseur-e-s de la Compagnie Käfig sont remarquables. Ils et elle nous ont donné après la longue ovation debout un aperçu de leurs talents divers, car il s’agit bien ici de complémentarité, de diversité, de partage…

J’ai découvert un compositeur que je ne connaissais pas, Armand Amar, et me suis promis de rechercher d’autres oeuvres de celui dont on vante le « syncrétisme ». J’aimerais notamment assister à une représentation de l’Oratorio Mundi, dont vous trouverez des extraits ici.

Les compositions musicales impulsent un rythme aux scènes diverses, et les corps se tordent, se contorsionnent, partent en vrilles ou en volutes… c’est le mot qui me vient à l’esprit en revoyant certaines figures.

L’espace lui-même est « tordu », transformé par les filets ou les points projetés. Au point que l’on voit courir l’immobile, ou stagner le mobile… le temps lui-même semble perturbé…

Il est difficile de rendre compte d’un tel spectacle en quelques mots. Télérama a utilisé le terme « féériques » pour le qualifier. J’y adhère…

Lorsque j’ai recherché pour vous des extraits filmés, je me suis rendu compte que la bande-annonce sur le site du 13ème art reflète les mouvements, mais trahit la musique, et permet mal d’appréhender les scenarii divers. Car il y a bien une forme de narration, mais presque imperceptible, et l’intellect est pris en défaut… n’est-ce pas ce que l’on peut parfois attendre de l’art?

Dernière minute : au moment de clore cet article, j’ai trouvé ici la bande intégrale du spectacle filmé par Arte. Mais, bien évidemment, cela ne « rend » pas ce que l’on vit et ressent dans la salle…