Les jeunes restaurateurs/trices ne manquent pas d’idées!

Toutes mes excuses aux fidèles de ce blog, qui est resté muet pendant un long moment… Le temps de commencer à me remettre d’un accident de voiture dont je n’aurais pas dû sortir vivante… Mais je le suis toujours, et me revoici en train de partager avec vous mes découvertes. Certaines sont récentes, d’autres datent « d’avant », mais j’ai voulu les relater quand même…

Pour initier ce renouveau printanier, une trilogie de jeunes qui n’ont pas craint, entre 20 et 30 ans, de se « lancer » dans la restauration, avec des idées intéressantes.

Le premier est le plus « classique ». Je crois en avoir déjà parlé ici, mais il mérite de figurer dans ce groupe. Il gère, avec une toute petite équipe, ce que je nommerais un « bistrot », terme qui relève pour moi de l’affect. Car on s’y sent bien, comme on peut en juger au nombre incroyable d’habitué-e-s qui le fréquentent, pour certaines et certains, quasi quotidiennement. Le midi, on y déjeune pour moins de 20 euros, entrée, plat, dessert. Des plats « comme chez soi », ou des recettes plus recherchées… Mais surtout, il y a un véritable accueil, malgré la quantité de convives pour le déjeuner. Habitant-e-s du quartier, employé-e-s ou ouvriers oeuvrant dans le coin, ou artistes plus ou moins renommé-e-s s’y côtoient dans un joyeux brouhaha. Le soir, c’est apéro pour certains, « after work » pour d’autres, mais là aussi beaucoup de monde se retrouve. Et le jeune patron est toujours là, souriant. Bref, un endroit (d)étonnant sur le Boulevard Saint Germain, où il se situe au numéro 13… Son nom ? Le Relais Fac, à essayer sans hésiter.

Le deuxième l’est aussi par son choix culinaire : une pizzeria. Mais moins par un autre choix: celui de ne faire consommer que français. J’ai découvert cette option en voulant commander un vin italien. Refus catégorique : « Nous n’avons que des vins français ». Mais aussi en parcourant la carte, qui présente une carte de l’origine des garnitures, qu’il s’agisse de légumes, de fromages ou de charcuteries. Mais alors, me direz-vous, est-ce que leurs pizze sont bonnes? Eh bien, c’est la meilleure pâte que j’aie jamais mangé, aussi bien en Italie qu’à Nice ou environs… A la fois pas trop épaisse et extrêmement tendre et « goûteuse »… Et ça marche! On se bouscule dans ce petit restaurant d’Issy-les-Moulineaux, et mieux vaut réserver. Son nom? Le Pizzou. Expliqué sur le site :

« En fait on a voulu dire en un seul mot qu’on faisait de la pizza mais aussi du 100% français. Notre manière à nous de traduire pizza en français Pizzou ça nous paraissait bien résumer notre envie de « Pizza » et de « franchouille ». Un joyeux mélange d’un plat populaire partout dans le monde et de produits glanés dans toute la France.« 

Et ça marche au point qu’ils ont essaimé : 4 restaurants à Paris et proche banlieue. Celui dans lequel j’ai dîné est situé 19 rue Ernest Renan, à Issy-les-Moulineaux. Mais il y en a aussi dans le 12ème, dans le Marais et à Pigalle…

La troisième découverte n’est pas parisienne, mais rennaise. En cherchant un restaurant proche de la gare de Rennes, j’ai été tentée d’essayer celui dont un article du Télégramme (de Brest, pas de Rennes!) disait beaucoup de bien. Car l’idée me semblait un peu folle. Deux jeunes de 24 et 25 ans se lançant dans un restaurant de 100 places, en soignant son aspect cocooning, alors qu’il est situé au pied d’immeubles informes. Et elle et il ont réussi. On se sent bien malgré l’immensité des lieux et un voisinage d’immeubles de bureaux. L’acoustique a été étudiée soigneusement pour étouffer les bruits. Le décor est moderne, mais on est assis-e sur des fauteuils confortables, revêtus d’un doux tissu. Et les tables sont suffisamment éloignées les unes des autres pour que nul n’entende la conversation des autres. La carte propose des plats bretons, mais aussi des recettes classiques revisitées. Ce que j’ai mangé était excellent. Le cocktail aussi. Et des produits visiblement frais. Avec une option « circuit court », comme dans la pizzeria précédemment évoquée. Si donc vous passez par Rennes, allez le découvrir. Monsieur Arthur, 24, Place Raoul Dautry. Et il paraît que ça marche si bien que deux autres restaurants s’ouvrent à Roazon…

Un samedi à Doullens

Un petit tour à Doullens en ce samedi frais mais ensoleillé, qui évoquerait davantage l’automne que le « presque été » de début juin.
De manière étonnante, alors que dans ce bourg, durant le confinement, personne ne portait de masque, et que les gens bavardaient tranquillement dans la rue sans respecter les distances, voire se serraient la main, voici qu’aujourd’hui on circule au milieu de personnes au visage masqué! Un peu à contretemps, dans le coin!

Un petit tour dans la ville pour le touriste accueilli… et pour mon propre plaisir. Je ne résiste pas à l’envie de refaire des photos dans l’église détruite, dont une amie photographe disait le week-end dernier qu’elle aimerait y faire des « shootings ». Ce qui m’a conduite à aller immédiatement rechercher la signification de ce terme. J’ai ainsi appris que « shooter » signifie « déclencher ». Et que « shooting » peut signifier « tir, fusillade ». Mais bien sûr, elle ne parlait pas de cela. Donc je prends le second sens… « Séance pendant laquelle un modèle (ou plus souvent un mannequin) est photographié autour d’un thème défini par un photographe professionnel ». Ainsi, je ne pourrai jamais faire de « shooting »! Ni d’un côté de l’appareil, ni de l’autre! Par contre, j’ai appris entretemps que je pourrais faire des « photos boudoir » (encore une expression que je ne connaissais pas!) comme me l’a appris « Helenina Sâme« .

Mais revenons à l’église en question… Je prends vraiment plaisir à jouer avec ces ruines, dans une lumière pourtant peu favorable. Un regret : les pigeons, ordinairement nombreux, ont quasiment déserté les lieux. Sont-ils confinés ailleurs?

Un petit détour par l’histoire? Je ne vais pas paraphraser, mieux vaut copier… le site officiel de la mairie.

Les mésaventures de l’église « aux quatre sans cloches »

La principale originalité de l’Eglise Saint Pierre est constituée par son triforium, sorte de galerie ogivale de l’Eglise Saint Pierre, qui développe sur la face Nord ses élégantes arcades et ses légères colonnettes d’un effet gracieux. De jolis piliers séparent les bas-côtés dans le sens de la largeur, avec leurs moulures, leurs volutes aux angles et leurs feuilles à trois lobes.

En 1522, les Impériaux saccagent tout, et enlèvent même les cloches pour les fondre et en faire des canons. Aux heures tragiques du 31 juillet 1585, pour échapper au massacre des Espagnols, quelques habitants parviennent à se cacher dans l’Eglise. Mais les Espagnols poussent le meurtre jusqu’au pied de l’autel. L’Eglise est incendiée et n’a plus de toit. Pendant de longues années, la consolidation de l’Eglise exige des travaux qui sont effectués par morceaux, suivant les revenus disponibles. En 1692, on répare les murailles et les couvertures, on démolit le clocher pour établir une nouvelle tour. On la bâtit légère et l’agrémente de quatre clochetons, lesquels hélas restent vides par raison d’économie.



Les Doullennais s’amuseront longtemps des « cinq clochers de St Pierre » avec ses quatre sans (cent) cloches.

1790, l’Eglise est fermée et son mobilier est confisqué. Elle n’est vendue que le 28 thermidor de l’an VIII pour 8125 Francs. En 1864 : elle sera revendue 7000 Francs. Laissée mutilée par la tourmante révolutionnaire, l’Eglise Saint Pierre subit les destinations de ses propriétaires successifs. Elle est tour à tour et à la fois grange à récoltes, hangar, remise à tonneaux, atelier de menuiserie, communs de ferme etc…

Je me suis intéressée au jeu du ciel et des plantes environnantes avec les ouvertures résultant de la destruction importante de cette église.

Par contre, je n’ai pas bien compris les objectifs de la décoration extérieure, toute nouvelle… Des « fresques » d’une rare laideur, rappelant la Première Guerre Mondiale… Je vous laisse en juger par vous-même…

Une concurrente qui s’est refait une beauté

Non loin de l’église Saint Pierre, qui n’a pas encore trouvé les clés de son Paradis ni un financement pour sa restauration, l’église Notre Dame, elle, éclate de blancheur après sa récente rénovation.

Consacrée par Thomas Becket en 1170, elle a aussi subi beaucoup de coups durs, dont un incendie au 16ème siècle et le destruction de sa flèche lors de la Révolution. Mais elle garde encore fière allure…

Et son choeur fut reconstruit, contrairement à la sacristie détruite, elle, en 1913…

Décidément, difficile de garder son intégrité quand on est une église sur ces terres de combats à travers les siècles!

En face d’elle, un étrange bâtiment attire l’attention par sa forme étonnante et la sobriété exceptionnelle de sa façade.

La Tour de Pise locale

Il est temps de se rendre à la pizzeria dont je veux fêter la réouverture ce soir. Mais avant, un dernier petit tour pour voir le clocheton du beffroi nous saluer en se penchant…

Des retrouvailles avec La Pizza Dorée

Contrairement à Paris, on peut ici dîner à l’intérieur des restaurants. Heureusement, car il fait 14 degrés dehors, avec un ressenti plus froid en raison du fort vent nord-ouest qui souffle depuis le midi… Heureuse de retrouver ces lieux qui font tout pour vous rappeler que vous allez manger italien…

Encore un vrai lieu de vie, où l’atmosphère est chaleureuse. On s’y retrouve d’habitude dans une proximité forte, car les lieux sont exigus. Personnes venues pour dîner ou pour prendre leur pizza à emporter devisent gaiement entre elles et avec le patron et son équipe.
Ce soir, l’atmosphère est différente. Il faut respecter le mètre de « distance physique » (non, je ne dirai toujours pas « sociale »), et porter le masque pour se déplacer.

Et il y a moins de monde que généralement… Dommage, car la carte est sympa, les plats et boissons peu chers (à trois avec apéritif, vin, pizza et dessert : 56 euros!), et les pizzas fort agréables, même si elles ne valent pas celles de Nice.

Un petit Americano réchauffe l’ambiance, et la famille de la table voisine est bien sympathique, avec cette petite qui voudrait danser sur les rocks endiablés en fond sonore…

Au fait, savez-vous pourquoi on a appelé ainsi ce breuvage? Je vous laisse chercher ou je vous le dis? Bon, d’accord, vous êtes un peu fainéant-e en ce dimanche matin… Ce cocktail, créé en 1861 dans le bar de Gaspare Campari, doit son nom au fait qu’il était fort apprécié des Américains qui fréquentaient les lieux en 1917…

Gaspare Campari en famille…
La magie du Spritz

Si vous voulez en savoir davantage sur cette boisson, mais aussi sur d’autres, je vous conseille ce site, auquel j’ai emprunté l’image ci-dessus. On y apprend ainsi que la première dénomination fut « Milano-Torino »… Personnellement, je préfèrerais boire un « Milano-Torino » qu’un « Americano »… mais on ne peut refaire l’histoire!