Un choeur mal traité, voire maltraité

On devine la mer, pourtant si proche!

Annonce inattendue dans le programme des Soirées Estivales offertes, comme chaque été, par le Conseil Départemental des Alpes Maritimes. Un petit rappel : ces soirées ont pour objectif de valoriser les artistes peu connus du coin, tout en faisant découvrir un village ou un bourg méconnu. Or, cette fois, le « méconnu » n’est autre que Cap d’Ail – vous savez, cette ville qui jouxte Monaco? Et les artistes, le choeur de l’Opéra de Nice! Evidemment, la curiosité l’a emporté, et direction la frontière monégasque. Une place de livraison disponible en haut de ville? Je prends. Et nous voici descendant des escaliers, et encore des escaliers, pour atteindre le niveau de la mer, où se situe l’Amphithéâtre de la Mer. J’espérais une jolie vue comme à Monte Carlo… Hélas non, il est tourné vers l’ouest, et c’est tout juste si l’on peut deviner l’eau. Très inconfortable aussi : choix entre des rangs de chaise sous le podium, ou des « marches » énormes, chauffées toute la journée par Phoebus, et qui plus est granuleuse. Mais ce n’est pas le pire. Il restait à venir.

Spots éblouissant la foule

Le choeur est de qualité, rien à dire. De beaux timbres même, surtout parmi les femmes, qui se distinguent parfois. Un répertoire varié, allant de Massenet à Verdi, du madrigal au Choeur des Esclaves… Pas de Mozart, comme annoncé dans le programme, mais ce n’est pas grave. Ce qui l’était davantage, c’est la manière dont a été traité le choeur et son chef. Imaginez : des lumières violentes, pas d’amplification si ce n’est pour les explications du Maestro – et le micro faisait baisser enfin l’intensité des projecteurs éblouissant les spectateurs/trices. Enfin, des essaims d’insectes tournant autour des bouches ouvertes pour le chant!

Dommage, vraiment, de voir des artistes traité-e-s ainsi! La première partie du programme n’a pas pu être appréciée, car on n’entendait pas les paroles. Triste pour les Fleurs de Massenet,

Encore plus pour les Roses de Rainer Maria Rilke…

A ce propos, j’ai découvert un compositeur dont je n’avais jamais entendu parler : Morten Lauridsen, un Américain d’origine danoise. Il a mis en musique des oeuvres du romantique Allemand… Mais quand on n’entend presque rien, comment en profiter?

Et c’était si dur pour le choeur, que son chef, Giulio Magnanini, a demandé pour la fin que les spots soient éteints!

Ah! J’allais oublier! Une jeune femme venue assister avec deux chiens qui se mettaient à hurler quand les aigus arrivaient, et deux petites filles qui dansaient en tapant des pieds, couvrant parfois les sons sotto voce du choeur!

Mais de bons moments cependant, notamment avec les airs d’opéra, et on ne se lasse pas de Nabucco, ni du Va Pensiero, n’est-ce pas? A propos, j’ai trouvé sur le net l’air chanté par le même choeur, durant le confinement de 2020… si vous voulez l’écouter?