
Non, ce n’est pas le titre d’une pièce ni d’un film, mais bien, pour une fois, un événement réel. Ce week-end la jument de ma jeune voisine, dans un petit village de Picardie, a mis bas, comme on dit. « Mettre bas », quelle expression étrange, n’est-ce pas? Je l’ai cherché dans des dictionnaires « sérieux » mais ai trouvé peu d’informations à ce sujet. En réalité, il existe un verbe pour chaque espèce, ou presque. En l’occurrence, on parle de « pouliner » pour les équidés. Et cela ne dure pas longtemps : de 5 à 30 minutes, alors que la gestation a duré presque une année !
Mon amie attendait donc avec impatience ce moment, et se levait depuis quelques temps chaque nuit pour explorer le vaste terrain où dorment ses chevaux, afin d’assister au poulinage de Gaïa. Un nom bien choisi, en l’occurrence, rappelant la déesse mère et nourricière.

Vendredi, elle m’avait montré les pis de l’animal, gonflés et laissant couler du liquide. Gaïa semblait fatiguée et se révélait plus nerveuse que d’habitude.
« Aucun moyen ne permet de prévoir avec exactitude le moment de poulinage.
Il existe néanmoins quelques signes annonciateurs : gonflements des mamelles, du lait perle, la jument devient inquiète, nerveuse, cherche à s’isoler. » (source)
Dans la nuit de vendredi à samedi, sa propriétaire avait, comme d’habitude, fait sa tournée entre 2 et 3 heures du matin, et n’avait rien remarqué. Moi-même je m’étais réveillée et avais regardé et écouté de la fenêtre donnant sur leur terrain. Mais rien vu ni entendu.
Au petit matin, j’ai reçu un SMS. Et une photo. Levée tôt, la jeune femme avait couru voir sa jument. Elle n’était plus seule. Se tenait près d’elle, bien debout sur quatre pattes mais un peu flageolante, une magnifique petite pouliche, d’une couleur presque blanche, sans tâches (ce qui, soit dit en passant, n’était pas du tout la couleur attendue)…
Le temps de laisser maman et bébé faire connaissance, puis de donner le temps à une autre jeune amie, vétérinaire, de passer s’occuper des deux (il paraît que la libération du placenta a été difficile tant la maman était nerveuse), et j’ai eu le droit d’aller voir ces deux merveilles, dont voici quelques photos, que je tenais à partager avec vous.
Impossible de prendre la pouliche seule… mais j’ai essayé de la cadrer (difficilement)…
Elle a joué les coquettes, en montrant bien sa petite crinière toute bouclée.

Puis sa petite queue, ornée, elle aussi, de jolies bouclettes.

Gaïa ne la lâche pas d’une semelle – pardon, d’un sabot – et la surveille attentivement.

Un petit câlinou ?

Lorsqu’elle tente de se nourrir, la petite veut faire de même… Mais ne peut mâcher la paille, elle n’a pas encore de dents!

Le lait maternel est mieux indiqué. C’est donc le moment d’aller têter les mamelles si riches…



Alors, me direz-vous, pourquoi ce titre ? Et pourquoi n’avoir pas appelé la petite par son nom ? Eh bien, parce qu’en ce premier jour, elle n’en a pas encore. J’ai bien suggéré « Madeleine », en hommage à Brel et en souvenir de l’impatience de mon amie, qui ne connaissait pas la chanson, alors que la jeune vétérinaire néerlandaise la connaissait, elle. « Ce soir j’attends Madeleine« … et, comme il y a beaucoup de lilas chez elle… Puis j’ai pensé à « Merveille », car c’est bien une petite merveille… Il reste à attendre le « baptême » donc. Si vous le voulez, je vous tiendrai au courant…