Quelques photos saisies en cette période de Noël, sur les Champs-Elysées…




Et un personnage attend le chaland au Drugstore Publicis…

Quelques photos saisies en cette période de Noël, sur les Champs-Elysées…




Et un personnage attend le chaland au Drugstore Publicis…

Je n’aime pas transcrire les mots grecs dans notre alphabet, car cela les dévalorise, à mon sens. C’est le cas particulièrement de celui dont il est question aujourd’hui. Dans notre langue moderne, il est souvent transformé en « agape ». Ce terme renvoie à une forme de repas en commun, attesté dans le paléochristianisme, notamment par Tertullien. Un vif débat à ce sujet évoque la différence entre ce repas que certains considèrent comme « de charité » (par exemple, les veuves y étaient invitées) et le partage de l’Eucharistie. En voici un exemple, qui occupe 15 pages de la Revue d’Histoire Ecclésiastique 7 (1906) pp. 5-15, où un certain Fr (Frère?) X. Funk, de Tubinge, contre-argumente contre un prélat.
« L’existence, dans l’antiquité chrétienne, du repas de charité, au sens admis jusqu’ici, a été combattue, en 1902, par Mgr Batiffol dans ses Études d’histoire et de théologie positive. J’ai montré alors, dans la Revue d’histoire ecclésiastique (t. IV, pp. 4-21), qu’on n’est pas fondé à se départir de l’opinion universellement reçue, qu’en particulier Tertullien (Apolog. c. XXXIX) est un témoin indiscutable de l’agape.«
« Tertullien dit du repas en question: « Editur, quantum esurientes capiunt; bibitur, quantum pudicis utile est ». J’ai fait remarquer que le passage ne peut pas s’entendre de l’Eucharistie, mais bien du repas de charité connu sous le nom d’Agape, et que « des expressions de ce genre, abstraction faite de certaine littérature mystique ou pseudomystique, ne se rencontrent jamais dans un passage qui traite de l’Eucharistie. »
Pas question, je vous rassure, que j’entre dans ce débat. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce ne sont pas les agapes, mais « agapè ». Toute la différence tient dans l’accentuation, qui correspond à un éta en grec. Le voici en grec ancien.

Car les Hellènes étaient plus fort-e-s que nous! Ils et elles (ou elles et ils) avaient trois mots pour le concept d’ « Amour » : eros, philia et agapè.
« Eros, c’est le désir du bien sensible, mais aussi de toute autre objet digne d’attachement, la beauté par exemple. La philia c’est l’amour désintéressé qui prend soin de l’homme, de l’ami, de la patrie, en qui la volonté et la noblesse de coeur ont maîtrisé les passions humaines. Le mot agapè a parfois le sens d’Eros, mais plus souvent le sens de philia. Le dictionnaire grec donnent les sens suivants au mot agapè: 1- Accueillir avec amitié, traiter amicalement, 2- se contenter de, être satisfait de, 3- Aimer, chérir. Parmi les mots de même souche, on remarque agapètikos, tendre, affectueux, agapèteos,qui mérite d’être aimé ou désiré, agapèsis, affection, tendresse. » (source)
Vite, le Bailly!!
« ἀγάπη,ης (ἡ) [ᾰᾰ]
1 affection, Spt.Eccl.9, 1 ;particul. amour fraternel, NT.1 Cor.13, 1 ; amour divin, Phil.1, 283 ;NT.Luc.11, 42 ;2 Cor.5, 14 ;rar. amour au sens de passion, Spt.Cant.2, 4, 5 ;titre d’honneur (Votre Amour) Bas.4, 381 ;Nyss.3, 1073 edd. Migne ||
2 objet d’affection, être aimé, Spt.Cant.2, 7 ||
3au pl. agapes, repas fraternels des premiers chrétiens, NT.2 Petr.2, 13,etc. ;au sg.Clém.1, 384, 1112 Migne. »
Mais pourquoi, allez-vous me demander, parler de cela aujourd’hui?
Tout simplement à cause d’une sculpture qui a attiré mon regard, hier au couchant, sur la Promenade des Anglais. Sculpture dont j’ai fait des photos, que voici…


A vous de retrouver dans la liste qui suit l’expression signifiant « je t’aime » en grec. Un petit piège : elle est en majuscules, pour que ce ne soit pas trop facile!

Vu sur la plage de Passable, Presqu’île de Saint Jean Cap Ferrat…

Qui trouvera où a été prise cette photographie?




Prendre des photos en voiture, ce n’est pas prudent. Prendre des photos en voiture entre le Pont de la Concorde et le Boulevard Saint Germain en pleine circulation, ce l’est encore moins, je suis d’accord avec vous. Mais il est des moments où l’on est tellement saisi par l’Horreur qu’on ne réfléchit pas, et l’on fait n’importe quoi. En l’occurrence, de mauvaises photographies. Juste pour partager la révolte qui nous saisit….
Après des mois où elle était vilamment emmaillotée (et même pas par Christo!), l’Assemblée Nationale venait d’être offerte à nos yeux, toute blanchie. Pas des méfaits de ses membres, certes. Mais sa façade avait retrouvé une nouvelle jeunesse.
Et voici qu’en cette belle journée de printemps, rentrant en voiture chez moi, je découvre d’autres méfaits. Le Sport nous envahit à la télévision, la radio, dans les médias, dans les rues, et même dans les musées. Et voici qu’il vient gâcher l’un des plus beaux points de vue de Paris.
Phidias, Praxitèle et tous leurs collègues, dont l’artiste à qui l’on doit la Venus de Milo, ont dû se retourner dans leur tombe et/ou hurler au-delà du Styx !
Et que dire de ceux qui ont trimé pour que l’esthétique de cette façade!
La Duchesse de Bourbon ne peut reconnaître son palais, c’est normal, mais que penserait-elle de sa décoration?

Soit pour l’élever, comme on le voit sur ce dessin de Jean-Michel Chevotet, en 1764.

Soit pour en faire le « pendant » de l’église de La Madeleine, comme le montre ce projet dessiné par Alexandre Evariste Fragonard (1780-1850)…

La première guerre mondiale empêcha la transformation prévue par Georges Demoget…

… mais il faut dire que les controverses furent nombreuses, autour d’une potentielle transformation de cette façade, qui rappelle – pour certains magnifiquement et pour d’autres outrageusement – le Premier Empire.
Faut-il souhaiter une autre guerre pour que disparaissent les horreurs qui viennent d’apparaître? Car il a bien dû y avoir des controverses aussi, non? Je vous laisse en juger… et ne m’en veuillez pas pour la mauvaise qualité des photos… souvenez-vous, je conduisais…


Il faut dire que la Ville de Paris s’est offert les services d’un artiste dont voici ce qu’il est dit sur le site du CNAP.
« La critique joyeuse et décalée de Laurent Perbos s’exerce sur des champs très divers mais qui touchent aux activités sociales de masse et de divertissement, le tout dans une logique du détournement et dans la recherche d’une distinction inédite quoique dérisoire. Le plus fécond de ses domaines d’intervention est sans conteste le sport. Il s’y adonne à une fiévreuse activité de relookage des objets et, partant, des pratiques ; et ce design improbable donne naissance à des objets plus improbables encore mais qui ne perdent jamais le contact avec la réalité et le contexte dont ils procèdent. Détenir des records dans des activités vierges de toute concurrence est l’une de ses activités favorites (Le plus grand nombre de bonnets mis sur la tête est digne du Guinness Book). »
Que la Maire de la capitale veuille tourner en dérision les Députés de notre nation, on peut comprendre… Mais elle aurait pu au moins épargner ses administré-e-s et donner une meilleure image à voir aux innombrables touristes qui vont se succéder dans les mois à venir…


Jamais je n’aurais pensé photographier Mers-les-Bains et Le Tréport sous cet angle peu « touristique ». Mais l’occasion était trop belle, en ce lundi de Pâques, avec ce double arc-en-ciel qui me faisait de l’oeil!

Et, pour une fois, je n’ai pas haï mon Iphone qui enregistre toutes les photos d’abord en vidéo, car écoutez en regardant ceci :
La vue sur le port tout proche était aussi impressionnante… mais il ne restait plus qu’un bout de l’arc!


Chartres, le 4 mars 2024, en montant vers l’Eglise Saint Aignan