Tiens, voilà du Boudin…

Bon, je suis d’accord avec vous, ce titre n’est pas digne d’un blog censé « se tenir »… Mais je n’ai pu m’empêcher de faire référence à cette vieille chanson entendue moultes fois dans mon enfance. Ce n’est toutefois ni de noir ni de blanc, et encore moins de jeune fille, que je veux vous parler aujourd’hui, mais bien de Boudin, de son prénom Louis-Eugène, né à Honfleur en 1824, et mort tout près de là, à Deauville, âgé de 74 ans. Le voici à l’oeuvre (c’est le cas de le dire!)…

On comprend qu’il ait aimé produire des marines!

Et des marines, on voit, on en déguste, et on s’en lasserait presque, dans cette exposition du Musée Marmottan.

Pourtant, j’aime ce genre, et j’aime ce peintre. Mais il y en a vraiment beaucoup, et la faiblesse de la muséographie n’aide pas à éviter la lassitude. Dommage! J’ai compris pourquoi, lorsqu’à la sortie j’ai découvert qu’il s’agissait d’une collection particulière, celle d’un homme que Beaux-Arts qualifie de « mathématicien fou », Yann Guyonvrac’h. Or celui-ci, réputé « prodige des algorithmes » a réussi, à 52 ans à peine, à réunir une incroyable quantité de tableaux de Boudin!

Mais il n’y a pas que des marines : comme son nom l’indique, ce Breton a aussi focalisé sur sa région, et j’ai découvert de charmants tableaux représentant femmes et paysages de « ma bro » d’adoption. Pour les curieux/euses, un peu de langue : son nom est un ancien surnom breton, signifiant « digne d’avoir des chevaux »….

On voyage donc sur les côtes de Bretagne et de France, mais aussi un peu ailleurs, en particulier à Venise, qui donna du fil à retordre au peintre, la lumière écrasant davantage les reliefs naturels ou architecturaux, ce qui explique peut-être que j’aie trouvé ces tableaux moins intéressants…

Voici donc quelques tableaux que j’ai choisis pour illustrer mes propos… Commençons par le plus évident : sur la mer, il y a des bateaux, et, dans ceux-ci, des marins.

Des pêcheurs, mais aussi la marine marchande, voire la Marine Nationale, comme ici à Brest:

Sur la côte, la population est variée, et l’hétérogénéité des scènes saisies par l’artiste est impressionnante. Tantôt une vie laborieuse…

Tantôt la Haute Société qui tient salon sur le sable, comme ici à Trouville…

Mais on s’éloigne parfois des rivages, pour s’intéresser à la vie des villages, lors de noces ou de marchés, par exemple.

J’ai découvert un aspect du peintre que j’ignorais, plus drôle, voire satirique.

Avec un faible, je l’avoue, pour cette jeune Normande…

La Zone embellie…

Jamais je n’aurais pensé photographier Mers-les-Bains et Le Tréport sous cet angle peu « touristique ». Mais l’occasion était trop belle, en ce lundi de Pâques, avec ce double arc-en-ciel qui me faisait de l’oeil!

Et, pour une fois, je n’ai pas haï mon Iphone qui enregistre toutes les photos d’abord en vidéo, car écoutez en regardant ceci :

La vue sur le port tout proche était aussi impressionnante… mais il ne restait plus qu’un bout de l’arc!

Dieppe sous la neige

Je n’avais jamais vu la côte normande sous la neige. Pas une fine couche, mais une vraie couche de neige. De celles qui vous font regretter de ne pas avoir de skis de fond pour vous déplacer à pied, et qui empêchent les véhicules de circuler normalement. Et voici qu’en ce week-end de début décembre, alors qu’à Paris et Rouen tout ressemblait à un automne grisâtre, le paysage change brutalement entre Rouen et Dieppe, au point que l’on pouvait se demander s’il n’y avait pas eu erreur de destination…

Jugez-en plutôt… Voici le paysage, peu avant Rouen…

Progressivement les couleurs changent…

… jusqu’à ressembler aux contreforts vosgiens.

Et la photo prise à la gare de Dieppe est parlante… Sachant qu’il est environ midi!!!

Je devais attendre en gare les ami-e-s qui venaient m’y chercher, mais la curiosité l’emporta, et je me précipitai (à pas de tortue, car cela glissait très fort!) vers le port d’abord, la Prairie ensuite. Et je ne fus pas déçue!

Comme vous pouvez le constater, le soleil a fait une apparition, timide puis plus affirmée. Et, sur la Prairie, il fait grand beau quand j’arrive…

Mais les nuages reviennent par le sud-ouest, et le château est menacé…

Il est grand temps de regagner le centre ville, et de retrouver mes ami-e-s vers le port, pour leur montrer le magnifique marché de Dieppe. Même les choux, sur les étals, n’ont pas été épargnés!

Une belle découverte : Avranches (partie 2)

Je pressentais qu’il y avait un coin spécifique à découvrir, mais où se trouvait-il? Laissons faire l’intuition… Et elle a bien fait!

D’abord, en me faisant longer des murs qui auraient pu être sinistres s’ils n’étaient ornés de gigantesques enluminures, comme faites par des moines géants…

Intriguée par un bout d’arche, et les escaliers que j’apercevais au loin, je décidai d’aller voir…

… et fus accueillie par une oeuvre pleine d’humour…

En haut des marches, un espace incroyable : des jardins, des remparts, une tour, un chemin de ronde, des sculptures, des fleurs, et une mixité de personnes se promenant ou assises sur les bancs et sur l’herbe. Ces jardins sont visiblement le refuge des jeunes Avranchinaises et Avranchinais qui cherchent à échapper aux regards des adultes! Mais il y a aussi des touristes de tout âge et de langues diverses… Il faut dire que c’est un espace hors du temps!

Les commentaires apportés sur cette statue ne laissent pas indifférente celle dont le frère a subi l’une des premières greffes du rein, avec l’organe d’un jeune homme brutalement décédé, généreusement donné par une famille remarquable…

Les points de vue sur la ville sont aussi divers que variés…

… et je n’ai pas résisté à l’envie de faire des photos de toits. Rassurez-vous, je ne vous en infligerai qu’une.

Mais qu’aperçoit-on au-dessus de certains d’entre eux?

Le Mont Saint Michel et sa baie, bien sûr!

Quelques vues aussi sur la campagne environnante…

Pas envie de quitter ces lieux, mais le temps passe… Descente donc par une petite porte, pour arriver à la Case Prison.

Un vaste espace vert attire le regard, en particulier par une sorte d’arche métallique. Qu’est-ce?

Le rappel d’un passé pas si lointain que cela : sur ce promontoire s’élevait jadis une cathédrale romane des 11 et 12èmes siècles, malheureusement effondrée suite à des travaux au 18ème. Un modeste pavé, sur le chemin, l’évoque également.

Une petite sieste sur une sorte de « chaise longue » en bois, face au Mont Saint Michel…

Hélas il est temps de regagner le véhicule qui m’attend sagement sur le parking d’un supermarché… J’ai retracé pour vous le chemin parcouru. Vous verrez qu’il ne couvre qu’une partie de la ville… Il y a donc bien d’autres découvertes à faire dans cette ville si discrète.

Il faut reprendre la route, la Bretagne m’attend… Je me promets de revenir pour poursuivre la visite, et surtout aller découvrir les trésors du Sriptorial, où ont été placées les archives du Mont.

Une belle découverte : Avranches (1ère partie)

Je suis passée une centaine de fois au pied de cette ville, et, si j’y suis « montée » une fois, voici bien longtemps, je n’y avais jamais fait halte. Alors, hier, petit détour depuis l’autoroute. Au départ, pour aller acheter du pain afin de pique-niquer en bord de baie. Et finalement, une visite agréable et de belles surprises. Premier objectif : aller enfin voir ce qu’est cette « pointe » aperçue depuis l’autoroute, à chaque passage…


Et par la même occasion, découvrir une placette ornée d’oliviers et de lavande.

Et y déjeuner au son de l’eau déversée par une belle fontaine.

Le tout, en face du clocher que l’on voit de si loin et qui m’intriguait depuis toujours. Une église dédiée aux mêmes saints que celle du 4ème arrondissement, proche d’un de mes repaires à Paris (l’Ebouillanté, dont je vous ai déjà parlé) : Saint Gervais Saint Protais.

Un petit restaurant au nom amusant « Chez Wiwi », une carte tentante, deux toutes jeunes filles très souriantes et pleines d’entrain. De quoi s’arrêter pour un repas en terrasse. Il ne fait pas très chaud, mais pas très froid non plus. Plat un peu décevant, malgré une certaine recherche, mais ce n’est pas grave. Et quand la pluie survient, aucun problème : l’auvent est bien étanche! Un petit Sauvignon… un café… et vous devinez le digestif. Un Calva, bien sûr: nous sommes dans la région de production! Bref, le temps passe agréablement, surtout que le soleil est revenu. Et il est déjà presque 15 heures quand commence la balade suggérée par l’Office du tourisme, visité le matin.

D’abord, l’église, bien sûr. Qui en réalité est une Basilique, pardon! Je m’en doutais : je n’aime pas son style.

Mais elle ne manque pas d’intérêt.

On y est accueilli-e par un mignon Saint Michel qui joue au Menaçant…

Des étonnements dans les travées, comme cette statuette (un évangéliste?) égarée à même le sol…

… le visage travaillé de ce prélat (abus de vin de messe?)…

… deux personnages qui se font des politesses brodées…

et ce banc fermé, réservé… aux produits ménagers!

Les rides creusées par le temps ont été provisoirement comblées, mais, en l’absence de Botox, non réparées.

Un appel aux dons est d’ailleurs fait pour la restauration de la Basilique, et, en écrivant ce matin, je découvre qu’il est relayé par la Fondation du Patrimoine.

Direction maintenant : les Trésors.

Le crâne percé de Saint Aubert (et pas Saint Ovaire, comme j’avais entendu le matin de la bouche de la dame étrangère qui officiait à l’Office!) est effectivement intrigant.

Un regard aux autres « trésors »…

… aux belles grilles évoquant d’autres boissons que cidre et Calvados…

… et à la Basilique au style néoclassique (vive le roman!)

… pour arpenter les ruelles, non dénuées de charme. Pas aussi « uniformes » que dans certaines villes touristiques. Mais plus authentiques.

Un peu triste de constater que, visiblement, les autorités locales n’ont pas réussi à sauver certains édifices.

Mais, par contre, d’autres ont été bien conservés, restaurés, et leur environnement grandement améliorés. La Place du Marché en est un exemple.

C’est le cas aussi de la Maison Bergevin et de ses magnifiques jardins aux sculptures surprenantes : des livres, et une symbolisation du don d’organes (les « Passeurs »)…. J’y reviendrai dans un prochain texte… A bientôt!

Un fest-noz en Normandie

Je vous ai laissé-e-s hier à Belleville-sur-Mer, plus exactement à l’entrée de la salle de spectacle, Scène-en-Mer. Trois groupes étaient annoncés pour fêter la Saint Patrick. Pénétrons donc dans ces lieux de culture celtique en plein pays normand…


Le premier a suscité mon étonnement. Un groupe de grands gaillards que l’on pourrait imaginer tout droit sortis des Highlands. En tenue superbe d’Ecossais. Le nom du groupe? Celtik en Caux. Voilà qui fait moins écossais, n’est-ce pas? Effectivement, ils sont bien du Pays de Caux, en Normandie. Un groupe de passionnés qui a fait partager sa connaissance du pays du Chardon, en présentant un savoureux cocktail d’histoire de l’Ecosse et de ses héros, de films consacrés à ce pays et de musique du cru. Je ne résiste pas à l’envie de vous faire voir leur « blason », qui allie Normandie et Ecosse…

Les musiciens se répartissent ceux des héros, au gré de ressemblances plus ou moins fantaisistes, car l’humour ne leur fait pas défaut.

J’ai tenté de capter quelques extraits, pour que vous en ayez une idée, mais le résultat n’est pas formidable. En ce petit village, la soirée a compté presque 500 participants payant!

Changement de tonalité (dans tous les sens du terme) avec le deuxième groupe, Ormuz. Beaucoup plus chantant, beaucoup plus poétique aussi. Et beaucoup plus breton, même si la plupart des chansons étaient hélas interprétées en français. Le fil conducteur choisi par le groupe est une noce bretonne, archive INA des années 1900. Vous pouvez regarder la vidéo sur YouTube. A chaque épisode les artistes relient une chanson. Par exemple, cette interprétation d’une chanson religieuse, Santez Anna, qui venait d’être introduite par une scène comique et quelque peu satirique : un prêtre sur scène, dont il est dit qu’il ne monte pas en chaire à moins de 8 grammes (d’alcool dans le sang!) et qu’il a inventé le Godspel breton…

Pour entraîner dans les ridées et andro, un petit groupe de personnes en magnifiques costumes bretons était venu d’une association, Les Bretons du Havre (source des photos : le site de l’association).

Les coiffes de Lorient adaptées à l’âge des femmes : la plus âgée avait la plus ancienne, mais aussi la plus belle.

Le public s’est élancé sur la piste… de quoi constater que peu provenaient de Bretagne, à en juger par l’inexpérience et la difficulté à apprendre!

Le dernier groupe va reprendre le flambeau, côté danse.

Le premier groupe était local, le deuxième venait du Nord, ce dernier arrivait de Dijon… et, si le morceau écouté vous a paru assez calme, Lemonfly a fait une entrée fracassante avec du Métal, qui rompait avec ce qui avait précédé. Son répertoire est très varié, et le batteur a le sens de l’animation, c’est le moins qu’on puisse dire! On a même eu droit à un demi strip-tease… et au déploiement d’une grande banderole pour nous apprendre le breton. Qu’était-il écrit dessus? Nanananananananananeno!

Saint Patrick peut donc reposer en paix (il a été bien fêté!) mais pas trop, si ces musiques et chants, entonnés à la fin par tout le public, lui sont parvenus, en alliant le trèfle au chardon et aux coquelicots.