Du personnel accueillant, cela existe encore !

Dans mes pérégrinations diverses à Nice et dans ses environs, je suis amenée à fréquenter des lieux de restauration divers. Et je dois avouer que j’ai bien de la chance, car toujours, jusqu’à présent, j’y ai rencontré des personnes accueillantes, faisant leur métier ou leur job d’été avec intérêt, professionnalisme et surtout sourire. L’accueil, le vrai. Alors j’ai eu envie de partager les adresses avec vous. Certaines personnes qui suivent ce blog depuis longtemps en reconnaîtront la plupart, je les prie de m’en excuser…

Chez Pippo à Nice

Un endroit célèbre pour les Nissarts, car il existe depuis bien longtemps! C’était autrefois, niché derrière l’église du port, l’équivalent traditionnel du « bar à tapas » : le « bar à socca ». C’est devenu un site touristique, dommage! Mais il n’a pas perdu en qualité ni en accueil. J’y suis allée deux fois cette semaine, et c’était toujours aussi bon aussi chaleureux. La pissaladière y est légère et excellente, et la socca est l’une des meilleures de Nice. Apéritif, vain, repas, pour moins de 50 euros à deux, en plus!

Le Gesu à Nice

Ce n’est plus totalement le restaurant typique que j’ai connu voici plus de 20 ans… Mais les gnocchis y sont toujours aussi bons, et l’ambiance sur cette place dominée par l’église Saint-Jacques est toujours aussi vivante. Il n’y avait que deux serveurs le soir où j’y suis retournée, mais leur efficience est extraordinaire. Et surtout, ils gardent le sourire et cherchent à faire plaisir!

Le Saint Nicolas à Monaco

J’y étais déjà allée l’an dernier, j’y suis retournée cette semaine, après l’exposition Turner. Une petite place calme, sur le Rocher, près de la cathédrale. Des raviolis ricotta épinards délicieux. Et un service avec le sourire, voire les plaisanteries (bon, parfois douteuses au niveau du genre) de la patronne et des serveurs. Une belle adresse!

Storie di Mare à Campo Rosso

Je n’ai pas pu profiter d’un dîner sur les galets, hier soir, car le temps ne le permettait pas (vent fort et risque de pluie). Mais la patronne s’était arrangée pour que nous ayons une jolie table face à la mer. Et le patron, son ami hongrois et deux jeunes serveuses nous ont servis avec le sourire, agrémentant ainsi, s’il en était besoin, un repas frais et authentique. Pour une trentaine d’euros par personne, avec dessert, café (vrai ristretto!) et Viognier de Toscane, ça vaut le détour. Belle salle, chaleureuse, qui m’a presque fait oublier que je ne pouvais pas dîner en plein air… Heureusement, j’avais pris la précaution de prendre l’apéritif sur le terrasse du bar voisin (là aussi, serveur accueillant et souriant, polyglotte), qui sert des Moscow Mule et du Pastis!

Une bonne petite, cette « Périgourdine »!

Que faire à Paris un dimanche soir de novembre, mois maudit où l’on vient de nous supprimer une heure de nos soirées, pour aggraver la longueur croissante de nos nuits? Une solution pour lutter contre cette sombritude déprimante : aller boire un verre avec les ami-e-s! Ni une ni deux : alors que j’avais déjà abandonné toute idée de passer une soirée agréable, un appel téléphonique m’a fait sortir de mon antre et me précipiter vers l’adresse indiquée : le Zig Zag.

Jamais compris pourquoi ce bar portait un tel nom, car la rue des Carmes, dont il occupe le numéro 32, est vraiment bien droite, parallèle à la rue Saint Jacques.

Je connais déjà ce bar, car c’est l’un des QG de mes ami-e-s. Agréable, sans prétention, bonne ambiance, et relativement calme, côté musique. Une carte de bière acceptable, sans plus. Mais on s’y sent bien. La patronne, hier soir, est venue nous expliquer ses problèmes d’électricité. Et a fini par nous poser une devinette : « Quelle est mon pays »? Ajoutant par la suite un indice « de l’Est ». Je lui dis alors « na zdrowie », et elle s’esclaffe, toute joyeuse : « merci! ». J’ajoute alors, pour entendre à nouveau son rire clair, ce que répète sans cesse un de mes amis, d’origine polonaise : « Viva la Polska! ». Et je suis récompensée par son plaisir visible.

Au moment où se fait sentir la faim, nous optons pourtant pour un autre endroit, situé un peu plus bas dans la rue. Un restaurant qui s’y est installé voici peu, et qui visiblement draine du monde, d’après ce que j’en vois quand je passe devant : la Petite Périgourdine.

Ambiance totalement différente : moins de jeunes, et beaucoup d’hommes. Car la spécialité, outre le vin pour lequel il est connu, c’est la viande. Jugez-en par la carte ci-dessous (hélas mal photographiée).

Ce n’est pas « donné », mais la qualité excuse les prix. Tout était vraiment délicieux, à commencer par la cuisse de canard confite et ses pommes sarladaises, mon choix.

Les autres ont opté pour le cochon de lait…

… et les rognons, que l’on fait flamber au bar…

Le Shapko

Lorsque, l’autre soir, un jeune contrebassiste m’a annoncé travailler au Shapko, j’avais compris, au milieu des conversations en anglais du pub irlandais le Snug, qu’il travaillait « au chapeau », comme cela se produit (trop) souvent pour les artistes. Il a fallu qu’on m’explique qu’il s’agissait d’un bar pour que je me rende compte du malentendu!

Après la barigoule, envie d’aller écouter de la musique. Rien que de normal, non? Me voici donc accueillie par un grand malabar (non, pas la friandise, ni un homme addict à l’alcool !) et entrant dans un espace hors du temps, et si loin de la rue dont pourtant seule une porte le sépare. Il fait sombre… ne vous attendez donc pas à une belle qualité de photos, mon Iphone n’aimant pas l’obscurité…

Trois musiciens, une chanteuse occupent l’espace central.

Les spectateurs/trices sont disposés autour ou sur deux balcons qui le domine. Voici par exemple une vue d’un des balcons…

L’ambiance est chaleureuse, et on observe une belle diversité, notamment d’âges. Tout au moins au début de la soirée. Au-delà de deux heures du matin, les « jeunes » sont plus nombreux/euses. La conversation s’engage avec un couple de Danois, tant bien que mal, dans un anglais approximatif. Une autre conversation avec un pompier quinquagénaire, qui me confie ses peines de coeur, avant d’aller « draguer » avec son copain de gentes dames – mais j’y ai gagné un nouveau cocktail!

Le service se fait au bar, et j’apprécie autant la gentillesse des barmaids et du barman que le Moscow Mule.

Mais surtout la musique. Et, plus que tout, la voix de la chanteuse, assez remarquable.

Depuis, je me suis enquise du nom du groupe. Voici leur affiche :

Le groupe porte le nom de la chanteuse, Nardjes. Vous pourrez la voir sur des vidéos, dont celle-ci, dont hélas le son n’est pas très bon. Mais si elle chante dans votre environnement, n’hésitez pas!

Gréolières

Rassurez-vous, ce sera la fin du périple de ce dimanche, qui vous a conduits de la vallée du Var au versant adret, puis à travers cols et clues vers Gréolières, où nous arrivons au couchant. Sans, souvenez-vous, la moindre châtaigne ni le moindre champignon! Et sans la moindre randonnée. Car on ne peut compter comme telles les marches dans les différents villages et bourgs, n’est-ce pas?

En descendant vers notre destination, je ne sais vers où me tourner, et décide de stationner entre les deux points qui ont attiré mon attention.

A gauche, vers le haut, des ruines et une église encore bien visible.

A droite, vers le bas, un village entier, bien conservé, et une autre église – excusez la mauvaise qualité des photos, mais, comme vous le voyez, le soleil a déjà disparu!

Mes fidèles lecteurs et lectrices me connaissent : je n’ai pu m’empêcher d’aller fouiller le net en quête de l’histoire du village, car je ne comprenais pas pourquoi une telle distance (sans compter la différence de niveaux) séparait les deux sites.

Les historiens s’accordent à reconnaître une importance à l’époque romaine, car elle était située sur la voie Vence-Castellane. Certains datent son existence de plus loin dans le temps.

« La commune de Gréolières formait probablement un territoire pré-romain dont le centre devait être constitué par un oppidum placé sur le sommet du Bau de Saint-Jean. La romanisation de cette région a été relativement poussée. D’une part, ce territoire est traversé par une voie romaine aujourd’hui bien étudiée. D’autre part, les traces d’une occupation antique, se poursuivant éventuellement durant le haut Moyen Age, sont relativement nombreuses. Mentionnons pour exemple le site des Champs Gelés. » (source)

Mais alors, pourquoi deux sites? Sans oublier le troisième, sur le Bau de Saint-Jean… Question de terres, semble-t-il.

« Vers 1230 ou peu après, suite à la construction d’un nouveau château sur le territoire de Gréolières (cf. le château de Hautes Gréolières), sans abandon de l’ancien, le fief est partagé. Un autre castrum est créé, mentionné pour la première fois vers 1232 sous la forme de « l’autre castrum de Gréolières  » et en 1232 sous la forme de « Gréolières supérieures ». Celui-ci se développe et en 1315 il est affouagé pour 86 feux de queste, soit beaucoup plus que ceux des Ferres (36) et de Bouyon (56), presque à l’égal de celui de Coursegoules (97) ; celui de Basses Gréolières est affouagé pour 102 feux. Mais, ne disposant que des terres les plus pauvres, situées dans la montagne du Cheiron, Hautes Gréolières résiste mal aux crises du XIVe siècle. Le village est encore affouagé en 1400 et en 1442 ; en 1471 on y compte 15 familles. En 1787, il ne s’y trouve plus que quelques habitants (ibidem). Le cadastre de 1841 mentionne encore 15 maisons, 4 masures, une bergerie et son « courtil », un four et une chapelle : Hautes Gréolières n’est plus qu’un écart. Les 19 bâtiments (maisons et masures) correspondent aux ruines du secteur. »

Mais aussi question de rivalité entre deux branches d’une même famille.

« En fait, de 1322 à 1518, les deux fiefs de Basses et Hautes Gréolières sont détenus par deux branches cousines de la famille de Villeneuve. En 1518, Pierre de Villeneuve, par ailleurs seigneur de Vence, prête hommage une dernière fois pour Hautes Gréolières le 15 janvier. Après quoi il teste, le 8 avril, en faveur de son cousin Antoine, seigneur de Basses Gréolières . C’est probablement cette réunion des deux parties du vieux territoire qui porte le coup de grâce à l’agglomération de Hautes Gréolières, d’autant plus qu’elle a lieu au moment où Basses Gréolières connaît un nouvel essor. On peut donc se demander si la réunion des deux fiefs en une seule main, en 1518, n’était pas partiellement destinée à en favoriser la renaissance. Toutefois la réunion effective n’a pas lieu tout de suite et on distingue Basses et Hautes Gréolières jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. »

En fin de compte, le village supérieur n’a disparu que depuis peu… A présent, s’il y a bien toujours deux sites habités, ce sont Gréolières, que vous voyez ici, et Gréolières-les-Neiges, la station de ski qui fête cette année ses soixante ans, car elle a été fondée en 1963.

Quittant le chemin dans lequel s’éclate, au son d’un reggae retentissant, un jeune homme qui y vit dans un superbe camion aménagé, je descends pour enfin aller boire un verre, car j’ai aperçu d’en haut les lumières d’un café qui semblait donc bien ouvert, lui, contrairement aux précédents. Ma soif ne s’était pas éteinte au fur et à mesure du coucher du soleil!

Et je n’ai pas été déçue.

Le Relais… Un de ces lieux comme je les aime. Accueil plein d’humour de l’aubergiste… Au point que nous décidons que la Saint Philippe (c’est son prénom, comme je l’apprends tout de suite) pourrait se fêter non plus le 3 mai, mais le 22 octobre… Quand mon amie demande une citronnade au lieu de la bière pression, il éclate… entre rire et colère simulée : comme il s’apprêtait à fermer, il a nettoyé le presse-agrumes. Elle propose de changer de boisson, mais il refuse et lui prépare un délicieux citron pressé.

En pression, de la Pietra. Rare, en montagne, n’est-ce pas? Je lui demande s’il a des liens avec la Corse. Et j’apprends que, comme c’est son pays, il y part en vacances… le lendemain! En réalité, il ferme pour des congés bien mérités après un été chargé. Nous nous installons en terrasse, Pietra et citron pressé en mains, quand je lève la tête. Et là, que vois-je avec stupeur?

Orval? Ici? En pays grassois, à presque 1000 mètres d’altitude? Alors qu’on a déjà tant de mal à en trouver dans les Hauts-de-France? Voilà qui me conduit à questionner « Philippe ». Et j’apprends qu’il est effectivement ravitaillé par un de ses amis belges, qui lui descend deux caisses chaque fois qu’il vient le voir. Comme l’Orval est peu connue dans le coin, et que les vrais connaisseurs de bière ne sont pas légion, cela lui suffit.

« Dans le long passé d’Orval, il y a probablement toujours eu une brasserie à l’abbaye. En attestent les anciens relevés de plans, une description précise de fabrication laissée par un visiteur franciscain, il y a trois cents ans et un lieu dit « houblonnière » tout proche du monastère. Brasser était, en effet, l’usage dans ces contrées peu propices à la culture de la vigne. La bière était d’abord et avant tout considérée pour ses vertus nourrissantes. On l’appelait le « pain liquide ». (source : le site de l’abbaye)

Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’une de mes bières préférées, allez visiter le site des moines, il est remarquablement bien fourni.

Nous échangeons longuement à propos des bières, en particulier des trappistes, et je lui parle de la Saint Sixtus (alias Westvloeteren) qui fait l’objet de nos conversations mersoises et d’équipées régulières vers la Belgique…

Là encore, allez voir le site de l’abbaye... qui ouvre sur cette déclaration :

« Nous ne vivons pas pour brasser. Nous brassons pour vivre.

LES MOINES DE L’ABBAYE DE SAINT-SIXTE »

Il accepte de lancer le défi à son ami. J’espère savoir un jour s’il a réussi à en servir à Gréolières ! En attendant, nous lui souhaitons de bonnes vacances corses et repartons vers la Villa niçoise et les Bières du Comté et Socca Bières…

Deux verres, deux univers

Il y aurait beaucoup à dire sur la belle traversée de l’hexagone, entre Bretagne et Provence, mais je « saute » directement à Nice, pour revenir « en temps réel », ce qui, me semble-t-il, rend plus « vivant » ce blog.

Le crépuscule arrive vite, par rapport à l’Ouest! Et avec lui, l’envie de boire un verre…
Première destination : mon pub irlandais préféré.

La terrasse est pleine, car visiblement la police municipale veille plus que jamais, et deux grandes tables ont été supprimées sur la rue Rossetti. Je me réfugie donc à l’intérieur, presque vide, lui.

Et me voici en train de siroter la Guiness, servie ici à la pression (3,70 euros), en écoutant la musique et en observant le ballet du patron qui ne cesse d’entrer / sortir pour le service.

Que fait le serveur, me direz-vous? Eh bien, il achète sa nourriture. A une dame venue avec un grand sachet, d’où elle a sorti deux boites en plastique. Dans l’une, des pizzas de forme rectangulaire. Elle m’en propose une : 3 euros l’entière, 1 euro 50 la demie. Dans l’autre, des gâteaux dont je n’ai pas bien entendu le nom. Qu’elle vend aussi. Bref, le système D. Et le serveur maintenant mange sa pizza, debout derrière le bar, tandis que la dame range soigneusement la nourriture dans les boites, les boites dans le sachet. Discussion en anglais. « To morrow? » demande la dame. Il fait signe que non (on ne parle pas la bouche pleine!). « After to-morrow? » Nouveau signe de dénégation. Il cesse de mâcher. « I don’t know« . La vendeuse ambulante fait « Ok » et repart chercher d’autres chalands. Je continue à boire en attendant l’amie qui doit me rejoindre et en observant les habitué-e-s en terrasse, puis descends aux toilettes. Une magnifique cave voûtée m’attend en bas, hélas encombrée de caisses et de gros tonneaux de bière. Quand je remonte, je salue un homme, isolé au fond du bar. Il ne m’entend pas : il travaille. Apparemment, un architecte ou un graphiste : il manipule un stylet sur une tablette…

Mon amie arrive, et nous partons vers d’autres cieux. Elle trouve l’ambiance trop calme. Chacun ses goûts!

Direction l’église du Gesu (alias Saint Jacques le Majeur), toute proche. Nous n’allons pas à la messe, mais au bar. Car oui, l’église recèle un bar, dont Christophe, mon ami artiste-serveur au restaurant éponyme m’avait parlé. Il faut traverser les lieux saints, se diriger vers la droite, s’engager dans un passage voûté, aller vers la sacristie, et l’on débouche sur une belle cour ornée de plantes, au mobilier bric-à-brac et à l’ambiance sereine, qui tranche fortement avec l’animation des rues du Vieux Nice un soir d’août. Suivez-moi dans le dédale qui conduit à cet endroit caché.

Au passage, nous nous attardons d’abord devant la maquette de l’église baroque, de style ligure.

Puis pour jouer aux « djeuns » et prendre un « selfie ».

Au bar, une personne au genre indéfini nous sert le verre de rosé demandé, et, gentiment, nous tend d’abord des cacahouètes, puis des chips. Elle nous explique que le bar a été créé par une association, Bethel, pour gagner de quoi restaurer l’édifice. Voici ce que, par la suite, j’ai trouvé sur le net, concernant cette asso.

 » Objet : a pour objet : accueil des visiteurs, espace de détente, de dialogue et d’échanges entre visiteurs et entre bénévoles

Activités :

  • AMICALES, GROUPEMENTS AFFINITAIRES, GROUPEMENTS D’ENTRAIDE »

Joli, le « groupes affinitaires », non? On évite le terme « communauté »!

Elle nous explique ensuite qu’une table est libre au fond. Nous lui préférons finalement une banquette, à l’abri des regards derrière de grandes plantes vertes.

Un lieu idéal pour bavarder tranquillement. Et observer les lieux. Un grand patio qui jouxte l’église.

De belles plantes qui lui donnent un petit air de jardin d’hiver. Du mobilier de récupération ou fait de palettes et bois de récupération.

Et une vierge de plâtre blanc, éclairée, dans un coin. La clientèle est mixte, aussi bien en âge qu’en genre apparent. Mais pas en origine. Que du blanc, et visiblement presque que de l’autochtone. Des couples. Des petits groupes d’amie-s. Une grande convivialité et de la sérénité. Ma copine craignait le prosélytisme. Il n’en est rien. Un bar alternatif comme beaucoup d’autres. Et être servi-e-s par un jeune homme à l’allure d’un participant des Marseillais ou de Koh Lanta, musclé et tatoué, sous le regard de la Vierge, avouez que cela a du piquant!

Boire un verre au calme…

Un groupe OVS (merci, « Mickeno75 »!) m’a fait découvrir un lieu dont la situation ne permettait pas de penser qu’on pouvait s’y sentir « bien », « au calme », presque « dépaysé-e »… Surtout que son nom n’invite pas à la rêverie! « Motel One Paris« ! Qui aurait l’idée de penser à aller y inviter ses ami-e-s, ou y boire un verre sereinement? Pas moi, en tout cas!

Et pourtant…

Le Palais vu de l’Allée menant au Motel One

Situé entre le Périphérique et le Palais de la Porte Dorée, coincé entre une rue et celui-ci, un hâvre de paix vous attend. On y pénètre par une allée qui débouche sur une terrasse verdoyante (en saison) avec salons de jardin.

L’ensemble, de loin, ne paie pas de mine, mais des éléphants vous accueillent, derrière les hôtesses souriantes. Les larges baies vitrées diffusent, à cette heure du thé, en janvier, une belle vue sur le couchant au-dessus des arbres entourant le Lac Daumesnil, tout proche.

Comme vous le voyez, de profonds fauteuils de cuir vous tendent les bras… Mais ils ne sont pas les seuls. Toutes sortes de sièges vous sont proposés, allant de subtils modernes aux allures japonisantes ou poufs couverts de peluche ou aux canapés joliment agencés et décorés.

Les éclairages sont tout aussi subtils, et diffusent une lumière variable selon les endroits, mais toujours douce.

On se dit qu’il doit faire bon prendre le petit-déjeuner dans l’espace réservé, au fond de la vaste salle.

Pas de cloisons, mais un cloisonnement aérien, marqué par exemple par des étagères portant des plantes légères.

Lorsque je ressors à la nuit tombante, je suis accueillie par le croissant de lune sur le Lac…

Croissant de lune (à gauche des deux petits nuages gris)

Des bananiers en Picardie

Fin d’après-midi dans le joli village de Lucheux. Avec des ami-e-s, nous décidons d’aller boire un verre au café du village. Eh oui, il y a un café, dans ce petit bourg picard! Et un café bien vivant et accueillant, que je vais vous faire découvrir.

Mais avant, je vous emmène sur le chemin qui y mène. Celles et ceux qui suivent mon blog reconnaîtront certains détails. Je laisse les autres découvrir. D’abord, le beffroi… qui, dit-on, abrita Jeanne d’Arc (où n’a-t-elle pas dormi? elle concourt sur ce point avec Napoléon…)

Puis la Maladrerie qui abrite la Mairie…

Et enfin on arrive à destination, le café du village.

Son nom ? Bar de la Source. Il faut dire que, des sources, il y en a beaucoup ici. L’eau de Lucheux était célèbre autrefois. Elle est connue depuis l’Antiquité, et les Moines du Moyen-Age et des siècles suivants l’ont exploitée pour ses vertus thérapeutiques. Bien plus tard, elle est devenue la Cristalline, et sa production industrielle faisait vivre une partie des habitant-e-s du coin. Hélas, les nitrates l’ont envahie, et l’usine a été délocalisée. Il en reste des bâtiments transformés en hangar agricole, et les fonds de la société n’abondent plus les caisses municipales, tandis que les personnes qui y travaillent doivent désormais faire des distances énormes si elles veulent garder leur emploi.

Mais revenons au Bar de la Source. Il a été repris voici quelques années par un homme charmant, qui aime visiblement son activité. Il a peu à peu transformé ce qui n’était qu’un petit bar fermé en un lieu de vie. Des jeux, d’abord. Des soirées repas convivial, ensuite. Puis création l’an dernier d’une terrasse. Et, cette année, décoration de celle-ci.

C’est devenu le lieu de rencontres incontournable, et permet aux populations très hétérogènes du village et des alentours de faire connaissance. Les enfants peuvent s’égayer dans le jardin. Parties de billard ou de baby-foot mêlent les générations. Et l’accueil est remarquable. Hier soir, un pâté picard nous a été offert pour accompagner la Chouffe et le Pastis… Les animaux sont aussi de la partie…

Un mot encore : pendant la période de confinement, le bar s’est transformé en mini-épicerie, et garde encore cette fonction, permettant aux producteurs du coin d’écouler ainsi leurs légumes, fruits et fromages. On y trouve ainsi de délicieux fromages de chèvre à côté de fraises provenant du village… Un régal…
Bref, vous l’avez compris, j’étais heureuse de voir valider une de mes thèses : un café authentique et chaleureux est vraiment créateur de lien social et source de vie pour un village tel que celui-ci. Bref, c’est bien le Café de la Source… de Vie luchéenne.

Il ne reste qu’à redescendre en traversant la Place, source de conflits internes parmi les villageois. Place du 8 Mai 1945 ou Place du Beaubourg?
Tout au long du chemin, des maisons témoignent de la reconstruction du village au début du 18ème siècle, et l’on peut admirer les appareillages de briques et de pierres blanches.

La séduction perdure…

Je traitais hier dans ce blog de la découverte d’un endroit idyllique dans l’ouest parisien, le Cravan… Co-incidence (orthographe choisie consciemment), j’y suis retournée hier soir à l’issue d’un beau concert du choeur de Radio France. Avec plaisir. J’allais même écrire « avec émotion ». Il y avait peu de monde, et j’ai eu le plaisir de pouvoir converser avec le Maître de ces lieux, venu s’asseoir convivialement près de moi pour prendre la commande, autour de la « mixologie » et de ses propres choix, ou tout au moins de ce qu’il a bien voulu en partager.

Après le Yellow au subtil goût empreint d’amertume dont je m’étais délectée la semaine précédente, ce fut le Gin Collin’s (je ne suis pas sûre de l’orthographe) dans lequel la saveur du gingembre est exaltée par le citron… Le tout accompagné d’une petite assiette de Parisienne : tranches de champignons de Paris délicatement recouvertes de truffe noire… un régal pour les papilles!

J’ai pu aussi feuilleter le livre dont je vous parlais hier.

Il est hélas en anglais, et aucune traduction n’en est apparemment prévue… Peut-être serait-ce à faire?

Il rassemble des textes reliant la mixologie à l’histoire des années 20 à 30, en présentant un grand nombre de recettes de l’époque, en explicitant la composition de certains qui servent de « bases » (j’ignore le terme technique, il va falloir que je me renseigne!) à la composition des cocktails, comme la Chartreuse ou la Bénédictine (merci, les moines de tout poil!).

Mais il présente aussi un autre intérêt, car il est abondamment illustré. Des photos, relatives à la production des alcools et à l’activité des barmen, dont certains célèbres à l’époque. Des reproductions d’affiches qui nous rappellent, s’il en était besoin, qu’à cette époque elles étaient pour la plupart de véritables oeuvres d’art.

Les affiches de cet article
ne sont pas extraites du livre
Source

Enfin, des photocopies de journaux de l’époque, avec des articles annonçant par exemple des concours de cocktails.

Une question m’est venue à l’esprit, qui résonne encore plus depuis l’annonce d’hier soir : sommes-nous en train de « reproduire » – en transposant, bien sûr, dans notre contexte actuel – les fastes de ces années étranges qui ont succédé à une guerre et en ont précédé une autre?

Source : ForGeorges

Les attentats derrière nous et les risques écologiques et épidémiques devant nous… comme deux guerres perdues ou risquant de l’être… S’étourdir en se délectant, en « bonne compagnie »… Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m’arrive ce matin, mais « quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle »… Donc soulevons-le, ce couvercle, pour laisser s’exhaler les parfums des cocktails et de la truffe noire… Merci à ceux, dont notre hôte hier soir, qui nous en offrent l’opportunité.

Mon bar préféré

Il est un bar discret, dans une petite rue, qui trace comme un fil rouge dans ma vie parisienne… Un bar familial, qui a osé résisté à toutes les contraintes et tendances, à toute forme de modernisation, à tout « clinquant ». Un bar chaleureux, où l’on se sent bien, où l’on peut prendre le temps. Le temps de parler. Le temps de siroter un petit vin. Le temps de vivre.

Le temps s’est figé dans cet espace accueillant. Les générations s’y sont succédé, les générations s’y côtoient, les générations s’y rencontrent. Anciens ou actuels étudiant-e-s de Sciences Po et des facultés environnantes, artistes connus ou inconnus, habitant-e-s du quartier… Qui que vous soyez, vous vous sentez bienvenu-e-s. Et, s’il vous prend l’envie de faire une partie d’échec qui va durer tout un après-midi, on ne vous obligera pas à consommer en conséquence.

Une famille tient bon, de mère en fils, face au modernisme et à la prégnance de l’économie. Elle maintient ce lieu ouvert, accueillant, pour notre plaisir. Lorsque j’ai connu ce bar, l’appui de fenêtre, large et proche du bar, était occupé par Antoine Blondin, qui y avait ses habitudes.

L’espace est restreint, mais si vivant ! Une pièce avec le bar en formica rouge d’abord, à laquelle succède une minuscule pièce qui servait autrefois à la famille et est mise maintenant à disposition de quelques habitué-e-s. Au-delà, une troisième pièce toute en longueur, habitée d’une magnifique table longue en bois et d’une vieille télévision. Partout, des affiches qui font revivre les époques passées et les artistes d’autrefois.

L’arrière-salle

Perspective…

La cave voûtée est superbe. Elle a vu débuter de nombreux artistes, des années 50 aux années 70. On peut parfois y entendre de la musique, parfois y danser. La lueur des bougies anime les murs anciens.

Si vous voulez découvrir cet endroit, je vous en confie l’adresse. Mais n’ébruitez pas trop, gardez-la pour des proches dont vous savez qu’ils/elles seront à même d’apprécier et de respecter ce lieu rare qu’il ne faudrait surtout pas dénaturer ou transformer en « curiosité touristique »…

Chez Georges, 11 rue des Canettes (une rue perpendiculaire à Saint Sulpice).