De Mers-les-Bains à Nice (2). Flâneries en bord de Loire

Après la pause « petit-déjeuner » au bord de l’Etang de Saint Hubert, la voiture a filé jusqu’à Orléans, puis continué sur une petite route en bord de Loire. Quand tout à coup un édifice, dans le lointain, attire mon attention.

Vite, un petit détour pour interrompre cette course vers le Grand Sud…  Et c’est ainsi que j’ai découvert Saint-Benoît-sur-Loire et son abbaye. Le nom du village vous aide à deviner quel ordre s’est installé ici? Les Bénédictins, bien évidemment. Voici ce qui est dit de sa fondation sur le site officiel de l’abbaye.

« La première mention d’un monastère vivant sous la Règle de saint Benoît apparaît en Gaule vers 620 dans une lettre adressée à l’Evêque d’Albi par l’abbé d’un monastère proche de Castres. Peu après, quelques moines s’établissent sur la rive nord de la Loire, à 30 km en amont d’Orléans, sur une petite butte proche du village de Fleury, et y construisent une église dédiée à Notre Dame, tandis qu’une seconde colonie de moines s’installe à une centaine de mètres plus loin, autour d’une église Saint-Pierre. A cette époque ces communautés ne vivent pas encore sous la règle de saint Benoît, mais sous celle d’un autre grand fondateur, saint Colomban.
Les deux communautés ne tardent pas à fusionner et le monastère est désormais connu sous le nom de Saint-Pierre de Fleury. »

Mais c’est du XIème siècle que datent la tour-porche et la basilique telle que j’ai pu la voir, et hélas pas visiter, car c’était l’office de l’Ascension, en ce jeudi éponyme.

J’ai cependant pu prendre « à la sauvette » une photo de la nef, pour vous donner un aperçu de l’imposante taille de la nef et de son architecture.

Qui plus est, impossible de prendre des photos de l’extérieur, car tout est en travaux!

Vous devrez donc, comme moi, vous contenter de la présentation sur borne…

… Mais il me fut quand même possible de photographier un chapiteau du porche.

Une belle halte malgré tout, sous un soleil radieux dont profitaient visiblement les cyclistes…

Côteaux du Génois

Le Génois n’est pas un coin d’Italie (sinon il aurait un accent circonflexe), mais un joli coin de la Loire, autour de Gien (sans S, sinon ce serait au bord de la Méditerranée!), non loin de Cosnes-sur-Loire (voir la carte dans l’article précédent, sur la famille de vignerons). Une région viticole, avec une appellation générique « Vins du Génois » et des crus connus, tel le Pouilly Fumé. Dont j’ai appris au fil du temps qu’il ne fallait pas le confondre avec le Pouilly Fuissé, cru de Bourgogne.

Si l’histoire de ce vin et de sa dénomination vous intéresse, vous pouvez vous reporter à ce site : https://www.pouilly-fume.com/histoire/. Je vous résume : Pouilly est un terme hybride, alliant le latin « Paulus » et le gaulois « accus ». Cela signifie « le domaine de Paulus ».

« Vers 680, l’évêque Vigile lègue par testament, à l’abbaye Notre‐Dame‐ d’Auxerre, son domaine de Pouilly, ‐Pauliaca villa‐ « avec ses vignes ». »

Et comme souvent, on trouve des moines dans l’histoire… En l’occurrence, des Bénédictins.

Ils ont même racheté le domaine au seigneur, ruiné par le coût des croisades!

« Le fief de Pouilly fut cédé aux Bénédictins de La Charité pour la somme de « 3 100 sous et un marc d’argent ». Enfin, autre influence monastique, celle des Chartreux de Bellary installés en 1209.« 

Je vous passe de nombreux épisodes, dont celui du phylloxera en 1890, pour passer directement à 1937, date à laquelle deux AOC furent obtenus : Pouilly-sur-Loire
pour le cépage chasselas et Blanc‐Fumé de Pouilly ou Pouilly Fumé pour le cépage sauvignon. Et « Fuissé », me direz-vous?

« L’appellation Pouilly Fumé est originaire de la commune de Pouilly-sur-Loire appartenant au vignoble de la Vallée de la Loire, tandis que le Pouilly Fuissé est issu de la commune Solutré-Pouilly appartenant au vignoble de Bourgogne localisé en Saône-et-Loire. »

Solutré, cela doit vous évoquer quelqu’un? Oui, on n’est pas loin de Mâcon…

Voici une carte des Côteaux du Gienois, empruntée au site de l’Office du Tourisme de Gien, sur laquelle j’ai encadré, en vert, le domaine Couet, dont je vous ai parlé précédemment, en bleu, Myennes, où s’est effectuée la pause déjeuner, et, en jaune, Gien, dont je vous parlerai dans un autre article…

Revenons maintenant au Domaine Couet, où la famille cultive, plante, récolte, mais aussi produit ses vins, dont, vous l’avez deviné, du Pouilly Fumé… Je me réfère encore au site qui lui est consacré.

« Beaucoup d’explications différentes gravitent autour de l’origine du qualificatif « Fumé », porté par notre vin. Parmi elles, deux ressortent davantage : l’une liée au cépage, l’autre au terroir.

  • À leur maturité, les grains de Blanc Fumé (synonyme reconnu du Sauvignon blanc) sont recouverts d’une légère pruine grise donnant l’illusion d’un voile de fumée.
     
  • Le qualificatif « Fumé » se rapporte également à ce « fumet » inimitable de « pierre à fusil » qui se dégage lors de frottement de silex, terroir d’exception de notre appellation.« 

Je vous passerai toutes les étapes de la vinification, dont la « malo » sur les rouges (pas sur les blancs, que l’on « consomme sur la jeunesse » – dixit notre hôte – et c’est en photos que vous participerez à la découverte des caves, et d’abord des cuves…

Vous ne verrez pas le vin « enterré » (et pour cause!), environ 10 à 15000 litres. Vous ne verrez pas non plus l’autre cave, située à Fontaine… désolée! mais je ne l’ai pas vue non plus!

Puis je passe directement à l’embouteillage, la pose des étiquettes, avec un matériel très « in »… ce qui se comprend, car Emmanuel nous a informé-e-s que le Domaine vendait 50 à 60000 bouteilles par ans, souvent à des clients qui se passent l’adresse de génération à génération…

Pour certains pays étrangers, pas de taxes (de leur vrai nom « accises ») comme en France; donc pas de « mariannes ».

Non, je ne parle pas de la statue présente dans chaque mairie, mais de la capsule qui couvre le bouchon. Une petite parenthèse à ce sujet, pour celles et ceux qui veulent en savoir davantage?

« Vert : Réservé aux vins tranquilles, sans bulles, ainsi qu’aux mousseux. Il est associé aux Vins de Qualité Produits dans des Régions Déterminées (VQPRD), tels que les vins d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), par exemple.

Bleu : Cette couleur est attribuée aux vins de pays et/ou aux vins de table.

Rouge lie-de-vin : depuis 2011, le rouge lie-de-vin remplace indistinctement les capsules vertes et bleues. Ce code couleur peut donc être utilisé pour les vins en AOC. Toutefois, cette règle ne s’applique pas aux AOC Champagne et aux AOC Vin Doux Naturels.

Orange : Cette catégorie englobe les vins doux naturels, qui ont subi un arrêt de fermentation pour conserver le sucre du vin. Les vins de liqueur utilisent également cette capsule.

Jaune : Réservé au Cognac et à l’Armagnac.

Rouge : Spécifique au Rhum traditionnel des DOM.

Gris : Indique les produits intermédiaires tels que le Ratafia.

Blanc : Tous les autres alcools portent cette couleur. »

A ce propos, savez-vous qu’elle n’est plus obligatoire depuis six ans, bien que l’on continue à l’apposer?

« La fameuse capsule, aussi appelée marianne, posée sur les bouchons de bouteille de vin a beau ne plus obligatoire depuis le 1er juin 2019, elle est encore souvent présente sur nos flacons. La CRD, capsule représentative des droits, est apposée sur la coiffe de la bouteille afin d’attester du paiement des accises liées à l’alcool en France. Elle sert ainsi à identifier et suivre la bouteille de vin. Après une phase de consultation des professionnels du milieu engagée en 2017, il a été décidé de la rendre facultative. Désormais, les opérateurs de la filière ont le choix d’apposer une capsule ou d’utiliser un des autres titres assurant la traçabilité du vin. » (source)

Le temps est venu de cesser la visite, la dégustation nous permet de découvrir 6 des crus du vigneron…

dont les cuvées Edouard et Diane, du nom de ses enfants…

Devinez pourquoi l’autocar était plus lourd au retour qu’à l’aller ?