Philomèle à Saint Nectaire… et souvenirs d’enfance

L’église de Saint Nectaire est l’une de celles que j’admire le plus. D’abord, parce qu’elle est de mon style préféré, le roman. Ensuite, parce que la pierre volcanique lui donne une teinte sombre remarquable. Enfin, pour sa situation, sur ce promontoire dominant la vallée. Mais je pourrai désormais ajouter une quatrième raison : son acoustique exceptionnelle.

Comme je l’ai précédemment narré, je venais y écouter un concert de la chorale francilienne Philomèle (alias « Rossignol »), dans le second répertoire qu’ils et elles interprètent cette année. J’avais entendu le « mozartien » en juin à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, dans le 5ème. Cette fois, un florilège de « musique orthodoxe, baroque et classique ».

Un petit tour à l’église en arrivant : les choristes sont bien là, en train de répéter.
Un petit verre au café voisin… Une bière locale, bien sûr!

Pleine de saveurs et de finesse, dégustée en admirant l’église.

Un amusant ballet commence alors. Les choristes sortent, en petites grappes, en habit de « touristes ». Musicien-ne-s ont leur instrument à la main. Elles et ils partent vers le haut. Par la suite, j’apprendrai qu’on leur a préparé un vestiaire dans le local de l’association s’occupant de la paroisse. Puis les revoici, dans l’autre sens, entièrement revêtu-e-s de noir. Certain-e-s ont déjà mis leur écharpe ou leur pochette (rouge, jaune ou orange). D’autres les tiennent en main. Quand tout le monde est passé, direction le porche, puis l’intérieur des lieux.

Commence enfin le concert. D’abord avec « le petit choeur ». Les autres se tiennent près de nous, dans les travées latérales. Le chef explique le programme, présente les compositeurs, resitue les oeuvres..

Il dirige avec passion chanteurs/euses et musiciennes (violon, violoncelle et orgue). Une soliste laisse coi le public, avec un Ave Maria très difficile à interpréter.

Le Soleil descend, et les rayons, pénétrant par le portail laissé ouvert, viennent taquiner les artistes placés au centre du dernier rang. On le voit éblouir le premier…

… puis venir taquiner mon ami José Dhers…

… avant de mettre en lumière son voisin, en train de se désaltérer…

A la fin, les choristes se déplacent, et viennent entourer le public. Ce dernier morceau restera inoubliable, je pense, pour les auditeur-e-s présent-e-s! Un instant d’émotion intense.
C’est hélas le moment de se séparer. Pour ma part, je vais revoir la Vierge en majesté dite « Notre-Dame-du-Mont-Cornadore » (le site des eaux réputées de la ville thermale).

Hélas maintenant elle est enfermée dans une vitrine qui cache une partie de sa beauté.


Quand j’étais enfant, voici comment je la voyais (source de la photo).

Inutile de vous dire combien j’étais déçue! Par contre, je suis toujours aussi effrayée par le buste de Saint Baudime, reliquaire en chêne recouvert de cuivre repoussé et doré.

Il est temps de quitter l’église pour aller dîner, car ici, on mange tôt. Encore plus ce soir, nous apprendront les serveurs/euses, car il y a une soirée à Murol, avec défilés et feu d’artifice, et le personnel veut y assister!

Pendant que je me régale d’une tartelette au Saint Nectaire et d’une part de tarte aux myrtilles (oui, je sais, pas très équilibré, ce repas!) avec un verre de Chanturgue, le couchant sublime l’architecture romane…

Puisque j’en suis à faire une sorte de « pélerinage » sur les lieux de mon enfance et adolescence, autant continuer… Direction « le dolmen », car je veux retrouver la prairie prêtée à mes parents pour y placer leur caravane, par le docteur Roux (neveu du collègue de Pasteur), pour que mon petit frère puisse faire tranquillement sa cure chaque année. Une calamité, vous l’imaginez, pour l’enfant, et encore plus l’adolescente que j’étais! Plus de copains ni copines. Je n’ai jamais autant lu, enfermée dans ma tente. Notamment, je me souviens, toute la série des « Jalna ». Renny Whiteoak m’avait séduite! Voiture garée, reste à explorer à pied. Sans avoir trouvé le dolmen, je reconnais la prairie, et revois en images la caravane et son auvent, et les deux petites canadiennes à sa gauche. Il faut dire que films et photos familiales ont aidé à visualiser les souvenirs! Une pensée émue pour le médecin, doux et gentil, qui aimait tant son petit malade, accompagné année après année. En recherchant son nom sur le net, je viens d’apprendre qu’il était également maire de la ville. Sa villa s’appelait… « Villa du Dolmen »… Nous étions donc bien dans sa propriété!

« La Villa du Dolmen appelé aussi la Villa du Dr Roux ». Mr Roux a été Maire de St Nectaire de 1945 à 1965 et il était aussi un médecin réputé. » (source)

J’ai aussi découvert qu’il avait publié un livre en 1978…

Une fois le terrain trouvé, il ne reste plus qu’à chercher le dolmen. Et il est bien là, juste à côté! Pour info, si cette période vous intéresse, il y a 6 mégalithes sur la commune de Saint-Nectaire : deux dolmens et quatre menhirs.

La nuit tombe, et l’église est désormais éclairée. Pardonnez la mauvaise qualité de l’image, mais je voulais terminer par ce spectacle, plus beau en réalité qu’en photo…

De chapelle en dolmen… découvertes plus ou moins ratées…

Je voudrais revenir sur l’article d’hier, pour signaler une erreur. En me promenant le lendemain matin dans le centre d’Erquy, j’ai visité l’office du tourisme, où l’on m’a remis un plan de la ville et des environs.

Ce que je désignais dans mon précédent article comme une église est en réalité la Chapelle des Marins. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle domine ainsi la ville et le port. Elle ne défie pas le phare (ou vice-versa), selon l’image que j’en avais, mais au contraire lui répond, en protection bienvieillante des héros de la Mer.

Impossible de pénétrer à l’intérieur… J’aurais aimé voir si elle est aussi belle dans sa simplicité que celle de Sainte Marine… Apparemment, elle abrite aussi des pièces évoquant les risques vécus par les marins du coin qui, peu avant sa construction (1867), remplacèrent la pêche en Terre-Neuve par celle d’Islande. Beaucoup de ces jeunes marins qui partaient au printemps ne revenaient pas à la fin de l’été. C’est à Paimpol que Loti a situé son roman, mais on pourrait imaginer les mêmes scènes à Erquy… Pour en connaître davantage sur la chapelle actuelle, qui en a remplacé une autre, détruite au moment de la Révolution, dédiée aux sept saints de Bretagne.

Quant à l’église elle-même, bien sûr, je ne l’ai pas oubliée et voulais la visiter. Hélas un corbillard arrêté devant indiquait clairement que ce n’était pas le bon moment… ce que confirma un charmant jeune croque-mort qui attendait là.

Mais après ce détour précisant l’erreur commise la veille, revenons au petit matin. Les chambres de ce petit hôtel ont été bien pensées, car leur baie vitrée offre une vue incomparable de 180 degrés sur la baie…

A gauche
… comme à droite

Aussi belle vue de la salle de restaurant, où le petit-déjeuner est aussi copieux que délicieux.

Après une petite sieste post-prandiale, départ pour une visite du bourg. Le petit centre ville est très animé, mais peu caractéristique de l’architecture bretonne, à quelques exceptions près…

Je cherchais en vain la halle annoncée… elle est réduite à une espèce de mini hangar, qui doit abriter le marché hors temps de fête. Décevant, donc, globalement, ce centre, mais orné d’étonnants décors….

Quand balais et pelles rivalisent avec le Street Art…
Les feuillages auraient pu s’aligner aux troncs et branches!
Vous avez dit « coquilles »?

Chose promise, chose due… je me dirige vers l’église. Séduite par une petite place située sur son flanc nord, je regrette que la terrasse soit fermée. Il doit faire bon s’y attarder au soleil!

Elle a succédé à un café peint par un natif de la ville, Léon Hamonet.

Si vous voulez en savoir plus sur ce peintre, né en 1877 à Erquy, je vous conseille le site qui lui est dédié. Son petit-fils a écrit une biographie émouvante, accessible en ligne.

Une ruelle m’attire. Elle permet de contourner l’église, et je m’y engage donc.

Une date qui me questionne…

Au passage, une date m’intrigue. J’avais l’impression que l’église était plus ancienne… Je continue à être surprise par les formes surprenantes des différentes parties de l’église, qui forment un ensemble assez hétérogène…

Comme dit plus haut, je n’ai pu visiter l’église. Ce n’est donc que plus tard que j’ai mieux compris cette impression. L’édifice a en effet été remanié à de multiples reprises.

Je regrette d’autant plus de n’avoir pu voir l’intérieur qu’il abrite un remarquable bénitier à cariatides du XIIème siècle.

Laissant l’église derrière moi, je repars vers le centre ville, délaissant des ruelles pourtant bien tentantes… décidément, il me faudra revenir!


Un dolmen est annoncé par le dépliant. Direction donc la campagne proche. Mais tours et détours n’y ont rien fait… Il n’est signalé nulle part dans le coin où je le recherchais, et je dus donc me résoudre à abandonner mon projet. Voici donc tout ce que j’ai pu en voir… une des photos du site de la ville

dolmen-de-la-ville-hamon-02
Dolmen avec cairn, dit de La Ville Hamon

Une petite devinette : de quel type de pierres est-il fait? (facile!)… c’est pour en savoir plus à ce sujet que ma destination suivante fut le Cap d’Erquy. Mais ce sera un autre article…