Une soirée muy caliente ce 23 mars… dans les rues, certes, mais aussi au 13ème Art, Place d’Italie, où un groupe de musicien-ne-s et de danseurs/euses a entraîné durant presque deux heures un public survolté dans l’histoire d’une jeune ouvrière d’une fabrique de cigares.
Pourtant, quand on arrive dans cette vaste salle, la scène est bien sobre, d’un gris qui contraste peu avec le noir ambiant. Mais très vite les couleurs explosent, dans une déclinaison violente des rouges, bleus, violets…
Le principe de la mise en scène est simple: le fond est un vaste écran où sont projetées des images de Cuba, mais aussi des symboles d’autres villes lorsque l’histoire narre le voyage de la troupe de danse à laquelle appartient l’héroïne, une troupe composée d’ouvrières et ouvriers d’une fabrique de cigares (au fond, sur cette photo de mauvaise qualité, vous pouvez peut-être lire son enseigne). Quelques éléments suffisent à planter le décor : au début, des tables et chaises, et une représentation très épurée des outils utilisés, dont les presses.
Tout y est figuré, jusqu’au contremaître ou patron boîteux dont l’apparition, annoncée par le bruit de sa canne, provoque l’arrêt des danses et la reprise du travail.
Les images projetées, les objets déplacés et surtout les lumières vont ainsi faire voyager au travers de l’espace, mais aussi de la narration. Une des ouvrières, objet de plaisir d’un des leaders de la bande, va tomber amoureuse d’un catcheur minable… Je ne vous raconte pas la suite, pour ne pas gâcher la découverte si vous allez voir le spectacle. On est donc littéralement « transporté » de l’usine à la rue, de la rue à la salle de sports, à la salle de danse, etc.
Excusez une nouvelle fois la mauvaise qualité des photos, mais il est bien difficile de saisir le mouvement dans une telle ambiance lumineuse… J’ai cependant tenu à vous les montrer, pour que vous puissiez avoir une idée de la performance des danseuses et danseurs, que ce soit ensemble, à deux, ou en solo. Chorégraphie de qualité, danses endiablées, et duos romantiques à souhait par moments… tout y est, et les amateurs/trices de salsa ont pu se régaler. Pour ma part, je ne suis pas une grande fan de ce type de musique, mais j’ai apprécié la qualité des artistes sur scène.
Ce qui se voit rarement, l’orchestre respecte la parité. Au piano, à la trompette et à la batterie, trois hommes. Vous voyez les deux premiers ci-dessous, et le troisième ci-dessus, au fond à gauche.
Au violon, aux congas et au trombone, trois femmes. Un des plus beaux moments de la soirée a été pour moi le solo de la jeune femme que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous.
Les voix sont aussi très belles, et j’ai particulièrement aimé celle de la musicienne qui joue des congas avec une force étonnante. Vous pouvez la voir au centre de cette photo, avec l’homme qui « raconte » l’histoire.
Elle a été prise à la fin du spectacle, juste après que la troupe ait entraîné la foule par une danse déchaînée qui a provoqué mon admiration : cela faisait près de deux heures qu’ils et elles dansaient à un rythme rapide!
Que vous soyez ou non adeptes de cette musique ou de ces danses, une telle soirée « réchauffe », dans tous les sens du terme. Et cela fait du bien de s’évader vers les Caraïbes. Retrouver ensuite la Place d’Italie sous la bruine fut un choc!
Je vous ai laissé-e-s hier à Belleville-sur-Mer, plus exactement à l’entrée de la salle de spectacle, Scène-en-Mer. Trois groupes étaient annoncés pour fêter la Saint Patrick. Pénétrons donc dans ces lieux de culture celtique en plein pays normand…
Le premier a suscité mon étonnement. Un groupe de grands gaillards que l’on pourrait imaginer tout droit sortis des Highlands. En tenue superbe d’Ecossais. Le nom du groupe? Celtik en Caux. Voilà qui fait moins écossais, n’est-ce pas? Effectivement, ils sont bien du Pays de Caux, en Normandie. Un groupe de passionnés qui a fait partager sa connaissance du pays du Chardon, en présentant un savoureux cocktail d’histoire de l’Ecosse et de ses héros, de films consacrés à ce pays et de musique du cru. Je ne résiste pas à l’envie de vous faire voir leur « blason », qui allie Normandie et Ecosse…
Les musiciens se répartissent ceux des héros, au gré de ressemblances plus ou moins fantaisistes, car l’humour ne leur fait pas défaut.
J’ai tenté de capter quelques extraits, pour que vous en ayez une idée, mais le résultat n’est pas formidable. En ce petit village, la soirée a compté presque 500 participants payant!
Changement de tonalité (dans tous les sens du terme) avec le deuxième groupe, Ormuz. Beaucoup plus chantant, beaucoup plus poétique aussi. Et beaucoup plus breton, même si la plupart des chansons étaient hélas interprétées en français. Le fil conducteur choisi par le groupe est une noce bretonne, archive INA des années 1900. Vous pouvez regarder la vidéo sur YouTube. A chaque épisode les artistes relient une chanson. Par exemple, cette interprétation d’une chanson religieuse, Santez Anna, qui venait d’être introduite par une scène comique et quelque peu satirique : un prêtre sur scène, dont il est dit qu’il ne monte pas en chaire à moins de 8 grammes (d’alcool dans le sang!) et qu’il a inventé le Godspel breton…
Pour entraîner dans les ridées et andro, un petit groupe de personnes en magnifiques costumes bretons était venu d’une association, Les Bretons du Havre (source des photos : le site de l’association).
Les coiffes de Lorient adaptées à l’âge des femmes : la plus âgée avait la plus ancienne, mais aussi la plus belle.
Le public s’est élancé sur la piste… de quoi constater que peu provenaient de Bretagne, à en juger par l’inexpérience et la difficulté à apprendre!
Le dernier groupe va reprendre le flambeau, côté danse.
Le premier groupe était local, le deuxième venait du Nord, ce dernier arrivait de Dijon… et, si le morceau écouté vous a paru assez calme, Lemonfly a fait une entrée fracassante avec du Métal, qui rompait avec ce qui avait précédé. Son répertoire est très varié, et le batteur a le sens de l’animation, c’est le moins qu’on puisse dire! On a même eu droit à un demi strip-tease… et au déploiement d’une grande banderole pour nous apprendre le breton. Qu’était-il écrit dessus? Nanananananananananeno!
Saint Patrick peut donc reposer en paix (il a été bien fêté!) mais pas trop, si ces musiques et chants, entonnés à la fin par tout le public, lui sont parvenus, en alliant le trèfle au chardon et aux coquelicots.
Un concert intimiste dans une belle demeure de la Plaine Monceau, avez-vous déjà vécu cela? C’est ce qui m’est arrivé la semaine dernière, pour mon plus grand plaisir.
L’annonce était discrète, peu « alléchante ». Mais je fus attirée par le lieu insolite : un musée dont je n’avais jamais entendu parler. Je ne vous dévoile pas lequel, car je vous le ferai découvrir plus tard. Mieux vaut garder le suspens pour motiver son public, n’est-ce pas? (rires)
Imaginez un ancien jardin d’hiver, hélas dépouillé de beaucoup de ses plantes. Mais la verrière est toujours là, l’espace aussi.
Un piano. Trois sièges, auxquels font face en arc-de-cercle une vingtaine d’autres. Le public s’installe. A peine une quinzaine de personnes. Pourtant, le prix n’est pas dissuasif : 15 euros avec la visite du Musée!
Une dame, tout sourire, présente rapidement le programme. Puis nous voyons descendre trois jeunes femmes des escaliers en colimaçon. L’une avec un violon, l’autre avec un violoncelle. La troisième ne porte pas son instrument!
C’est la pianiste qui annonce la première oeuvre qui sera jouée, un trio de Beethoven. Après un bref entracte, elle poursuivra avec un trio de Mendelssohn.
« Ludwig van BEETHOVEN : Trio, opus 1 nº1 30 mn »
Allegro ;
Adagio cantabile ;
Scherzo allegro assai ;
Finale presto
Félix MENDELSSOHN : Trio, opus 66 nº2 28 mn 1. Allegro energico e con fuoco ; 2. Andante espressivo ; 3. Scherzo : Molto allegro quasi presto ; 4. Allegro appassionato »
Deux oeuvres très différentes, que les artistes jouent avec passion et finesse. Chacune montre une personnalité bien différente. La réserve de la violoniste, Anna-Li Hardel complète à merveille l’enthousiasme de la pianiste, Marina Saïki, et la profondeur de la violoncelliste, Romane Bestautte.
Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié l’adagio de Beethoven et l’andante de Mendelssohn. Mais l’interprétation des deux oeuvres par le Trio Lazuli a été remarquable, et les rappels furent nombreux et bien mérités. Des artistes à suivre, donc… En attendant, vous pourrez voir un extrait d’une de leurs interprétations sur YouTube.
Comme les « ancien-ne-s » de ce site le savent, j’aime le violoncelle. Alors, comment résister, par cet après-midi pluvieux, à l’appel de cette annonce? D’autant que je ne connais pas cet endroit!
Je situais bêtement l’Oratoire au Louvre ! Que nenni! Il est situé non loin, certes, mais pas du tout dans le périmètre de celui-ci. Mais en réalité c’était vrai jadis. Car il s’agit ni plus ni moins de l’ancienne Chapelle Royale du Palais.
Et j’imaginais une sorte de petite chapelle. Que nenni! En réalité, l’édifice est de taille imposante, aussi vaste qu’une grande église.
Un peu d’histoire en passant ? C’est la Congrégation de l’Oratoire (avatar de la Société de l’Oratoire, issue de la Contre-Réforme), créée en 1612 par Marie de Médicis, qui a souhaité un lieu de prière digne de sa renommée et fait lancer le chantier en 1620. Après modification des plans, il fut achevé en 1623. C’est là qu’eurent lieu les cérémonies funèbres de Richelieu, de Louis XIII, d’Anne d’Autriche et de Marie-Thérèse. Mais la consécration de l’église n’eut lieu qu’en 1750… et cela dura peu, puisqu’elle fut désacralisée à la Révolution. C’est justement en 1789 que les protestants obtiennent la liberté de culte. Et, en 1811, la première cérémonie protestante a lieu à l’Oratoire qui, depuis, est l’un des plus grands temples de Paris. Si vous voulez en savoir plus, le site de l’Oratoire est très pédagogique.
Une mini-exposition sur le mémorial de Coligny l’est également. Toutes les explications concernant histoire, actualités de l’époque, architecture et statuaire y sont apportées.
Comme tous les temples, très austère. Mais, pour ma part, j’ai ressenti une forme de malaise en y pénétrant. Une tristesse, un manque de « vie », en quelque sorte.
Le concert m’a fait oublier tout cela. Pas un concert ordinaire, non. Alternance de commentaire (par une pasteure) et lecture (par une autre pasteure) d’extraits de la Bible (plus ou moins) relatifs aux rêves et de morceaux interprétés au piano et au violoncelle.
Le public est séduit par la pianiste, dont il apprend très vite qu’elle n’est autre que l’organiste en titre de l’Oratoire. Ce qui m’a donné envie d’aller l’entendre à l’orgue, bien sûr. Coréenne née et élevée en Australie, elle a rejoint la France et mène une carrière internationale. C’est son jeune frère, arrivé plus récemment en France, qui est au violoncelle.
Et ce fut un délice de les entendre, dans des oeuvres extrêmement variées.
Parmi celles-ci, j’en ai particulièrement apprécié deux : Romance sans parole pour piano et violoncelle, de Mendelsohn (je n’en ai pas trouvé une aussi bonne interprétation sur le net, mais vous pouvez écouter ici pour en avoir une idée) et la Suite bergamasque de Debussy. Mais l’ensemble était bien choisi et interprété avec beaucoup de sensibilité, et, d’après un connaisseur, l’interprétation de Bach, remarquable.
Je dois avouer que parfois je suis complètement stupide… Ceci en est un exemple. J’avais envie de voir un spectacle de danse… Et l’affiche du Châtelet m’a inspirée… Places prises. Trajet vers le théâtre difficile en ce jour de grève. Mais m’y voici. Ravie, car je ne suis jamais retournée en ces lieux depuis… Hair, version initiale, vue du poulailler car, en tant qu’étudiante, je n’avais pas assez pour me payer autre chose. Et encore, c’était une folie!
Cette fois, fauteuil d’orchestre. Scène noire. Fumerolles. Empilement de branchages comme pour un feu.
Un homme, tout de noir vêtu, arrive sur scène. Et commence à chanter. En allemand, bien sûr, puisque c’est une oeuvre de Mahler. Malheureusement, traduite en français et en anglais sur des écrans bien visibles. Pourquoi « malheureusement »? Parce que cela distrait, d’abord. Mais c’est toujours le cas. Ce qui est plus rare, c’est de constater autant de divergences entre les deux traductions. Au point que, parfois, il n’y avait presque aucun rapport entre les deux phrases. Et pire : aucune ne traduisait vraiment les paroles en langue germanique (que je comprends vaguement).
La première moitié du spectacle m’a laissée peu enthousiaste. Je n’ai pas aimé les deux grands rideaux qui s’abaissaient et se levaient. Aucune esthétique, et cela me gênait. J’ai eu du mal à comprendre l’enchaînement des lieder, n’y trouvant aucune logique.
Par contre, la voix de la chanteuse m’a entraînée dans des émotions puissantes et des songes prenants. D’autant que cela s’accompagnait de déplacements gracieux sur la scène, dont le noir désormais jouait avec le blanc trouble des fumerolles ou le blanc pur de flocons de neige artificielle. Pas une danse. Mais presque…
Les recherches que j’ai effectuées concernant la chanteuse m’ont amenée à me questionner : pour certains, elle est « alto », pour d’autres, « soprano », voire « mezzo-soprano ». Je ne suis pas parvenue à y voir plus clair, mais les extraits écoutés sur Internet font entendre effectivement une variété de tessiture.
Au centre, le chef d’orchestre Emilio Pomarico, qui dirigeait l’ensemble Klangforum Wien
Avec toute l’équipe du spectacle
Le spectacle n’est pas en ligne à l’heure où j’écris ces mots, mais vous pourrez en entendre une autre version sur ce site ou une version plus ancienne sur celui-ci. Pour comprendre l’oeuvre, voici une explication claire et intéressante de celle que l’on considère comme l’oeuvre testamentaire de Gustav Mahler, avec un entretien de Reinhert de Leeuw, qui a composé la version musique de chambre de l’oeuvre, quelques jours avant sa mort, mais qui survivra « éternellement » comme son prédécesseur, grâce à cette oeuvre sublimant la mort…
« Ewig… Ewig.. »
« « Ewig » (« pour toujours ») qui est répété plusieurs fois, est une sorte de mantra, accompagné d’accords soutenus par l’orchestre, qui comprend la mandoline, les harpes et le célesta. L’accord final, disait Benjamin Britten, laisse une impression désespérée de déchirement où la musique se perd dans le silence. »
Une autre explication, écrite celle-ci, met en lien l’oeuvre avec les poèmes chinois qui l’ont inspirée. J’y ai découvert que ce que j’avais préféré est le sixième morceau, « Der Abschied » (« Le Départ »).
Un concert violon et orgue, voilà qui est suffisamment rare pour que cela donne envie d’y assister. Quand, de plus, il a lieu dans une chapelle de Paris dont vous n’avez jamais entendu parler… c’est encore plus alléchant!
L’Agneau de Dieu, qui a donné son nom à la Chapelle
C’est ainsi que j’ai pu découvrir un espace parisien nouveau pour moi – alors qu’il n’en est pas loin!- et que j’ai entendu de beaux, voire très beaux morceaux, interprétés par un violoniste aguerri, Dominique Hofer, et un très jeune organiste, Jules Troivaux.
En préparant cet article, j’ai cherché à en découvrir davantage sur eux, et ai ainsi appris que Jules était le neveu du violoniste, et le fils d’une pianiste, Frédérique Troivaux. Il a d’ailleurs commencé par le piano avant d’en venir au violon.
Le programme était varié, allant de Bach à Vivaldi et Charpentier, en passant par des compositeurs moins célèbres, comme Corelli et Vitali, et alliant concerti, sonates, partita, et même une chaconne. Vous ne savez pas ce que c’est? Rassurez-vous, je l’ignorais aussi avant de m’enquérir, a posteriori, du sens de ce mot. Si je vous dis qu’elle se rapproche de la passacaille, je suppose que cela ne vous aidera pas beaucoup?
« En Espagne au xvie siècle, danse populaire à trois temps très animée ; elle s’accompagne avec des castagnettes et revêt alors un certain caractère érotique. On la dit originaire du Mexique, mais il semble que ce soit au Portugal qu’apparaissent, dans le genre ostinato, le passo forçado et les danses dérivées : la folia, le vil ao et la chacota qui précèdent la chacona espagnole. À l’époque baroque, c’est une danse de cour à 3/4, à tempo lent, avec variations contrapuntiques sur un ostinato de quatre ou huit mesures, en une phrase complète mélodico-harmonique (anacrouse-apex-désinence). La basse contrainte dans la chaconne instrumentale apparaît en Italie avec Frescobaldi, B. Pasquini, F. Mannelli et T. Merula. On peut en rapprocher le ground des Anglais. Elle est composée pour elle-même ou s’intègre dans une suite ou une partita. Elle figure dans les ballets de Louis XIII, les opéras de Lully. Vocale (chez Monteverdi, Purcell) ou instrumentale (Couperin, Pachelbel, Élisabeth Jacquet de La Guerre, Muffat, Corelli), elle connaît une grande vogue. Sa structure permit aux génies de la variation de s’épanouir : de Buxtehude (chaconnes majestueuses pour orgue) à Krenek et Busoni, en passant par Bach (chaconne pour violon), Rameau (Dardanus), Beethoven (Variations en ut mineur), Brahms (IVe Symphonie). On la rapproche de la passacaille avec laquelle elle se confond parfois. » (Encyclopedia Universalis)
En l’occurrence, il s’agissait d’une chaconne, en sol mineur, de Tommaso Vitalli.
Un morceau m’a particulièrement émue : un adagio d’Alessandro Marcello, annoncé comme extrait d’un concerto pour hautbois. J’aurais aimé vous le faire entendre, mais je ne sais comment le retrouver. Si vous avez des idées?
Quant au lieu, il est surprenant et émouvant, lui aussi. Imaginez une place quasi-déserte, ouverte sur la nouvelle façade nord de la gare de Lyon, toute en baie vitrée, et fermée au nord par des immeubles « bétonnés ».
Dans l’un de ceux-ci, une chapelle, invisible de l’extérieur : aucun signe autre qu’une croix et le nom sur les murs. A l’intérieur, beaucoup de sobriété aussi, mais une ambiance très sereine, propice à l’écoute de la musique proposée.
Bref, une belle alliance pour échapper au brouhaha du Monde Profane.
J’aime le jeudi soir aller écouter du jazz à la Péniche Le Marcounet. Ceux et celles d’entre vous qui me suivent depuis longtemps le savent bien. Mais en ce jeudi d’août, j’ai décidé de découvrir un groupe dont je n’avais jamais entendu parler. Ojos. Oui, Ojos, c’est son nom.
Un concert gratuit en plein air était annoncé à une heure raisonnable (19h) Cour Saint Emilion. Bon, je ne suis pas fan de cet endroit, mais ce n’est pas trop loin… Je regarde donc sur le net, et trouve des clips et autres vidéos. Cela me plaît. J’irai donc.
Arrivée sur place, je cherche. Pas de podium en vue. Comme il a plu, le concert est peut-être annulé? Mais au moins le podium serait encore là… Rien du côté du cinéma, je repars dans l’autre sens… et finis par découvrir, devant la FNAC, une installation assez rudimentaire, et quelques personnes qui squattent les rares bancs posés face à celle-ci. Il ne reste qu’à attendre… Deux jeunes sont en train de faire des réglages… Je reconnais la chanteuse découverte sur le net quelques heures auparavant. C’est donc là. Et le concert va avoir lieu. J’ai aimé. Mot affaibli mais le seul qui convienne.
J’ai aimé la personnalité des deux jeunes gens. Les gestes et la danse de la jeune femme. Sa voix aussi, bien sûr. Le jeu de guitare du musicien. La succession improbable de sons vifs et doux. De mots violents et tendres. Des langues espagnole et française. Une palette incroyable pour un concert qui, hélas, n’a pas duré longtemps. Car tel est le format de « Musiques en terrasses » à Bercy Village.
Une petite vidéo (mauvaise) qui vous donnera une idée…
La présentation sur le site n’est pas des meilleures. Jugez-en plutôt…
« 4 AOUT : Ojos
Hadrien et Elodie prêtent leur voix à des chansons originales et créatives, écrites et produites par leurs soins. Leurs compositions sont parsemées de slogans en espagnol, répétés plusieurs fois, les rendant plus mystérieuses. Le groupe s’identifie à de La Pop, mêlant français, anglais et espagnol. »
Pourquoi cette expression « prêtent leur voix »? Alors qu’il et elle écrivent leurs textes!
A la fin du spectacle, la plupart des spectateurs/trices dansaient, debout près des artistes. Une belle ambiance!
Je n’ai pas trouvé celui de la chanson que j’ai préférée, « Le Volcan qui dort« . On comprend mieux en écoutant sur YouTube que lors du concert… Ni celui de Corazon sin cara.
Mais en voici un autre, magnifique déclaration d’amour, « Seule« .
« Je traque le jour pour que la nuit ne s’arrête pas La nuit personne ne voit la couleur de mes pas Y olvidé como respirar
Que faut-il que je fasse je te sens jubiler si je m’efface J’essaierai d’avancer, arme au poing, résignée à te faire face Dime que dices tu, que dices a mi bella locura Avec toi je respire pas
C’еst trop facile de dire quе tu m’aimes quand j’suis sola J’écume mes mots le long des marches de notre immeuble Mais t’es trop beau quand tu m’enlaces et je suis plus d’humeur Y yo no puedo mas que tontería
Quand tu seras mort, quand t’auras tort, qu’est ce qu’il restera Y a plus que le silence de mes désirs quand tu t’en vas Regarde ce que t’as fait de moi«
A la fin de l’épisode précédent, nous étions prêt-e-s à déguster. Mais, avant que le vin n’arrive dans nos verres, il a fallu bien du travail ! Si vous vous souvenez, je vous ai parlé de la famille qui tient ce domaine depuis trois (et bientôt 4) générations. Nous allons donc remonter dans le temps pour comprendre comment le vignoble s’est constitué. Plus exactement, dans les années 20. La demeure que vous avez vue date de 1920. Les premières plantations, de 1921.
La vigne rouge, Van Gogh (1888)
1888. Le peintre a saisi les nuances de rouge des vignes pour les magnifier. Mais c’est un drame qui se joue. Si les feuillages ont cette couleur, c’est que les plants sont malades. Un ver venu des Etats-Unis les détruit à une vitesse incroyable. Un an après qu’il a peint ce tableau, la production de vin en France n’est plus que de 23,4 millions d’hectolitres, alors qu’elle atteignait, 13 ans avant, en 1875, 84,5 millions d’hectolitres. Pour comparaison…
La deuxième production mondiale après l’Italie (55% de rouge, 26 de blanc et 19 de rosé) Source CNIV
Pourquoi évoquer le phylloxéra? Pour comprendre le choix fait par l’aïeul de notre hôte de ne planter que des hybrides.
« L’histoire de l’Agriculture ne nous a conservé, à aucun moment et pour aucune autre plante cultivée, le souvenir d’une crise aussi grave que celle traversée par les vignes de l’ancien continent lorsqu’elles furent envahies par le Phylloxéra » Gustave Foex, 1900. (source)
Dans les années 20, on sort à la fois de la Grande Guerre et de la crise viticole. La plantation d’hybrides ou de porte-greffes est l’une des trois options pour lutter contre le phylloxéra, les deux autres étant la lutte chimique et la modification des méthodes culturales, comme l’immersion des terres évoquées par le conférencier. Ce sont donc des plants venus des Etats-Unis qui ont pris racine sur cette terre solognote, constituée pour les 2/3 d’argile à silex et le reste d’argile avec sable.
« Ces argiles ont également l’avantage de retenir l’eau et d’éviter aux vignes de souffrir de stress hydrique les années sèches. En outre, il ont un effet tampon très utile à l’automne, quand le temps est pluvieux. En effet, l’eau descend très doucement dans les argiles avant d’être absorbée par les racines huit à dix jours plus tard. Cela permet aux vignerons de ramasser les raisins avant qu’ils ne pâtissent de ces pluies trop tardives. Des sables ou mêmes des argiles légères laisseraient descendre l’eau beaucoup plus vite jusqu’aux racines des vignes. Une pluie d’automne peut alors mettre en péril une récolte en moins de deux jours. » (source : La Revue du Vin de France)
Pour ma part, j’ignorais le lien entre les sols et l’aspect gustatif… Eh bien, il semble qu’il soit fort, comme l’explique ce vigneron de Vouvray :
« Si le silex est trop présent, il induit un déséquilibre gustatif avec des notes de céleri, estime-t-il. L’argile lisse les textures, mais n’apporte pas de minéralité. Le silex apporte minéralité et rectitude au vin et, avec l’âge, des épices et des notes fumées. »
« La texture d’un vin est d’autant plus serrée que les argiles d’origine sont lourdes. Les vins d’argiles lourdes sont droits, complexes, caractérisés par des notes de pierre à feu. » (ibidem)
Le type spécifique du sol a un nom d’oiseau : « perruche ».
« Perruche (sol) vigne (perruches ou les perruches) : ce type de sol (argile à silex) se rencontre surtout dans la vallée de la Loire. Il est constitué de terres argilo-siliceuses, avec une abondance de silex en surface qui permettent un bon assainissement du sol. C’est un terroir idéal pour une production de vin rouge. En très bonne exposition et sur sous sol calcaire, les blancs y sont excellents.
Les aubuis
Les perruches ont pour pendant les aubuis. Ils sont situés dans la partie basse du coteau, ce sont des sols argilo-calcaires pierreux, terres chaudes, fertiles et perméables sur lesquelles le chenin se plaît particulièrement bien. » (Source)
On comprend donc la richesse du terroir choisi par Kléber Marionnet en ce début du XXème siècle… Joseph Kléber est né en 1897 à Soings où son père, Clotaire, s’était marié en 1889. D’une longévité exceptionnelle, puisque décédé en 1992… 95 ans! Les vignes ont été plantées l’année de son mariage avec Renée Juliette Peltier, née en 1902. Celle-ci venait de perdre son père l’année précédente. Dans la liste des maires de Soings, on retrouve trois fois le nom de Peltier (à la Révolution, de 1819 à 1842 et de 1944 à 1971). Un hasard? Mais je m’égare… revenons à l’histoire du domaine. Peut-être un lien entre sa constitution, le décès du beau-père et le mariage ?
Ce sont donc des hybrides qui ont été plantés sur ces « perruches » et « aubuis ». Un « cépage américain », nous a-t-on dit. Le domaine, à cette époque, fera jusqu’à 57 hectares (il en fait 10 de plus aujourd’hui).
Le site officiel en montre une partie, située autour des maisons et bâtiments administratifs, commerciaux et techniques.
Il est temps d’en venir à la vigne elle-même. Je n’ai malheureusement pas pu visiter le domaine lui-même, pour mieux comprendre. Toutes les explications ont été données en un seul lieu, sur la petite parcelle que vous voyez au coeur du triangle formé par les maisons. Il y reste des plants hybrides. Et, pour m’amuser, j’ai parié qu’ils étaient taillés en « guyot ». Et même « en guyot simple »…
Vieux cep taillé en guyot, avec le « palissage »
Et j’ai gagné! Il faut dire que, comme j’ai naguère travaillé sur la taille de la vigne, j’ai encore quelques souvenirs… Et c’est le plus facile à reconnaître…
Depuis cette époque, les plants se sont diversifiés.
Bien sûr, du Gamay. Dont un très particulier, le « Gamay de Bouze ».
« D’après le traité d’ampélographie de Viala-Vermorel, cette variété a pris naissance en Côte d’Or, vraisemblablement à Bouze, petit village des environs de Beaune. C’est un Gamay à jus rouge, le plus anciennement connu, et le père de tous les autres (Chaudenay et Fréaux). Le jus de ses raisins était très coloré, et donnait à l’époque des vins rustiques mais recherchés par leur générosité. L’INAO l’a exclu complètement des cépages recommandés il y a une quinzaine d’années. Cette variété a, aujourd’hui, pratiquement disparu et c’est par hasard qu’Henry Marionnet a pu récupérer une parcelle.La vinification est similaire à celle d’un Gamay classique. Le raisin est cueilli à la main et trié, puis disposé en petites caisses. Les grappes intactes sont mises en cuve pour 6 jours de fermentation intracellulaire afin d’obtenir un jus très dense, avec une couleur intense très foncée, marquée par les fruits noirs, la fraise des bois et un goût de terroir. » (source)
A l’accueil, une collection de bocaux au contenu original permet de « voir » les grappes en toute saison… Un premier exemple :
En 1989 a été planté du Sauvignon.
Oh joie, j’ai appris un mot, ou plutôt une expression : « franc de pied ». Qu’est-ce que cela signifie? Que le pied n’a pas été greffé sur un « porte-greffe », qui le rendrait plus résistant, notamment au phylloxéra (on y revient). A ce propos, vous ai-je parlé des rosiers? Non, car j’avais expliqué leur rôle dans l’article sur le vignoble de Belleville… Mais ici, à ma grande surprise, très peu de ces rosiers qui permettent de déceler la présence du vilain puceron. Bien sûr, la question a été posée « Pourquoi? ». La réponse fut surprenante : ici, c’est une plus grosse bête qui les mange. Les chevreuils se révèlent être un véritable fléau pour les vignes… et pour les rosiers!
Autre cépage : le Chenin. Rabelais en parlait déjà au XVIème siècle, dans Gargantua.
» Ce faict, et bergiers et bergieres feirent chere lye avecques ces fouaces et beaulx raisins, et se rigollerent ensemble au son de la belle bouzine, se mocquans de ces beaulx fouaciers glorieux, qui avoient trouvé male encontre par faulte de s’estre seignez de la bonne main au matin, et avec gros raisins chenins estuverent les jambes de Forgier mignonnement, si bien qu’il feut tantost guery. «
Et un cépage original, dont je n’avais jamais entendu parler : le Romorantin, dont on attribue l’implantation dans cette région à François 1er.
« Il faut remonter le temps sur rien moins que 5 siècles pour rencontrer les ceps de vigne, originaires de Bourgogne, qui ont donné naissance au Romorantin. François 1er, en épicurien averti, décide la plantation de 80 000 pieds de vigne près du château de Louise de Savoie, sa mère, sur la commune de Romorantin, d’où le nom du cépage qui naîtra sur cette terre d’adoption. Les pieds seront plantés à l’automne 1517 et sont aujourd’hui encore à l’origine du cépage Romorantin. » (source)
Les vendanges, sur le domaine, sont effectuées manuellement. Voilà qui mérite d’être souligné, n’est-ce pas? La main d’oeuvre cependant ne se trouve pas parmi les autochtones, malgré le chômage hélas bien présent dans le coin : « 70 chômeurs à Soings », déclare notre hôte. Ce sont essentiellement des Bulgares gérés par une entreprise d’intérim, et des Turcs résidant à Romorantin qui effectuent ces vendanges, en commençant par le Gamay.
J’ai commencé cet article par le fléau d’autrefois. Il faut malheureusement aussi évoquer celui d’aujourd’hui : l’esca.
« L’esca est un syndrome caractérisé par l’expression souvent irrégulière de symptômes sur les organes herbacés tels que des anomalies de coloration et des dessèchements et par la présence de désordres vasculaires et de nécroses dans le bois, à caractère évolutif.
Ce syndrome a le plus souvent été décrit selon la vitesse de développement des symptômes foliaires en deux formes distinctes, une forme lente et une forme apoplectique. Mais des observations récentes tendent à montrer que ce syndrome peut aussi être décrit selon un gradient de sévérité allant de quelques feuilles symptomatiques au cep entier foudroyé avec de nombreux stades intermédiaires affectant un ou plusieurs sarments, un ou plusieurs bras. » (source)
Actuellement les chercheurs tentent encore de trouver des remèdes contre cette maladie dont l’origine n’est pas encore complètement connue. Ce serait une association de champignons et de bactéries, dont certains seulement ont été identifiés. Ils pénètreraient par le bas. Des viticulteurs ont donc essayé de « noyer » les plants durant l’hiver pour tuer les assassins potentiels. Mais c’est très risqué! Au domaine de la Charmoise, on a essayé une autre solution : la musique. Des boîtes à musique ont été placées dans les vignes. Essayer de comprendre pour vous expliquer m’a permis d’apprendre un nouveau mot : la génodique. Savez-vous ce que c’est?
Explication apportée sur le site du constructeur, Genodiscs
« C’est dans les années 90 que la physique quantique a montré, grâce à Joël Sternheimer, docteur en physique théorique et musicien, qu’à chaque acide aminé contenu dans les protéines (présentent notamment dans la vigne) correspond une onde qui peut être retranscrite en une note de musique à l’aide de calculs. C’est ce qu’on appelle la génodique! »
Joël Sternheimer, connu aussi comme chanteur sous le nom d’Evariste
Les boites diffusent donc des séquences musicales de 7 minutes, à intervalle régulier. Cependant, le scepticisme du viticulteur qui nous reçoit est évident… « On est très risqués », ajoute-t-il. Oui, car le franc de pied, vous l’aurez compris, est beaucoup plus fragile que l’hybride. Alors pourquoi s’entêter? Tout simplement parce qu’il produit des vins de qualité, et des crus originaux. C’est une autre histoire, que je narrerai dans un autre texte, si vous voulez continuer à me suivre..
J’ai traité hier des femmes à Dieppe, mais ne soyons pas sexiste, c’est au tour des hommes… (au moment où je boucle cet article, je m’aperçois qu’il y a de drôles de coïncidences. Nous sommes bien le 13 ?)
Un petit jeu : pourquoi vous montrer cette photo?
Si vous avez trouvé, c’est que vous êtes cinéphile, bravo!
Une première catégorie : les artistes. Omniprésents. L’art « officiel » était jadis un univers essentiellement masculin. Peu de femmes dans le catalogue. Mais des noms célèbres, parmi lesquels Renoir.
Vous en avez déjà vu beaucoup dans les articles précédents, Boudin, Blanc… Dans la série des B, il manque Braque. Bien sûr, très présent car ayant vécu dans le coin, comme vous le savez si vous m’êtes fidèle.
Les musiciens ? Oui, un célèbre Normand : Camille Saint Saëns, dont la demeure n’était pas très éloignée. Une pièce en a été reconstituée, avec des objets lui ayant appartenu, dont son piano.
Les hommes du peuple sont étonnamment moins représentés, me semble-t-il, que les femmes. Et quand ils le sont, c’est souvent avec elles.
Peut-être est-ce lié au fait qu’une grande partie d’entre eux étaient souvent absents, pris par la mer (vous savez, comme dans la chanson de Renaud). On peut donc dire que les bateaux les évoque. Et ils sont nombreux dans le musée! En peinture, certes, mais aussi en maquettes.
Difficile de les photographier, car le verre qui les protège reflète trop la lumière. Et c’est dommage. La finesse de certaines d’entre elles est exceptionnelle.
Armateur, marin, soldat… La vie n’était pas simple! J’en arrive à la dernière de ces catégories, avec une énigme : pourquoi trouve-t-on ces mocassins à Dieppe ?
Certes, la finesse des broderies est remarquable, mais cela suffit-il à justifier leur présence ?
J’espère que vous en avez deviné l’origine ? Le Canada, bien sûr. Alors, pourquoi ici, à Dieppe ?
En raison du lien très fort qui unit Dieppois et Canadiens : l’horreur du Raid de Dieppe, ou Opération Jubilee, en août 1942. Un quart au moins des soldats canadiens y ont trouvé la mort et reposent désormais en terre normande… Rien d’étonnant donc qu’une salle soit consacrée au Canada ! Même si on y trouve des choses étranges, comme un oiseau empaillé.
Mais on y rencontre aussi – ce qui me permet de « boucler » – des musiciens.
Apparence bien sévère, mais c’était la mode à l’époque. Dominique Ducharme, décédé en 1899, était organiste, pianiste, et compositeur. Québécois, il est venu à Paris étudier. Mais s’il est ici, c’est qu’il était ami avec Camille Saint-Saëns. Et aussi peut-être parce qu’un de ses homonymes, Dieppois d’origine, est devenu coach de l’équipe junior de hockey du Canada ?
Achille Fortier fut un de ses élèves, également en relation avec le Maître français. Lui aussi a étudié au Conservatoire de Paris. Il cumulait les talents…
« Il se rend en France à l’automne de 1885. Il prend part aux cours de composition d’André Gédalge, qui le prépare pour le Conservatoire de Paris. En 1887, il est candidat au concours musical de la ville de Senlis, où il obtient le prix du jury. En novembre 1889, il devient le premier Canadien admis comme élève régulier au Conservatoire de Paris, dans la classe de fugue et de composition d’Ernest Guiraud, où il a notamment comme condisciples Alfred Bachelet et Victor Staub, futurs compositeurs.
De retour à Montréal en 1890, Fortier enseigne le chant, l’harmonie et le contrepoint à l’asile Nazareth jusqu’en 1906, fonction qu’il exercera de nouveau de 1920 à 1923. Il donne des cours de chant et de composition au couvent des Religieuses du Sacré-Cœur. De 1895 à 1901, il prend en charge les classes de chant et d’harmonie au conservatoire de la Société artistique canadienne. Il est notamment le professeur d’Édouard LeBel et de Joseph Saucier, qui deviendront chanteurs, et de Frédéric Pelletier, futur critique musical.
Fortier s’est produit pour la première fois comme ténor le 29 mars 1891 à l’église Notre-Dame, à Montréal, quand, sous la direction de Couture, il interprète la Messe solennelle […] d’Ambroise Thomas. Occasionnellement jusqu’en 1901, il donnera des récitals ou participera à des concerts. En 1892, pour moins d’une année, il est maître de chapelle à l’église Notre-Dame. Le 29 novembre 1893, sous la direction de Couture, l’Association Hall présente un concert vocal et instrumental entièrement consacré à 16 des œuvres de Fortier. »
J’arrête là. Si l’artiste vous intéresse, on trouve sa biographie en ligne. Elle est passionnante. Quant à sa musique, en voici un exemple – le seul que j’aie trouvé… si vous en avez d’autres?
Je termine par le plus beau de la liste, celui que l’on a surnommé « le Chopin Canadien », Léo Le Roy, « compositeur, musicographe, pianiste, professeur ».
Pour finir sur une note d’humour, mes hommages au conservateur ou à la conservatrice qui a osé (faire) accrocher ces deux tableaux sur l’escalier principal…
Hésitation sur les majuscules… en faut-il ou non? si oui, partout ou considère-t-on que l’adjectif ne doit point en avoir? Vous me connaissez, je suis allée vite vérifier sur le site de la Société éponyme… Oui, il en faut partout! Ouf!
Dans le précédent article vous avez découvert des vues d’ensemble. Imaginez donc que vous êtes à l’opposé de la Tour Eiffel, côté sud, là-bas, tout au bout à gauche sur la vue panoramique… Tout près de l’entrée, donc. C’est là qu’a commencé ma déambulation dans le Grand Palais Ephémère en ce samedi 19 février.
Toute la partie droite est réservée à la Société des Artistes Français, avec des stands pour les éditeurs d’art. Je n’ai pas photographié les deux mannequins superbes, d’au moins 1,90 mètres, des lianes métisses d’une grande beauté qui attiraient plus de monde (surtout masculin!) que les oeuvres d’art… Par contre, j’ai saisi les deux jeunes femmes qui jouaient merveilleusement bien et dont la musique a accompagné tout le début de ma visite.
Elles mettaient un tel entrain dans leur jeu que les spectateurs/trices dansaient sur place!
Mais laissons là musique et mannequins… Comme dans la partie présentée précédemment, je vous livre quelques photos – plus ou moins bonnes, et parfois prises « de travers » – de cette visite. Pas de commentaires, je vous laisse découvrir et, je l’espère, aimer quelques-unes de ces oeuvres, dont la variété est extrême.
Encore une fois, elles ne sont pas « représentatives » de l’ensemble… Il s’agit d’un choix d’échantillon et/ou de compositions que j’ai construit au gré de ma balade…
Je dédie la photo qui précède à « Karlhiver », dont j’ai fait la connaissance toute virtuelle lors du premier confinement, qui nous a donné l’occasion d’écrire « en écho », ici pour ce qui me concerne, et sur Facebook de son côté (Un jour Un tableau)… Depuis mon article sur les lavandières (ou bugadières), il place régulièrement sur son site – que je vous conseille vivement de visiter, si ce n’est déjà fait… il me « donne la pêche » chaque jour de l’année! – il place régulièrement, disais-je, des tableaux où l’on voit la lessive… A mon tour donc…
Mais reprenons notre errance parmi l’Art…
Je vous laisse sur cette robe virevoltante qui revêt la Femme Invisible… Car le prochain article sera consacré aux Visions de la Femme dans ce salon…