La Zone embellie…

Jamais je n’aurais pensé photographier Mers-les-Bains et Le Tréport sous cet angle peu « touristique ». Mais l’occasion était trop belle, en ce lundi de Pâques, avec ce double arc-en-ciel qui me faisait de l’oeil!

Et, pour une fois, je n’ai pas haï mon Iphone qui enregistre toutes les photos d’abord en vidéo, car écoutez en regardant ceci :

La vue sur le port tout proche était aussi impressionnante… mais il ne restait plus qu’un bout de l’arc!

Découverte de l’Opéra Royal de Versailles

Loin d’être une royaliste convaincue, je ne fréquente guère le Château de Versailles, si ce n’est pour ses magnifiques Jardins. Mais en ce soir de fin mars, l’annonce d’un ballet d’un chorégraphe que j’apprécie, Angelin Preljocaj, est bien alléchante. M’y voici donc, aux portes du Palais… ou plutôt de son Opéra, aussi royal que la Chapelle voisine, et que les statues qui me font une haie d’honneur dans la galerie qui n’est pas des Glaces…

Une foule plutôt BCBG attend patiemment… Le temps d’admirer une maquette (de quoi???)…

… et de boire une petite coupe (on ne peut prendre du « gros rouge qui tâche », en de tels lieux!)…

… et c’est l’heure. A ma grande surprise, l’Opéra n’est pas aussi vaste que je l’imaginais.

Vous avez vu? On ne peut pas oublier qu’il est « royal »! Même en regardant la scène! J’ai la chance d’être placée au premier rang d’une Corbeille, premier dans deux sens : de face comme de côté, ce qui m’offre une superbe vue sur le rideau…

Le spectacle comporte trois oeuvres : Annonciation, Torpeur et Noces. Dans l’ordre chronologique, il faudrait placer le dernier en premier, le premier en deuxième, et le deuxième en trois. Car ce sont deux créations anciennes, et une plus récente : respectivement 1989, 1995 et 2023. Et, curieusement, mon ordre de préférence va du plus récent au plus ancien. Je m’explique : j’ai beaucoup apprécié Torpeur. Magnifique danse d’une lenteur et d’une profondeur exceptionnelles. En second, Annonciation. Tout aussi puissante, d’une même tension entre pureté / sérénité et érotisme / volupté.

Aussi étais-je « sur un petit nuage » durant la première partie, et suis-je sortie de la salle, tout à fait subjuguée, ravie, le sourire aux lèvres.

Un petit sandwich et une tartelette aux pommes plus tard, me revoici prête à « m’envoler » à nouveau. Euh… J’allais oublié « et une nouvelle flûte enchantée…

Hélas! Le troisième ballet est heurtant, violent, dérangeant. Je comprends qu’un artiste ait besoin de subventions pour survivre, mais de là à produire sur de tels sujets, il y a une marge. Certes, les interprètes sont toujours aussi bon-ne-s. Certes, la technique y est. Certes, j’ai apprécié certaines figures… Mais je n’ai pas du tout validé le rapprochement des deux premières et de la dernière oeuvre; et j’en voulais (oui, c’est le terme idoine) à celui qui m’infligeait une telle déception. Est-ce le chorégraphe ou la personne qui a fait le choix du programme? Quoi qu’il en soit, mauvais choix pour moi que ce « triptyque« …

Il n’en reste pas moins qu’on ne peut rester insensible à la créativité de Preljocaj, au côté « osé » de ses oeuvres, et à la virtuosité des danseuses et danseurs… et que j’ai passé une excellente soirée dans cet Opéra, tout royal qu’il soit… Vous pourrez en voir des extraits ici (et ailleurs, il y en a beaucoup sur le net). Je ne résiste pas à l’envie de copier pour vous deux photos qui évoquent les passages que j’ai adorés, ballets 1 et 2.

Et, franchement, les ovations étaient bien méritées. Dommage que, pour les saluts finaux, les artistes soient dans la tenue du dernier ballet… je préférais celle du deuxième!

Qui est le Magicien Dose?

Je discutais, lors d’un récent vernissage, avec un artiste qui avait exposé, voici presque deux ans, des photographies qui m’avaient marquées. Je ne lui avais jamais parlé de ce blog, mais, cette fois, je lui dis que j’avais écrit sur cette exposition si extra-ordinaire, dans tous les sens du terme. Or j’ai appris hier qu’il n’avait pas trouvé l’article en question. Donc, cette nuit, fouilles archéologiques sur ce blog… et je me suis aperçue que l’article en question était resté dans les cartons. Enfin, plutôt, dans les brouillons! Pour tout vous dire, j’ai publié ici plus de 500 textes, mais il en est plus de 50 qui n’ont pas été achevés, et autant qui sont restés à l’état de « photos » (dossiers de photos enregistrés dans un répertoire « blog/titre d’article », mais sans écrits!). J’ai d’ailleurs aussi retrouvé le texte sur l’abbaye de l’Epau, dont je parlais dernièrement avec un Manceau…

En cette période où j’ai moins de travail, je vais essayer de combler un peu ce retard. En l’occurrence, un peu long, le délai, car l’exposition en question avait eu lieu en 2022…

Il faut donc vous replacer à ce moment, lorsque nous sortions du « tunnel », de l’enfermement, et, pour certain-e-s, de la peur, pour d’autres, du fort risque d’addiction à l’alcool dû aux « apéros-corona » avec les voisin-e-s…

J’ai découvert, dans cette médiathèque qui avait enfin rouvert ses portes, une exposition hors-normes. Un de ces moments où l’on retrouve l’Humain. Le Vrai. Le Vécu. L’Authentique. Mais aussi le Beau. Mais aussi l’Humour.

Le titre, en helléniste même pas distinguée que je suis, m’a interpelée : ‘Pandemia ».

Certes, si l’on se réfère au Dictionnaire de l’Académie Française, le mot « pandémie » a bien pour origine étymologique « pan » (pas le Dieu, mais l’équivalent de « tout » en français » et « demos », alias « le peuple ».

« xviiie siècle. Composé à partir de pan‑ et du grec dêmos, « peuple », sur le modèle d’épidémie. »

Mais, que je sache, « pandemia » n’a jamais existé en grec ancien. C’est le titre d’un polar

C’est aussi la traduction en italien et espagnol de « pandémie »… L’artiste a donc déjà fait une pointe d’humour en choisissant ce titre, comme hérité de la langue morte… Mais le thème de l’exposition est bien plus profond. Car les photographies sont un témoignage rempli d’émotions et d’empathie. Elles m’ont beaucoup émues. Mais pas seulement moi, à en juger par les visages des personnes présentes… Voici le petit mot qui présentait l’ensemble.

Comme toujours, impossible de « rendre » la qualité des oeuvres photographiques par de mauvaises prises avec un Iphone de base. Cependant, je vous en livre quelques-unes, qui vous permettront, je l’espère, d’imaginer les « doublement originales ».

Je n’ai hélas pas gardé trace du titre de la première, mais celui de la seconde est très parlant : « Désert affectif. Pavillon Isabelle, Eu. 20 décembre 2020. » Témoignage d’un médecin, à quelques jours de ce qui aurait dû être la Fête de Noël… Autre témoignage, cet auto-portrait (hélas bien mal reproduit par mes soins!).

Un médecin qui ne manque ni de talent artistique ni d’humour, comme en témoigne la photo dont le titre a été repris dans cet article.

Deux ans plus tard, à Paris…

Emotion, rire, mais aussi Beauté. Le « kalos kagathos » dans son entièreté, comme aux temps glorieux de Delphes. Regardez cette magnifique photo, hélas un peu « trahie » par mon manque de matériel et de technique.

Un autre exemple du talent de l’artiste? Le voici, dans cette superbe vue des cabines de la plage, un an après, intitulée avec humour aussi « Ligne de fuite ». Car quand s’éloigne le spectre de la Pandémie, l’Art revient en force…

Je ne vais pas vous dévoiler toutes les photos, elles sont bien trop nombreuses comme le montre cette vue d’une partie de l’exposition.

Mais en voici deux qui m’ont aussi particulièrement plu, et vous emmèneront sur la Côte d’Albâtre…

Après Mers-les-Bains, Varengeville-sur-Mer et l’église dont le clocher continue de veiller sur la tombe de Braque et de notre amie artiste…

Alors, vous reprendrez bien une dose? de souvenirs, d’humour, d’émotion, de rire, de beauté? Mais au fait, qui est le Magicien ?