Une journée de rencontres. Episode 1 : Young-sé Lee

Il est des journées qui commencent de manière assez ordinaire, mais se transforment par enchaînement de faits ou d’échanges… Tel fut ce samedi de février, qui a mis sur ma route des personnes capables de redonner sourire et espoir.

Deux d’entre elles sont arrivées en France depuis les contrées lointaines de l’Asie. Elles n’ont que cela de commun, outre leur force intérieure perceptible. Les 7 autres venaient hier du Vexin pour 2, de l’Est de Paris pour 3, de Paris pour la 6ème et environ de Corte pour la dernière. Mais oublions les considérations géographiques et revenons aux faits.

J’avais décidé de découvrir un des musées parisiens dans lequel je n’ai jamais mis les pieds: le Musée Cernuschi. S’y déroule actuellement une exposition sur l’utilisation des encres, thème qui m’avait alléchée. En outre, il était annoncé une démonstration de calligraphie. Moi qui m’y intéresse depuis ce stage organisé par le Ministère de la Coopération, voici bien longtemps, où j’avais eu la joie de rencontrer Hassan Massoudy – dont bien sûr nous ignorions qu’il allait devenir aussi célèbre! Donc, déjeuner vite expédié, à « l’heure des vieux », voiture, stationnement dans l’enceinte jouxtant le Parc Monceau (une chance!), Musée à 13h15, le seul créneau disponible sur le net le matin même. Une inorganisation assez remarquable, il faut l’avouer. Impossible de télécharger les billets. Un seul guichet pour les renseignements, la librairie, l’achat de billets et leur retrait (mon cas). Et pas moyen de réserver pour la calligraphie, alors qu’on nous annonce à peine une quarantaine de places pour l’événement dont nous apprenons qu’il aura lieu… à 15h30. Sachant que les trois quarts du Musée sont fermés et qu’il n’y a pas de café, l’attente va être longue! Mais le personnel est charmant, et la dame préposée à l’entrée promet de me faire garder deux places. J’aurais pu ajouter le personnel dans les rencontres donnant espoir… Car, par la suite, ils et elles ne furent pas moins de 7 pour gérer avec une amabilité certaine l’inorganisation qui a fini par le stationnement de l’ensemble du public sur un palier où les nouveaux arrivants les doublaient pour aller se mettre à la porte de l’auditorium, d’où le personnel était obligé de les renvoyer vers la queue. Vous pensez bien que deux sont quand même parvenus à « griller » tout le monde, y compris deux personnes âgées qui heureusement avaient apporté leurs sièges! Quant à moi, fort gentiment, il m’en fut apporté un par un charmant jeune homme. Enfin, après cette longue attente, La Rencontre. Celle de Young-Sé Lee.

Je ne saurai en réalité qu’après la séance qui il est. Car nulle présentation. Pas un mot. Aucun organisateur pour nous dire qui nous fait l’honneur de cette démonstration. Et, par la suite, aucun commentaire jusqu’à la fin où, enfin, se noue le dialogue avec l’artiste. Je comprends la nécessaire concentration du peintre, du calligraphe. Ce silence dans lequel il médite, conçoit, crée, avant de situer très précisément le pinceau à un endroit déterminé du « papier ». Mais au moins une affiche aurait pu nous informer sur l’artiste… Bref, tout ce que je vais maintenant vous dire de lui est né de la conversation qu’il m’a accordée à la fin de la démonstration. Et je souhaite le partager avec vous, car vous pourrez ainsi le découvrir. Pas seulement lui. Ses parents aussi.

En effet, Young-sé Lee est fils de deux artistes qui se sont rencontré-e-s en 1949 au Salon des Beaux-Arts de Séoul. Son père, Lee Ungno (décédé en 1989), est présenté en ces termes lors d’une exposition:

« Lee Ungno (1904-1989) est l’un des peintres asiatiques les plus importants du XXe siècle en raison de son rôle pionnier dans la fondation d’un art coréen contemporain, de sa participation au mouvement de l’art informel en France ainsi que de son enseignement de la peinture à l’encre qui inspira plusieurs générations d’artistes. »

Quant à sa mère, In-kyung Park, elle expose actuellement à la Galerie Vazieux, rue du Louvre. Elle avait 23 ans lorsqu’elle fut exposée au Salon où elle rencontra celui qui allait devenir son époux.

« Artiste dès son plus jeune âge, In-kyung Park expose en 1949 au Salon National des Beaux-Arts de Séoul où elle obtient le premier prix de peinture. « 

« À près de 97 ans, sa flamme créative continue de briller. Installée dans une petite maison baignée de lumière, Park In-kyung travaille quotidiennement, entourée par les arbres et la végétation. Le souffle du vent, un rayon de soleil, des feuilles déchues ou des pétales de rose, les éléments naturels sont pour elle une source d’inspiration inépuisable.

Assise au bord d’une table ou allongée sur le sol, l’artiste fait danser son pinceau et glisser l’encre noire sur la surface lisse du papier hanji. De ses mouvements fluides et ses touches assurées naissent des formes simples, presque abstraites, qui viennent chanter son ode à la nature. » (source)

La photo qui suit la montre à une époque récente, toute à son art.

Les deux artistes se sont installés définitivement en France en 1960. Le jeune Young-sé avait donc 4 ans lorsqu’il est arrivé à Paris. Pas étonnant qu’il maîtrise parfaitement le français, comme l’ont découvert les spectateurs/trices qui, au départ, pensaient avoir affaire à un allophone. Car nulle présentation n’a été faite de l’artiste qui allait oeuvrer pendant deux heures devant elles et eux… on en revient à l’organisation!

Artistes Young-sé Lee - Galerie Sabine Vazieux

Ce que je viens de vous dire est possible grâce à la gentillesse de celui-ci, qui a accepté des échanges avec le public – et en particulier avec moi – à la fin de sa démonstration. Il m’a entre autres dit qu’il était en train de refaire son site, et que je n’y trouverais rien. Ensuite, je me suis renseignée sur Internet…

« Artiste d’origine coréenne né en 1956 à Séoul, Young-Sé Lee, arrive très jeune à Paris où il s’initie à la peinture dans l’atelier de son père Ungno Lee, avant de fréquenter la grande chaumière, puis l’École des Beaux-Arts.

Son œuvre, résolument moderne, trouve ses racines dans la tradition asiatique. La nature, traduite de manière informelle, mêle végétal, minéral, eau, terre et lumière, et dialogue avec la richesse des matières et des techniques utilisées par l’artiste. » (source)

« Études à Paris à l’École d’Art Graphique (1974-1975), à l’École d’Art Appliqué (1975-1976), à l’Académie de la Grande Chaumière (1976-1978), et à l’École des Beaux-Arts (1980-1984). Young-Sé Lee participe à plusieurs expositions collectives de peintures depuis 1971 à Séoul, Londres, Paris (Asian Avant-garde, Paris, Salon des Réalités Nouvelles), Francfort (Foire Internationale de Francfort) et également à des expositions personnelles à Séoul, San Francisco, Strasbourg, Paris… Depuis 2010, parallèlement à son travail de peintre, il s’intéresse à la photographie. » (source)

C’est ainsi que j’ai appris que ce peintre et calligraphe avait une autre corde à son arc. En voici un exemple.

Ce fut un vrai plaisir de découvrir cet homme, au travers de sa création, mais aussi des commentaires qu’il voulut bien faire à la fin, à destination d’un public plutôt novice en la matière. Et je me suis promis d’aller à la galerie Vazieux, et d’essayer de trouver ses oeuvres picturales et photographiques dans les galeries et musées…

Peut-on aimer Deauville ? (2)

Rien de tel qu’une promenade sur les « planches » pour répondre à cette question.
Quittons donc la Presqu’île de la Touques, mon lieu de résidence, pour gagner la rive gauche et rejoindre la plage… Pour ce faire, trois solutions : aller faire le tour par le pont des Belges, qui relie Trou- et Deau-ville, prendre le bac (mais il ne fonctionne qu’à marée haute (et je ne l’ai pas vu fonctionner du tout…?), ou emprunter le pont situé entre les deux nouvelles tours marquant l’entrée du port. C’est tout naturellement que nous l’empruntâmes, car situé… en face de la résidence! Paresse oblige…

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Une des tours vue du balcon

En réalité, l’une des tours est l’ancien phare du port, qui a été rénové et « doublé » d’une tour presque jumelle.

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J’apprends bien vite que le quai porte le nom de l’Impératrice Eugénie… « Sur le port de Deauville, au petit matin du 7 septembre 1870, l’Impératrice Eugénie, sur la route de l’exil, embarque depuis ce quai, avec le Docteur T.W. Evans, sur la goélette La Gazelle, afin de rejoindre l’Angleterre. »

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La lumière est superbe, en ce matin de janvier à la douce fraîcheur. Un soleil pâle éclaire magnifiquement le port et Trouville…

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J’ai malheureusement « raté » la photo de l’entrée du chenal, mais je ne résiste pas à l’envie de la partager quand même avec vous, certaine de votre indulgence.

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Un homme veille sur l’entrée de la plage. Son buste est maltraité par les volatiles, marins ou non.

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Ce n’est ni un artiste ni un élu. Mais un homme d’affaires, le fondateur du restaurant Maxim’s.

« En 1905, il est sollicité par la municipalité de Trouville-sur-Mer pour prendre la direction du casino de la station balnéaire, ce qui permet ainsi à Trouville de faire venir sur la côte normande une partie de la clientèle parisienne de Cornuché. En 1909, il est envisagé de reconstruire le casino, mais le projet soutenu par Cornuché n’est pas celui qui est retenu ; il donne alors sa démission et s’en va trouver le maire de Deauville, Désiré Le Hoc, à qui il propose son projet4.

Ainsi naît en 1912 le casino de Deauville, contribuant au succès de la station normande5.

Eugène Cornuché meurt le 1er avril 19266 à Paris. C’est son associé François André – l’oncle de Lucien Barrière – qui reprend alors le casino de Deauville. » (Wikipédia)

La plage est déserte. Seuls y courent des chevaux attelés, sans doute en prévision de la course du week-end. Les planches sont aussi bien vides.

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Une exposition de photographies un peu « kitch » casse malencontreusement la belle harmonie de ces lieux.

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De belles horloges égrènent secondes, minutes et heures. Là aussi, faute de goût : elles ne servent qu’à la publicité, à peine déguisée, de la marque.

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Non loin de ce panonceau flambant neuf, un pauvre vieux rouillé évoque un grand peintre, relégué sur un recoin des cabines.

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Le seul café de l’endroit est fermé. Impossible donc de boire un café en profitant de la belle vue d’une plage déserte. Dans le lointain la brume occulte un peu l’horreur industrielle…

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Quand le mauvais goût sert la pédagogie et la créativité…

Une balade en bord de Seine, en un bel après-midi de janvier, m’a conduite par hasard au Jardin des Plantes. Une affiche, à l’entrée du Parc, indique une exposition qui, justement, se termine ce jour. Comme la nuit approche, il faut faire vite pour la découvrir! Un peu frileuse, je l’avoue, car ce que j’y avais vu les années précédentes, en cette même époque de l’année, avait quelque peu bousculé mes codes esthétiques… Et ce fut encore le cas. J’aurais dû me méfier, en voyant l’affiche.

Jugez-en par vous-même… Le pauvre Lamarck, à la pause pensive, est tranquillement posté, d’ordinaire, à l’entrée nord du Jardin.

Et le voici soudain complètement envahi par une horde de plantes et d’animaux géants, et surtout de couleurs « flashy ».

L’intention cependant est louable : reproduire en « changeant d’échelle » – mais je ne suis pas parvenue, même sur le site officiel, à comprendre quelle « échelle » avait été retenue – des « scènes  » de la vie animale (oui, zoocentration, pour celles et ceux qui étaient au Tibet avec moi hier soir). Ainsi, on peut voir ces charmants êtres s’entre-dévorer (non, vous ne verrez pas de photo, suis une âme trop sensible)… Ainsi, qui va absorber l’autre?

… ou en pleine copulation (bon, d’accord, une image avec carré blanc).

La promenade permet de découvrir de nombreuses espèces, et la vulgarisation est omniprésente grâce à des panonceaux explicatifs. Prenons l’exemple de l’adorable animal que voici.

Cela ferait un joli prénom, « Palomène », n’est-ce pas?

Sans surprise, je dois avouer que je fus davantage attirée par les papillons et libellules… Très stéréotypé, non?

Rassurez-vous, je ne vais pas faire défiler les 95 photographies que j’ai prises! Mais pourquoi autant, alors que je vous ai annoncé en introduction ma désapprobation des couleurs flashy? Tout simplement parce que j’ai pris plaisir à prendre des photos, et me suis amusée à cadrer et jouer de la lumière. D’abord parce que j’ai été fascinée par la représentation de la flore.

Avez-vous remarqué combien certaines photos sont « ratées » à cause de la lumière… Pas facile de faire un « reportage » au mois de janvier aux alentours de 17 heures! Alors, je me suis demandé si je ne pouvais pas transformer l’inconvénient en avantage, et tenter le contre-jour. Hmmm… pas très réussi!

C’est alors qu’est née l’idée de tenter le noir et blanc… Je viens juste de savoir que mon Iphone permet cela, autant essayer!

Et cela vous permet d’obtenir la réponse à l’énigme proposée voici quelques jours… La photo qui vous a été présentée comme « test » de noir et blanc a bien été prise au Jardin des Plantes en ce 15 janvier! Le flashy conduit à tout… et même au noir et blanc!

Coques en stock

Tout a commencé par un transport de fonds… Pas de liquidités, bien sûr, mais des oeuvres d’art. « Des photos », m’avait dit l’amie pour laquelle je m’étais engagée. Ce qui m’a conduite, un vendredi matin, au Nord de la Gare du Nord, autrement dit dans un quartier exotique pour l’adepte de la Rive Gauche que je suis. Et m’a aussi amenée à de multiples SMS et communications téléphoniques avec une artiste inconnue, qui me semblait bien stressée pour être réellement une artiste. Une représentation, je m’en rends compte. Pourquoi pensais-je que les artistes devaient être plus « zen » que les autres???

Nomade, je le suis. Et une nomade vit dans le moment présent. Fixer un jour de rendez-vous des semaines à l’avance relève du défi. Et fixer une heure de rendez-vous la veille un challenge. Bref, nous parvînmes quand même à nous retrouver, au pied de son immeuble, en ce vendredi matin. Vite, transformer ma compagne à 4 roues en « utilitaire », en abaissant les sièges arrière et en libérant le maximum de places (j’ai toujours dans ma voiture des couvertures, un sac de couchage, un oreiller, un réchaud et du matériel divers! sans compter que ce jour-là, partant en week-end, j’avais aussi une valise et mon ordinateur…). Une dame descend, nous nous saluons après qu’elle eut observé l’espace disponible. Puis elle redisparaît dans l’immeuble. J’attends dans ce quartier qui ne me semble guère accueillant… Elle revient avec un immense carton plat. Puis repart. Je place le carton au fond du coffre. Il ne reste plus guère de place pour autre chose! Sachant qu’elle avait bien spécifié que rien ne devait être placé au-dessus. Trois autres allers et retours. Mais, cette fois, des sacs avec des cadres plus petits et entassés. Tout finit par entrer. Nouveau salut. Et me voici partie vers la Picardie. Ce n’est que le lendemain, en effet, que je gagnerai la Normandie, plus exactement Le Tréport, où ma cargaison est attendue. Le samedi, impossible d’approcher la galerie de mon amie : marché plus fête foraine! J’attends donc le soir pour effectuer la livraison. Et rassurer enfin l’expéditrice. Je réalisai alors que j’ignorais la teneur de ce que j’avais transporté, que je n’avais ni compté ni vérifié ce que m’avait confié une parfaite inconnue! Et j’eus hier la preuve d’une erreur. Pas dans le nombre ni l’état. Non, tout était bien parvenu. Mais dans la teneur. Je pensais avoir transporté des photographies en noir et blanc. Pourquoi? Encore une représentation! J’ai réalisé que pour moi « photo d’art = photo en noir et blanc »… Pourquoi? Mystère…

Car les oeuvres enfin acheminées au Tréport, à la Galerie Résonances, sont bien des oeuvres d’art. Et pourtant éclatantes de couleurs.

Hier soir avait lieu le vernissage, et j’ai pu découvrir ce qui avait meublé mon véhicule pendant plus de 24 heures… Relisez le titre de cet article. Qu’a pu photographier cette Dame? Je vous aide avec un premier tableau (pris un peu de travers, excusez-moi…).

Vous avez deviné ? La mer ? Que nenni. Pourtant vous n’en êtes pas loin… Une autre photo ?

« Mais ce n’est pas une photo, c’est un tableau ! », ai-je souvent entendu dire hier soir. A juste titre. L’artiste elle-même considère qu’elle fait des tableaux… mais sans pinceaux (ni queue d’âne!). Simplement avec son appareil-photo.

Cathy raconte que, face à un groupe de jeunes élèves, elle leur avait proposé un brainstorming autour de la question « à quoi cela vous fait-il penser? », et avait obtenu un grande palette de réponses…

Alors, que photographie-t-elle ? Pensez au titre…

Des coques.

Pas des oeufs, non. Mais l’allusion au Capitaine Haddock pourrait vous aider. Des coques de navires, oui. En Bretagne ou au Maroc, pour la plupart des oeuvres présentées ici. Mais aussi dans bien d’autres ports. En voici deux autres exemples, toujours aussi mal pris.

Inutile de vous dire que j’ai beaucoup aimé. Expression plate, certes. Et cela ne me ressemble pas. Je suis d’accord. Mais « j’ai aimé » est ce qui me semble le plus fort, en l’occurrence. Et cela m’a rendu envieuse. Car moi aussi, je photographie parfois des coques, à marée basse. Souvenez-vous, j’avais fait une série à Camaret. Et une autre au Crotoy. Et des photos isolées, aussi, sur divers cours d’eau. Descendre sur la grève, patauger dans la vase, je connais. Choisir l’angle, la lumière, le cadrage… Mais jamais réussi d’aussi belles photos… C’est ça, l’art.
Seul bémol pour moi : j’aurais préféré des tirages « mat » pour la plupart d’entre elles… Mais il doit y avoir une raison au choix effectué de les faire en « brillant »?

Une dernière, hélas mal « rendue » par mon Iphone, d’autant qu’elle est exposée dans l’escalier qui descend à la cave. Cette fois, c’est à Tanger que les trois ont été prises.

Saisir l’instant, mais aussi magnifier les traces de l’usure et de l’abandon, des coups et des marques, de l’imperfection et de la destruction… Devenir médiateur-e entre le Temps et l’Homme, l’Objet et le Sujet, l’Anéantissement et la Vie… L’oeil de l’Artiste et la Magie des technologies…

Une longue histoire, mais toujours autant de fantasmes autour de La Femme…

La Société des Artistes Français a une longue histoire, comme elle le raconte sur son site. Elle serait issue du Salon initié par Colbert en 1667. Et existe en tant que telle depuis 1881.

« En 1881, elle prend son nom actuel de Société des Artistes Français. L’Etat lui délègue le soin d’organiser une exposition annuelle des Beaux-Arts et la charge de s’administrer elle-même.

En 1883, un décret paru au journal officiel la déclare « d’Utilité Publique »

Depuis 1901, tous les ans, si l’on excepte quelques interruptions dues aux guerres ou à des travaux, le Salon a lieu à Paris au Grand Palais des Champs-Elysées. »

Une mini-exposition sur son histoire est présentée, et donne l’occasion d’observer l’immense différence entre les Salons d’autrefois et ceux d’aujourd’hui.

Cela saute aux yeux : il y a bien eu une forme de démocratisation, même si l’on peut encore observer que le public aujourd’hui ressort d’une certaine « élite », plus « intello-bobo » qu’aristocratico-bourgeoise.

Il est par contre un point commun évident. Regardez bien la photo ci-dessus. Que représentent les statues?

Eh oui, des femmes… De la femme comme objet de l’art à la femme comme objet, y a-t-il tant de pas? L’artiste magnifie-t-il gratuitement l’objet de ses fantasmes?

Je ne répondrai pas à cette question et vous laisse ce soin. Je vous propose simplement une balade dans cette exposition, orientée autour de la thématique « représentations de la femme »… là encore, une sélection de mon cru, donc éminemment subjective. D’autant que j’ai choisi les oeuvres que j’aimais ou qui m’interpellaient…

Vous en avez déjà vu certaines dans les précédents articles, – excusez-moi des « redites » -, mais elles devaient aussi apparaître dans ce florilège sans commentaires.

Je terminerai par mon propre Palmarès : peinture, photo et sculpture…