Si je voulais tant revoir le Musée, c’est pour trois raisons : la première, Boudin. J’aime ce peintre, et je me souvenais qu’il y était accueilli. La seconde, ce sont les maquettes de navires, qui avaient frappé mon esprit. La troisième, l’ivoire. Je n’ai pas été déçue… Et j’ai découvert trois autres sources d’intérêt : comme à Honfleur, Boudin y côtoie Saint-Saëns; la collection de peinture évoque avec bonheur l’histoire de Dieppe; et la sculpture, avec divers matériaux, n’y est pas oubliée.
Je me propose donc de reprendre tout cela dans l’ordre, avec vous.
Promenade 1. La vie à Dieppe vue par les peintres

Pour celles et ceux qui connaissent la ville, vous reconnaîtrez les quais sud et ouest. Par contre, le pont tournant et le parking ont remplacé ce que l’on peut voir au premier rang, qui donne un caractère assez champêtre à ce qui est maintenant si urbain!

Un petit clin d’oeil à « Karlhiver » : les dames sont en train d’étendre leur linge sur les barrières… Et, puisqu’on parle de lessive… J’ai découvert que les dames faisaient sécher, voire « blanchir » sur la Prairie et les galets. Peut-être les voiles?

Les vues du port ne manquent pas, mais j’en ai choisi une qui m’a rappelé mes terreurs d’enfant.

A l’époque de ce tableau comme à celle de mon enfance, les grands navires partaient vers l’ouest depuis le port qui est désormais réservé aux bateaux de plaisance. Et ils pressaient les voyageurs, puis signalaient leur départ en actionnant des sirènes, dont le son me terrorisait. Plus de voyageurs maintenant, et plus de sirènes : un port extérieur a été construit à cet effet, défendu par d’impressionnants barbelés.
La mode des bains de mer est venue bouleverser la vie des Dieppoises et des Dieppois. J’ai particulièrement été interpellée par ce tableau ovale (au fait, j’ai découvert le tondo, mais comment appelle-t-on un tableau ovale?) représentant la plage de Dieppe au moment de la Première Guerre Mondiale. Regardez bien : on y voit des soldats français, mais aussi des tirailleurs sénégalais…

Chose promise, chose due. Je ne pouvais terminer cette série de tableaux sans Boudin! Il a peint entre autres les falaises du Pollet. Le Pollet, c’est ce que vous voyez au fond quand vous regardez Dieppe depuis le château (voir article précédent). Un village autrefois, dont l’église domine le port. Rattaché à la ville, il a gardé une identité forte encore aujourd’hui.
