Si je voulais tant revoir le Musée, c’est pour trois raisons : la première, Boudin. J’aime ce peintre, et je me souvenais qu’il y était accueilli. La seconde, ce sont les maquettes de navires, qui avaient frappé mon esprit. La troisième, l’ivoire. Je n’ai pas été déçue… Et j’ai découvert trois autres sources d’intérêt : comme à Honfleur, Boudin y côtoie Saint-Saëns; la collection de peinture évoque avec bonheur l’histoire de Dieppe; et la sculpture, avec divers matériaux, n’y est pas oubliée.
Je me propose donc de reprendre tout cela dans l’ordre, avec vous.
Promenade 1. La vie à Dieppe vue par les peintres

Pour celles et ceux qui connaissent la ville, vous reconnaîtrez les quais sud et ouest. Par contre, le pont tournant et le parking ont remplacé ce que l’on peut voir au premier rang, qui donne un caractère assez champêtre à ce qui est maintenant si urbain!

Un petit clin d’oeil à « Karlhiver » : les dames sont en train d’étendre leur linge sur les barrières… Et, puisqu’on parle de lessive… J’ai découvert que les dames faisaient sécher, voire « blanchir » sur la Prairie et les galets. Peut-être les voiles?

Les vues du port ne manquent pas, mais j’en ai choisi une qui m’a rappelé mes terreurs d’enfant.

A l’époque de ce tableau comme à celle de mon enfance, les grands navires partaient vers l’ouest depuis le port qui est désormais réservé aux bateaux de plaisance. Et ils pressaient les voyageurs, puis signalaient leur départ en actionnant des sirènes, dont le son me terrorisait. Plus de voyageurs maintenant, et plus de sirènes : un port extérieur a été construit à cet effet, défendu par d’impressionnants barbelés.
La mode des bains de mer est venue bouleverser la vie des Dieppoises et des Dieppois. J’ai particulièrement été interpellée par ce tableau ovale (au fait, j’ai découvert le tondo, mais comment appelle-t-on un tableau ovale?) représentant la plage de Dieppe au moment de la Première Guerre Mondiale. Regardez bien : on y voit des soldats français, mais aussi des tirailleurs sénégalais…

Chose promise, chose due. Je ne pouvais terminer cette série de tableaux sans Boudin! Il a peint entre autres les falaises du Pollet. Le Pollet, c’est ce que vous voyez au fond quand vous regardez Dieppe depuis le château (voir article précédent). Un village autrefois, dont l’église domine le port. Rattaché à la ville, il a gardé une identité forte encore aujourd’hui.

J’ ai trouvé une biographie d’Eugène Boudin (1824-1898) qui intéressera peut-être : ‘La jeunesse normande
Eugène Boudin naît en 1824 à Honfleur, port de Normandie, proche du Havre. Son père est marin de commerce sur la ligne maritime Le Havre-Hambourg et sa mère femme de chambre sur des bateaux de commerce. Eugène fréquente une école catholique du Havre. Lorsque la famille s’installe au Havre en 1835, le jeune Eugène a 11 ans. Son père le place comme mousse sur un bateau reliant le Havre à Honfleur, soit un trajet de 10 km.
Cette initiation à la vie de marin sera de courte durée. Dès 1836, il est employé comme commis chez l’imprimeur havrais Joseph Morlent puis chez le papetier-encadreur Alphonse Lemasle. Cette activité ne lui déplaît pas puisqu’en 1844, il décide de créer son propre commerce de papetier-encadreur avec un associé, Jean Acher, ancien contremaître de Lemasle. Le commerce est fréquenté par des artistes (écrivains, peintres, musiciens). Ce sont les arts graphiques qui vont attirer le jeune homme, qui commence à dessiner. Jean-François Millet (1814-1875), lui-même normand, de passage au Havre, l’encourage. Thomas Couture (1815-1879), grand maitre de l’académisme et professeur respecté, l’incite à apprendre la peinture… L’apprentissage
En 1846, Boudin a 22 ans. Il cède sa part du fonds de commerce pour se consacrer entièrement à son art. Il commence par s’inscrire à l’École municipale de dessin du Havre. Pour vivre, il peint des scènes de genre, des natures mortes et quelques portraits pour la bourgeoisie locale. En 1848, il voyage en Belgique et aux Pays-Bas et découvre les grands maîtres flamands et néerlandais.
Le potentiel d’Eugène Boudin a été repéré par plusieurs personnes influentes. Le conservateur du musée du Havre, Adolphe-Hippolyte Couveley (1802-1867), également peintre de marines, intervient en sa faveur auprès du conseil municipal du Havre pour l’octroi d’une bourse d’étude. Les soutiens de Thomas Couture, du peintre Constantin Troyon (1810-1865) et de l’écrivain Alphonse Karr (1808-1890) permettront l’obtention d’une bourse annuelle de 1200 francs pendant trois ans. Boudin doit, en contrepartie, faire parvenir chaque année des tableaux de sa main au musée du Havre.
En juin 1851, le jeune peintre arrive à Paris et s’inscrit dans l’atelier du peintre Eugène Isabey (1803-1886) ainsi qu’au musée du Louvre comme copiste. Outre ses copies des maîtres flamands du Louvre, Boudin continue à peindre et à vendre des natures mortes afin de compléter ses ressources… » https://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-19e-siecle/eugene-boudin.html
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Merci beaucoup ! Et auriez-vous par hasard la réponse à la question de la dénomination des tableaux de forme ovale???
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