Le chant de la Terre

Je dois avouer que parfois je suis complètement stupide… Ceci en est un exemple. J’avais envie de voir un spectacle de danse… Et l’affiche du Châtelet m’a inspirée… Places prises. Trajet vers le théâtre difficile en ce jour de grève. Mais m’y voici. Ravie, car je ne suis jamais retournée en ces lieux depuis… Hair, version initiale, vue du poulailler car, en tant qu’étudiante, je n’avais pas assez pour me payer autre chose. Et encore, c’était une folie!

Cette fois, fauteuil d’orchestre. Scène noire. Fumerolles. Empilement de branchages comme pour un feu.

Un homme, tout de noir vêtu, arrive sur scène. Et commence à chanter. En allemand, bien sûr, puisque c’est une oeuvre de Mahler. Malheureusement, traduite en français et en anglais sur des écrans bien visibles. Pourquoi « malheureusement »? Parce que cela distrait, d’abord. Mais c’est toujours le cas. Ce qui est plus rare, c’est de constater autant de divergences entre les deux traductions. Au point que, parfois, il n’y avait presque aucun rapport entre les deux phrases. Et pire : aucune ne traduisait vraiment les paroles en langue germanique (que je comprends vaguement).

La première moitié du spectacle m’a laissée peu enthousiaste. Je n’ai pas aimé les deux grands rideaux qui s’abaissaient et se levaient. Aucune esthétique, et cela me gênait. J’ai eu du mal à comprendre l’enchaînement des lieder, n’y trouvant aucune logique.

Par contre, la voix de la chanteuse m’a entraînée dans des émotions puissantes et des songes prenants. D’autant que cela s’accompagnait de déplacements gracieux sur la scène, dont le noir désormais jouait avec le blanc trouble des fumerolles ou le blanc pur de flocons de neige artificielle. Pas une danse. Mais presque…

Christina Daleska (alto) et Maximilian Schmitt (tenor)

Les recherches que j’ai effectuées concernant la chanteuse m’ont amenée à me questionner : pour certains, elle est « alto », pour d’autres, « soprano », voire « mezzo-soprano ». Je ne suis pas parvenue à y voir plus clair, mais les extraits écoutés sur Internet font entendre effectivement une variété de tessiture.

Au centre, le chef d’orchestre Emilio Pomarico, qui dirigeait l’ensemble Klangforum Wien

Avec toute l’équipe du spectacle

Le spectacle n’est pas en ligne à l’heure où j’écris ces mots, mais vous pourrez en entendre une autre version sur ce site ou une version plus ancienne sur celui-ci. Pour comprendre l’oeuvre, voici une explication claire et intéressante de celle que l’on considère comme l’oeuvre testamentaire de Gustav Mahler, avec un entretien de Reinhert de Leeuw, qui a composé la version musique de chambre de l’oeuvre, quelques jours avant sa mort, mais qui survivra « éternellement » comme son prédécesseur, grâce à cette oeuvre sublimant la mort…

« Ewig… Ewig.. »

« « Ewig » (« pour toujours ») qui est  répété plusieurs fois, est une sorte de mantra, accompagné d’accords soutenus par l’orchestre, qui comprend la mandoline,  les  harpes et le célesta. L’accord final, disait Benjamin Britten, laisse une impression désespérée de déchirement où la musique se perd dans le silence. »

Une autre explication, écrite celle-ci, met en lien l’oeuvre avec les poèmes chinois qui l’ont inspirée. J’y ai découvert que ce que j’avais préféré est le sixième morceau, « Der Abschied » (« Le Départ »).

Précession et nutation

Vous n’êtes pas sans savoir à quel point j’aime apprendre des mots. En voici deux que l’on a utilisés devant moi, et dont j’ai dû rechercher le sens par la suite. Si vous les connaissez, passez cet article. Sinon, je vous emmène dans l’espace…

L’origine de leur emploi était une discussion sur… les symboles des évangélistes. Faut-il vous rafraîchir la mémoire? Allons-y.

Représentation de Saint Jean

Trois des évangélistes sont associés à des animaux. Ci-dessus, l’aigle. On sait dès lors que c’est Saint Jean qui est représenté…

Ce n’est pas un chien qui surveille Saint Luc en train d’écrire, mais bien un bovidé. Original, non? Surtout qu’il est ailé! Un boeuf? Il semblerait que oui, si l’on observe les détails.

Mais il n’en fut pas toujours de même : ce fut parfois un veau, et parfois un taureau.

« Les enlumineurs du Moyen Âge aimaient peindre saint Luc qui était leur saint patron et le représentaient avec son animal évangélique. Le bœuf de saint Luc n’a pas toujours été un bœuf. Les Irlandais du haut Moyen Âge lui préféraient un veau, symbole d’innocence, et les carolingiens un taureau, symbole de puissance, mais au poil blanc, symbole de pureté. Au temps carolingiens, le bœuf est l’émanation même de Dieu qui souffle à saint Luc la parole divine. Il apparaît souvent ailé et nimbé. Peu à peu le bœuf se transforme en compagnon du saint, lui tenant son livre, lui servant de lutrin, et même parfois de repose pied. » (source)

Et, sur l’épaule de Saint Marc, ce n’est pas un chaton, mais un gentil lion…

Saint Marc, évangéliste - Christ Roi

Le quatrième, lui, n’a pas eu droit à son animal totem, mais à un ange. Vous l’avez vu enfant ci-dessus, le voici plus âgé…

File:Godfried Maes - St Matthew the Evangelist.jpg

Si vous réunissez les quatre (tétra en grec) images (ou formes, morphé en grec), vous obtenez un tétramorphe.

Tétramorphe

« Devant le trône, on dirait une mer, aussi transparente que du cristal. Au milieu du trône et autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par-derrière. Le premier Vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau ; le troisième Vivant a comme un visage d’homme. Le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol. Les quatre Vivants, portant chacun six ailes, sont constellés d’yeux tout autour et en dedans. » (Apocalypse, IV, 6-8).

Le texte est de Saint Jean, situé à la fin du Nouveau Testament. A présent, je vous propose de lire ce texte :

« Tandis que je regardais, j’ai vu qu’un vent de tempête venait du nord, et il y avait un énorme nuage et du feu qui jaillissait; une lumière vive les entourait. Et au milieu du feu, il y avait quelque chose qui ressemblait à l’électrum.  Dans le feu, il y avait quelque chose qui ressemblait à quatre créatures vivantes ; leur aspect était semblable à celui d’un humain. Chacune d’elles avait quatre visages et quatre ailes. Leurs pieds étaient droits et ressemblaient à ceux d’un veau. Ils brillaient comme le cuivre poli.   Les créatures vivantes avaient des mains humaines sous leurs ailes sur chacun des quatre côtés. Elles avaient toutes les quatre des visages et des ailes.   Leurs ailes se touchaient l’une l’autre. Les créatures vivantes ne se tournaient pas lorsqu’elles se déplaçaient ; chacune allait droit devant elle.   Voici à quoi ressemblaient leurs visages : elles avaient toutes les quatre un visage d’homme, avec un visage de lion à droite et un visage de taureau à gauche, et elles avaient toutes les quatre un visage d’aigle.  C’est ainsi qu’étaient leurs visages. Elles avaient les ailes déployées vers le haut. Chacune avait deux ailes qui se touchaient l’une l’autre et deux ailes qui couvraient son corps Chacune allait droit devant elle ; elles allaient partout où l’esprit les poussait à aller. Elles ne se tournaient pas lorsqu’elles se déplaçaient.  Et les créatures vivantes avaient l’aspect de braises incandescentes. Quelque chose qui ressemblait à des torches aux flammes éblouissantes allait et venait entre les créatures vivantes, et des éclairs jaillissaient des flammes. Et quand les créatures vivantes allaient et venaient, leurs déplacements ressemblaient à des éclairs. » (source)

char des Elus; Ezechiel;William Blake;Prophète Daniel;  Miton;Melville;Faulkner;Xanadu;Orson Welles;Coleridge;mystique  juive;Merkaba;Gnose juive;ascèse;guematria; kabbale;Isaac Luria;Pardès;Talm  – Octoscopie
La Vision d’Ezechiel, Giuseppe Longhi

Ce texte est situé dans la Bible. Il s’agit de la Vision d’Ezechiel (Ezechiel 1:4-28). Il se poursuit avec la description des quatre roues du char. Quatre, un nombre que l’on rencontre ailleurs : en Egypte, avec les quatre hypostases du Créateur, comme sur le temple de Sobek et Haroëris à Kôm Ombo (Ptolémée VI, IIème siècle avant J.C.).

Regardez bien là-haut… Vous les reconnaissez?
A Babylone, quatre siècles plus tôt, ils représentaient les quatre points cardinaux : le Nord, c’était le lion; le Sud, l’aigle; l’Ouest, le Taureau. Une seule différence : c’est un serpent qui représente l’Est. Pourquoi a-t-il changé? Peut-être parce que le serpent, dans la Bible, n’est autre que le symbole du Diable, du Démon, du Mal. On lui a substitué son antithèse, l’Ange, un androïde.

Quatre, c’est aussi le nombre des saisons, n’est-ce pas, Vivaldi? Et on en arrive aux constellations et aux signes du Zodiaque.

Vous en avez reconnu deux, n’est-ce pas? Le Lion… c’est l’Eté. Le Taureau… le Printemps. Vous allez me dire : mais il n’y a ni Aigle ni Ange. Eh si ! L’aigle est associé au Scorpion, dans l’Antiquité. L’Aigle, c’est donc l’Automne. Reste l’Ange… vous avez deviné ? Lequel des 12 (3×4, soit dit en passant…) signes, laquelle des 12 constellations a une forme humaine? Le Verseau, déjà représenté dans l’Egypte antique par un homme versant de l’eau.

Résumons-nous. Dans l’Antiquité, 4 saisons, identifiées par 4 constellations qui les caractérisent. Tout cela repris par un récit se déroulant à Babylone, vers 630 avant notre ère. Visible sur un temple égyptien du 2ème siècle av. J.C. Vous me suivez? On est bien avant l’histoire des Evangiles ! J’ai cherché à identifier les dates des évangiles, ce n’est pas simple… et ça se complique encore quand on cherche les dates des auteurs. Impossible, par exemple, pour Matthieu, alias Levi. Mais lui et les trois autres (non, pas les Mousquetaires… dont vous remarquerez qu’ils étaient aussi quatre, comme le Club des Quatre de l’enfance des filles nées dans les années 50, les Quatre filles du Docteur March… mais aussi les Quatre Vents du Mahjong, les Quatre points cardinaux, les Quatre éléments, sans parler de la Quatrième dimension… Et il a fallu le trèfle à quatre feuilles pour passer du 4 au 5. Il faudra peut-être que j’y revienne?

Les Saisons calendrier 4 works by Alphonse Mucha on artnet
Les quatre saisons de Mucha

Vous devez vous demander, si vous connaissez le sens des termes sur lesquels j’ai enquêté, quels liens unissent les évangélistes, leurs symboles et ces termes ? Un peu de patience… En effet, il faut d’abord comprendre le noeud du débat. Il s’agit bien des quatre saisons, décalées des constellations comme vous avez pu l’observer sur le schéma situé plus haut. Comment s’explique ce décalage? Eh bien, oui, par la précession des solstices. Nous y voilà.

 » Mouvement rétrograde du point vernal sur l’écliptique, lié au déplacement de l’axe terrestre autour de la direction du pôle moyen de l’écliptique«  (Astron. (cilf) 1980). Le soleil franchissait le passage équinoxial sous le signe du taureau, et (…) ce n’est que par l’effet de la précession des équinoxes, qu’il le franchit de vos jours sous le signe de l’agneau (Dupuis, Orig. cultes,1796, p.337).

« Une autre objection d’origine astronomique est celle de la précession des équinoxes (Beer1939, p.13).

« Ces longitudes étant comptées à partir des points équinoxiaux, leur commun accroissement équivaut à la rétrogradation de ces points, qui, graduellement déplacés en sens contraire du soleil, doivent produire chaque année, dans le retour des équinoxes, un avancement ou précession d’environ 20 minutes, temps que le soleil emploie à décrire 50 » de l’écliptique. D’après ce déplacement fondamental, les points équinoxiaux accompliraient une révolution entière (…) en une période de 260 siècles, dont nous n’avons parcouru, depuis Hipparque, qu’une faible partie… Comte, Traité philos. d’Astron. pop.,Paris, Carilian-Goeury, 1844, p.307. » (CNRTL)

Ne comptez pas sur moi pour vous expliquer le phénomène physique ni astronomique. C’est très bien fait dans cette vidéo, que je me sens incapable de résumer. Elle m’a aussi appris que je me trompais dans la définition de l’équinoxe et la confondais avec l’équilux! Encore un mot nouveau pour moi, toujours aussi ignare…

Et voilà comment une discussion entamée lors d’un concert dans l’église Saint Julien le Pauvre a débouché sur une véritable enquête à travers l’Histoire et l’Espace…

Mais ce n’est pas tout. Un défi me fut lancé à l’issue de celle-ci : « Et il ne faut pas confondre « précession » et « nutation »! » A ma question « Qu’est-ce? », réponse « Tu n’as qu’à chercher ». Donc, j’ai obtempéré. Et trouvé l’explication sur cette vidéo.

J’y ai appris que j’aurais dû mieux lire d’Alembert, qui a écrit sur nutation et précession.

L’original, datant de 1749, est accessible en ligne gratuitement. Vous pouvez lui préférer une version plus moderne, comme celle qui est intégrée dans ce livre du CNRS.

Je laisse à l’Encyclopaedia Universalis le soin de résumer:

« De même que l’axe d’une toupie qui tourne décrit un cône sous l’action de la pesanteur, l’axe de rotation de la Terre décrit, en 25 800 ans environ, sous l’action des forces d’attraction de la Lune et du Soleil, un cône dont le demi-angle au sommet est de 230 26′. C’est le phénomène général de la précession. Ainsi, la direction du pôle Nord céleste, actuellement voisine de celle de l’étoile Polaire, en était éloignée de 90 il y a 2 000 ans. Elle sera proche de celle de l’étoile Véga dans 11 000 ans.

Le plan de l’équateur, perpendiculaire à l’axe de la Terre, tourne aussi, de même que l’équinoxe de printemps (ou point γ), intersection de ce plan avec l’écliptique. Cette direction servant d’origine aux systèmes de coordonnées stellaires, les coordonnées des astres fixes varient elles aussi avec le temps. Ce phénomène a été mis en évidence par Hipparque au iie siècle avant J.-C., découverte complétée par celles du mouvement de l’écliptique (xviie siècle) et de la nutation de Bradley (xviiie siècle).

On décompose ce mouvement complexe en deux parties : la précession proprement dite, mouvement continu et actuellement légèrement accéléré de l’axe de la Terre sur un cône de révolution, et la nutation, mouvement multipériodique faisant décrire à cet axe des festons autour du cône. »

Vous avez compris? Alors, votre QI est nettement supérieur au mien ! Mais je retiens une image…

Toupies en bois

Sur laquelle des toupies vivons-nous? Voilà qui n’est guère rassurant! Et si, en plus, on pense que cela a à voir avec le climat, où allons-nous?

A propos, je vais vous faire rire (jaune?)! En recherchant une image de toupie, j’ai découvert un nouveau mot, « inception ». Mais c’est une autre histoire…

Candide en Floréal…

Le jardin de Millet à Barbizon, Millet

Je te salue, ô Terre, ô Terre porte-grains,
Porte-or, porte-santé, porte-habits, porte-humains,
Porte-fruits, porte-tours, alme, belle, immobile,
Patiente, diverse, odorante, fertile,
Vestue d’un manteau tout damassé de fleurs
Passementé de flots, bigarré de couleurs.
Je te salue, ô coeur, racine, baze ronde,
Pied du grand animal qu’on appelle le Monde,
Chaste espouse, du Ciel, asseuré fondement
Des estages divers d’un si grand bastiment.
Je te salue, ô soeur, mere, nourrice, hostesse
Du Roy des animaux. Tout, ô grande princesse,
Vit en faveur de toy. Tant de cieux tournoyans
Portent pour t’esclairer leurs astres flamboyans ;
Le feu pour t’eschauffer sur les flotantes nues
Tient ses pures ardeurs en arcade estendues ;
L’air pour te refreschir se plait d’estre secoux
Or’ d’un aspre Borée, or’ d’un Zephyre doux ;
L’eau, pour te destremper, de mers, fleuves, fonteines
Entrelasse ton corps tout ainsi que de veines

Hé ! que je suis marri que les plus beaux esprits
T’aient pour la plupart, ô Terre, en tel mépris :
Et que les coeurs plus grands abandonnent superbes,
Le rustique labeur et le souci des herbes
Aux hommes plus brutaux, aux hommes de nul prix,
Dont les corps sont de fer, et de plomb les esprits …

Guilhem Sallusti deu Bartàs (1544-1580)

Dans le jardin du bey, John Frederick Lewis

Que faire quand on ne sait plus de quoi sera fait l’avenir et qu’on ne peut plus faire tout ce que l’on aime? Nous assistons en ce moment, pour une partie de la population, à un vrai retour à la terre. Celles et ceux qui ont fui dans les campagnes se réfugient dans les plaisirs – corvées ou corvées – plaisirs de la culture. Retour aux sources ancestrales? Besoin de se sentir « vivant-e-s », en accord avec Gé, la Terre Mère? Activité démontrant l’utilité, sinon sociale, du moins personnelle? Défoulement individuel, à défaut de fêtes collectives? Toujours est-il que nous sommes, je pense, un certain nombre à bêcher, piocher, biner, sercler… tous mots plus ou moins oubliés, qui ressurgissent de nos passés de descendant-e-s d’agriculteurs, de fermiers, de propriétaires terriens, de cultivateurs en un mot. Nomade redevenue par force et contrainte policière sédentaire, je n’échappe pas à cette vogue…

Et le cadeau d’anniversaire offert par mes jeunes ami-e-s et voisin-e-s m’y a encore plus poussée : plants de framboisiers, de groseillers, et de fraisiers… Vous l’avez deviné, j’aime les fruits rouges! Sans compter un paquet joliment emballé du fumier de leurs équidés et un autre de paillage. Le moment de renouer avec l’enfance, quand j’aidais ma grand-mère dans son vaste jardin. Et de me dire « Mais comment faisait-elle pour entretenir tout cela et nous régaler ainsi de fraises de diverses espèces, depuis la petite fraise des bois jusqu’aux juteuses grosses fraises, de groseilles blanches, roses, rouges et à maquereaux? de liqueur de cassis, de cerises à l’eau de vie et de poires au chocolat? » Elle dont ce n’était ni le choix, ni la vie rêvée… Pas plus que la mienne, soit dit en passant…

L’offrande des fraises, Mathurin Méheut (1933) Source

Et de repenser à l’un des écrivains qui a nourri mon adolescence et que j’ai tenté de faire aimer à de plus jeunes, Voltaire… Ne sommes-nous pas toutes et tous un peu « Candide » en ce moment ? Et puis, « germinal », « floréal », « prairial », quels jolis noms pour désigner un temps qui est, serait ou pourrait être perdu… Germinal est fini, nous sommes entré en Floréal…

Floreal2.jpg
Gravure Salvatore Tresca d’après Louis Lafitte, vers 1797-1806.
120 avrilRose
221 avrilChêne
322 avrilFougère
423 avrilAubépine
524 avrilRossignol
625 avrilAncolie
726 avrilMuguet
827 avrilChampignon
928 avrilHyacinthe
1029 avrilRâteau
1130 avrilRhubarbe
121er maiSainfoin
132 maiBâton-d’or
143 maiChamérisier
154 maiVer à soie
165 maiConsoude
176 maiPimprenelle
187 maiCorbeille d’or
198 maiArroche
209 maiSarcloir
2110 maiStatice
2211 maiFritillaire
2312 maiBourrache
2413 maiValériane
2514 maiCarpe
2615 maiFusain
2716 maiCivette
2817 maiBuglosse
2918 maiSénevé
3019 maiHoulette

A ce propos, avez-vous lu l’étonnant rapport de Fabre d’Eglantine (un nom prédestiné!!!) ? Il est accessible en ligne, jetez-y un oeil…

Je vous invite donc, si vous participez au grand décompte national, d’utiliser ces noms de jours… plus beaux que les chiffres, non ? en attendant « Fritillaire »… Mais au fait, savez-vous ce qu’est une fritillaire?