Au pied d’une falaise…

Le saviez-vous? Une côte de falaises commence au sud de la Baie de Somme, plus précisément à Ault – je vous parlerai un jour du Hâble d’Ault, un de mes lieux de prédilection, promis… Elle s’élève doucement, pour ensuite se poursuivre loin, bien loin vers le sud… parfois « cassée » par les cours d’eau qui viennent abonder la Manche, comme c’est le cas de la Bresle, qui a creusé une large vallée séparant deux départements (Somme et Seine Maritime) et deux régions (naguère Picardie et Haute Normandie, à présent Normandie et Hauts de France), mais aussi deux villes, Mers-les-Bains et Le Tréport.
En choisissant le titre de cette partie de mon blog, j’ai longuement hésité à exploiter le niveau « région », tant il me paraît difficile d’ainsi cloisonner ce qui pour moi ne constitue qu’un seul site, d’ailleurs dénommé « Les trois villes soeurs », à savoir Mers-les-Bains, Eu et Le Tréport. Même si l’histoire, l’économie et la politique en ont fait des soeurs ennemies…

En ce samedi de mars où le soleil joue à cache-cache avec les nuages dans une douceur incroyable (15 degrés), me voici donc dévalant les galets de la plage de Mers pour atteindre le sable et marcher ainsi entre mer et terre, dans un no man’s land dont s’emparent deux fois par jour joyeusement les oiseaux, et où réside une faune marine très discrète.

Le paysage y est étonnant, avec les blocs de falaise qui progressivement construisent un univers lunaire.

Des formes étranges évoquent des édifices, des champignons, des animaux mêmes…

Les galets éclatés sont autant de joyaux que l’on découvre parfois au détour d’un bloc d’albâtre, dont la blancheur fait ressortir encore davantage la couleur vive exaltée par l’eau et la lumière conjointes.

La faune est extrêmement riche, et il n’entre pas dans mes intentions de faire ici un cours de SVT… Juste quelques zooms sur ces petits êtres apparemment fragiles…

Les bigorneaux ou « vignots », comme on les appelle ici…
Un cousin que je ne connais pas…

Lorsque j’étais plus jeune, il y avait énormément de patelles, pour la plus grande joie des enfants. Elles sont désormais beaucoup plus rares, et souvent très abîmées par les autres espèces.

Une patelle ou « chapeau chinois », bien abîmée…

Les anémones de mer sont regroupées sur des zones très spécifiques. Elles se déguisent en pierres noires, et seul le toucher permet de remarquer combien elles sont vivantes… et visqueuses…

Peut-on être mieux dissimulatrice?

Les falaises sont de plus en plus rongées par les flots, malgré les défenses inventées par l’Homme. Et plus on s’éloigne de celles-ci, plus on peut l’observer. Rongées par le bas, elles sont creusées d’anfractuosités qui évoquent des grottes.

Rongées par le bas, disais-je, elles s’effondrent dans des éboulis de plus en plus fréquents et de plus en plus importants, qui effacent le sable et révèlent des tableaux géologiques…

Un éboulis récent, et, au loin, le dernier auquel j’ai assisté cette année
Une oeuvre d’art?

Les éboulements révèlent parfois des édifices cachés, comme ce blockhaus désormais bien visible… et menaçant!

Quand j’étais petite, je venais avec mon grand-père « aux moules »… Il n’y en a plus guère, mais on peut remarquer les traces des travaux des Hommes à travers les temps, qui désormais font davantage penser à l’art sculptural moderne.

Est-ce en hommage à la falaise effondrée ou simplement pour relier terre et mer qu’un-e inconnu-e a laissé sur le rivage cette fleur que la mer emportera dans son prochain flux?

2 commentaires sur “Au pied d’une falaise…

  1. Merci pour cette promenade…. Nos richesses…
    « Chez moi », on appelle « guilleméte », le « cousin que tu ne connais pas ». On ne le ramasse pas car impossible de sortir sa chaire une fois cuit. Quand j’étais enfant et qu’on ramassait les vigneaux (je n’ai jamais dit bigorneaux :-)), mon père nous disait « laisser chez guillemets, Y’a rien à manger » !!

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    1. Merci, Aline, pour ces précieuses précisions… Je connaissais en bord de mer les guillemots, si nombreux sur la côte bretonne, mais pas les « guillemètes »… Mais, si je puis permettre, sans manquer de respect à ton père, moi j’adore les manger… avec une belle tranche de pain de campagne et du beurre salé – normand ou picard, ne soyons pas chauvines -, c’est un délice… à condition d’avoir l’outil idoine!

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