Grignan – Episode 2

J’avais promis de poursuivre le récit de la découverte de Grignan… je tiens donc parole, et vous livre la narration de la promenade faite à l’aube de ce début d’août.

Pas de préméditation. Je n’avais rien lu au préalable. Je suis donc partie le nez au vent (sans vent mais avec un nez sentant les odeurs multiples de la Provence).

Une ferme où l’on vend des tomates à un euro le kilo… Des villas et chambres d’hôtes… Une gendarmerie au style architectural plus que douteux… et, au loin, j’aperçois une chapelle… Ce sera donc mon premier but. Le soleil commence à en caresser le faîte, et découvre un cimetière niché autour d’elle. Je longe donc la salle des fêtes (devinez comment elle s’appelle?) et me dirige vers celui-ci.

Celles et ceux qui me suivent depuis un moment savent combien j’aime errer dans les cimetières. On y apprend tant des « familles » de la zone… On essaie de deviner les vies… On découvre parfois les circonstances des morts… Les liens sociaux, faibles ou forts, y transparaissent. Et des traces d’affection et d’amour…

Ce cimetière n’échappe pas à la règle.

Mais une spécificité me frappe d’abord. Sans doute le terrain est-il trop dur, et les tombes ne sont pas toutes creusées. On trouve des coffres comme dans les régions montagnardes. Et certains sont littéralement surchargés de plaques…

J’essaie de comprendre la topologie et de repérer les quartiers les plus anciens. Mais presque tout le cimetière est ancien, et je suis surprise du très grand nombre de tombes menacées d’être reprises car les concessions sont arrivées à échéance.

Pourtant il y a bien des traces de vie plus récentes. Ici un motard, là une personne engagée dans une association de boules, là-bas une femme qui visiblement aimait les chats… Un homme mort jeune, dont la pierre offre aux regards un long poème.

Mais aussi de plus anciennes, et des traces des guerres et des maladies. Des successions de générations, aussi. Que sont devenu-e-s les descendant-e-s?

Il est temps maintenant de découvrir la chapelle, dont j’apprends qu’elle est dédiée à Saint Vincent.

A l’intérieur, un style très épuré, et de belles lumières. Des plaques expliquent qu’il s’agit d’une oeuvre artistique. Les vitraux étaient sans doute disparus. On a placé devant chaque verre blanc une plaque de couleur. Ici bleue, là verte, ailleurs jaune…

Quand je photographie une des plaques, je découvre avec surprise que la photographie ne correspond pas du tout à ce que l’oeil avait révélé. J’ai essayé de saisir cet étrange phénomène.

En 1, la photo telle qu’obtenue spontanément. En 2, la photo avec focus sur la plaque. Et en 3, la mauvaise photographie de l’ensemble, vu du choeur.

Le cimetière est vaste, et j’ai passé un long moment à m’y promener, entre fleurs de céramique (?) et fleurs en pot ou coussins.

Mais les plus belles sont sans conteste les fleurs naturelles qui reprennent possession des lieux…

2 commentaires sur “Grignan – Episode 2

  1. Un poème pour illustrer votre article sur le cimetière de Grignan : « …Loin des sépultures célèbres,
    Vers un cimetière isolé,
    Mon cœur, comme un tambour voilé,
    Va battant des marches funèbres.

    – Maint joyau dort enseveli
    Dans les ténèbres et l’oubli,
    Bien loin des pioches et des sondes ;

    Mainte fleur épanche à regret
    Son parfum doux comme un secret
    Dans les solitudes profondes.
    Le guignon
    Poème de Charles Baudelaire …
    … qui m’offre un nouveau mot « désuet et suranné » : Guignon (Malchance persistante) !

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