Voilà longtemps que je ne me suis pas laissée séduire par un mot… Celui-ci m’a questionnée ! Alors je vous le propose aujourd’hui.
Souvenez-vous, hier je vous ai laissé sur la route menant de Saint Raphaël aux Arcs. Non, pas la célèbre station de ski, mais les Arcs sur Argens, petit bourg provençal à la porte des Maures. Je crois d’ailleurs vous en avoir déjà parlé sur ce blog, car je m’y rends assez régulièrement, et il est magnifique avec ses ruines romaines et son vieux village médiéval. Sans compter les caves de Sainte Roseline et la maison des vins du Var!
En me promenant donc dans le village, hier soir, j’ai découvert que de nouveaux panneaux touristiques avaient été placés, dont l’un non loin de la maison où je séjourne parfois. En titre : » La subériculture ».
Savez-vous de quoi il s’agit?
Dans l’affirmative, inutile de lire ce qui suit. Attendez mon prochain article.
Dans la négative, voici quelques pistes.
La première : une forme de sylviculture.
La deuxième : en lien indirect avec la viticulture.
Vous avez trouvé?
Non ? Je continue par l’intitulé d’un article de Var Matin, en juillet 2019 : « On vous dit tout sur la subériculture, cette activité historique qui se taille une place dans la forêt arcoise. » Et voici la photo qui l’illustre.

Vous y êtes ?
Si non, encore un indice : les deux personnes représentées sont des « leveurs de liège ».
Cette fois, vous devriez avoir la réponse… Nous pouvons donc revenir à la commune. En 1882, elle produisait 600 mètres cube de liège… ça en fait, des bouchons ! Mais à l’époque on s’en servait surtout pour ses qualités : imputrescible, étanche, isolant, résistant à des températures élevées. Pas mal, non? Les bouchons furent produits, quant à eux, à partir de 1897 dans une « fabrique de bouchons perfectionnés » (sic).
« Le nombre de fabriques semble atteindre un sommet en 1862, où le récapitulatif attestant de la situation industrielle et commerciale dans le département du Var signale l’existence de 137 établissements. L’écart entre le nombre de fabriques recensées dans l’arrondissement de Draguignan et les autres est encore plus marquant: si 73 exploitations de bouchons sont recensées dans l’arrondissement de Draguignan, on compte 55 fabriques dans l’arrondissement de Toulon, et seulement 9 dans l’arrondissement de Brignoles. »
« En 1862, le nombre de travailleurs dans l’industrie du liège semble atteindre son apogée: 1789 ouvriers sont recensés, soit 1116ouvriers dans l’arrondissement de Draguignan, 593 ouvriers dans l’arrondissement de Toulon, et 80 ouvriers dans l’arrondissement de Brignoles. » (source)
Une rue des Arcs rappelle cette histoire, la « Rue des bouchonniers »; Ce qui est bien injuste, car si, au début du 19ème, il y avait 2/3 d’hommes parmi le personnel employé, la tendance était inversée à la fin du siècle, date de création de l’entreprise locale : 2/3 de femmes.

A l’heure actuelle, la subériculture est relancée dans les forêts environnantes. Certes, il se fera encore des produits, objets et bouchons de liège, mais c’est d’autres qualités du chêne-liège qui sont mises en avant.
« Un chêne-liège entretenu, dont on prélève régulièrement l’écorce, produit non seulement 250 à 400% de liège de plus qu’un arbre sauvage, mais peut aussi fixer plus de CO2, contribuant ainsi à la séquestration du carbone dans le bois et l’écorce. Grâce à son écorce, le chêne-liège résiste mieux au passage des incendies. Il permet de stabiliser les sols après ces accidents, surtout lors de fortes précipitations d’automne. » (ONF).
Elle a donc de beaux jours devant elle…