Le Festival de Cannes est reporté… enfin, on l’espère, seulement reporté… Le tapis rouge ne sera donc pas déroulé tout de suite. Mais le Tapis vert l’est déjà!
Savez-vous de quoi il s’agit?
Vous pouvez le deviner si vous avez lu les précédents articles concernant Meudon…
Si vous vous en souvenez, il y était question d’un château, acquis par le Ministre de la Guerre de Louis XIV, Louvois, de jardins à la Le Nôtre, d’une belle perspective… Vous y êtes?

Cette perspective, elle a été restaurée en 1942-1943, et, depuis, ce que l’on a dénommé « Le Tapis Vert », une pelouse de 600 mètres de long sur 50 de large, est inscrit au Patrimoine et entretenu par l’Office National des Forêts (ONF). Cerise sur le gâteau, la pelouse est accessible, et accueille donc le postérieur – voir tout le corps – de tous ceux et toutes celles qui souhaitent s’y asseoir ou allonger, et non l’élite admise dans les jardins de l’ancien château… démocratisation s’il en est!

Je l’ai découverte en allant, comme je me l’étais promis, continuer à faire le tour des étangs de la forêt de Meudon. J’ai d’abord voulu voir l’étang de Chalais, qui était le premier géographiquement parlant, et surtout connu pour son histoire (il appartenait au domaine du château) et sa forme hexagonale. Hélas impossible… il est privé et appartiendrait à l’Association halieutique de Chalais Meudon, fondée par des militaires de l’ONERA (Office National d’Etudes et de Recherches de l’Aérospatiale, et seuls 150 pêcheurs adhérents (par cooptation) peuvent y accéder. Ce qui, bien sûr, suscite des questionnements et des débats. Pourquoi cela? Tout simplement parce qu’il jouxte le Hangar Y dont il sera question prochainement sur ce blog.
Je n’ai donc vu l’étang de Chalais que de loin, car il est caché par un long mur d’enceinte d’un côté, et rendu inaccessible par des fossés de l’autre. Par contre, son tout proche voisin, l’étang de Chalais, est, lui, tout à fait ouvert. Un chemin permet d’en faire le tour, et des bancs accueillent celles et ceux qui, comme moi, veulent en faire le décor de leur pique-nique.

Cela fait la joie des corvidés en tout genre, qui rivalisent avec les pigeons de toutes les couleurs pour se régaler des miettes des repas ainsi dégustés, avec cette si belle vue…

Comme j’avais vu sur le net l’expression « très prisé des peintres », j’ai recherché les tableaux qu’il avait inspirés – apparemment, c’est un-e grand-e communicant-e qui l’a trouvée, car franchement il n’y en a pas eu beaucoup…
Et suis arrivée à ce tableau de Matisse.

Matisse a un point commun avec moi : il a délaissé le Nord natal pour s’installer à Nice… Mais il est passé par Paris et sa banlieue. Dommage que ce point commun ne soit que lié à la géographie de la France, et pas à la créativité picturale! En l’occurrence, entre 1909 et 1917, il a vécu à Issy-les-Moulineaux. Le parc de sa villa, 42, route de Clamart abrite jusqu’en 1911 l’Académie Matisse, qu’il avait créée initialement au Couvent des Oiseaux grâce à l’aide des Stein – bien sûr, je me promets d’aller voir cette villa qui désormais abrite ses archives (l’adresse actuelle, si vous voulez faire comme moi, est 92, avenue du Général de Gaulle).

Il avait voulu s’engager à la guerre, ainsi que Marquet. « Derain, Braque, Camoin, Puy sont au front, risquent leurs peaux. Nous en avons assez de rester à l’arrière… Comment pouvons nous servir le pays ? » demandent-ils à Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, qui leur répond : « En continuant, comme vous le faites, à bien peindre! » Il faut dire qu’il a alors 46 ans… Pour la suite de l’histoire, c’est à Nice qu’elle se passe, car c’est durant l’hiver 1916-1917 qu’il décide d’aller s’y installer.
Mais revenons sur site (sans jeu de mots!)… Le point inférieur du Tapis Vert est ainsi situé entre d’une part les étangs de Trivaux et de Chalais, et d’autre part l’étang de La Garenne, dont je vous ai déjà parlé et que l’on rejoint à pied très aisément.