Nuit des Rois

Enfin les salles réouvrent, et l’on peut retrouver le plaisir des concerts. C’est avec bonheur que j’ai retrouvé hier soir la nef enchanteresse qui vogue sur la Seine à l’ouest de Paris…

Une heure un peu étrange pour un concert, qui avait déjà été avancé à 19 heures, puis l’a encore été à 18h30, pour permettre au public de ne pas contrevenir à l’heure du « couvre-feu » stupide. Au programme : la Nuit des Rois de Schumann. Peut-être pas ce que j’aurais choisi en temps ordinaire, mais un des premiers grands concerts possibles, ça ne se rate pas!

Retrouver les lieux, l’ambiance un peu fébrile dans l’attente du moment où la musique va envahir les lieux et les corps, voir arriver et s’installer l’orchestre, puis le voir se lever pour accueillir la cheffe… autant de ressentis qui manquaient depuis si longtemps…

Parmi l’orchestre, quelques chanteurs/euses
Avec la cheffe d’orchestre, Laurence Equilbey

Les lumières s’éteignent, le silence se fait… Et l’écran s’illumine. C’est une des spécificités de ce spectacle : une projection d’images. Elles sont dues à Antonin Baudry – auteur de la bande dessinée Quai d’Orsay et scénariste du film Le Chant du loup. La vidéo accompagne toute l’oeuvre.

La récitante, Anna Lucia Richter

En transparence, on voit les minuscules silhouettes des membres du choeur et des chanteurs/euses lorsqu’ils passent derrière l’écran. Et, ce que j’ai beaucoup apprécié, les paroles sont traduites et reportées dans un espace réduit en haut à droite de ce même écran.

La Reine des Nymphes et Poséidon, et surtout la Harpe faite des os du Page…

Ce dispositif présente avantages et inconvénients. Du côté des premiers, outre la possibilité, non négligeable, de comprendre le texte, une dramaturgie omniprésente et le mélange des genres. Du côté des seconds, le fait, selon moi, de « distraire » de la musique, et cela me perturbe quelque peu.

Et puis, dois-je l’avouer, je n’ai pas apprécié le graphisme, ni les couleurs. Question de goût, peut-être…

Pour ce qui est de la musique, plutôt des oeuvres assez courtes qu’une oeuvre intégrale:

Schumann, Le Page et la fille du roi

Schumann, La Malédiction du chanteur

Trauermarsch (Marche funèbre) in Leonore Prohaska

Geistlicher Marsch (Marche spirituelle) in König Stephan

Schumann, Nachtlied

Bref, un ensemble de 5 « tableaux » illustrés, joués et chantés. L’interprétation de l’orchestre, sous la direction fine et forte de sa cheffe, m’a entraînée dans des univers tous plus sombres les uns que les autres, avec une mise en abîme de la cruauté, du déni de l’amour, et de la mort sous la vision la plus romantique qui soit.

Le choeur se déplace en une chorégraphie bien réglée et harmonieuse. D’abord, en chant « guerrier », sur chaque côté des balcons. Puis, sur la scène et derrière l’écran. Enfin, descendant les marches parmi le public assis en orchestre. Les costumes sont sobres, en nuances de bleu.

Lorsque le spectacle s’achève, les applaudissements pleuvent. Et successivement montent sur la scène le choeur (ci-dessus), les chanteurs/euses et la cheffe, puis le metteur en scène et tous les autres acteurs du spectacle.

Je ne suis pas parvenue à trouver d’enregistrement du spectacle, alors qu’il a été produit en partenariat avec France Musique, mais pour en savoir davantage sur Insula Orchestra, vous pouvez aller ici.

Et pour comprendre deux des oeuvres, une présentation drôle et bien faite ici. Une autre interprétation de Trauermarsch, un air que j’aime beaucoup (merci, Beethoven!).

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