La Ferrandaise

Un petit restaurant niché sur le petit bout de la rue de Vaugirard qui relie le jardin du Luxembourg et celui que l’on nommait naguère le Boul’Mich, non loin de l’un des seuls restaurants coopératifs de Paris, l’Indonesia…

Difficile à repérer, tant il est discret. C’est en cherchant sur le net un restaurant renommé pour sa blanquette de veau que je l’ai trouvé. Il venait, disait l’article, de rouvrir après une assez longue fermeture.

Et je n’ai pas regretté ce choix. Imaginez un petit restaurant tout en longueur, cosy, chaleureux, où l’on est accueilli dans un décor rappelant l’Auvergne et ses magnifiques puys.

La Ferrandaise, je croyais que c’était une habitante de Clermont-Ferrand… Que nenni! Ce sont des Clermontoises. Non, une Ferrandaise, c’est une vache…

« Race du Puy de Dôme, la Ferrandaise est une vache très rustique et polyvalente. Élevée dans les parties montagneuses du département, elle se caractérise par sa longévité, sa bonne fécondité, ses qualités maternelles et son aptitude à la marche. C’est une race mixte : elle est aussi bien utilisée dans des systèmes laitiers avec transformation fromagère à la ferme, que dans des systèmes allaitants.

« La Ferrandaise est une race rustique, qui ne craint pas le froid, et n’a pas de problèmes de pieds ou de membres. C’est une marcheuse infatigable qui a beaucoup d’énergie, ce qui la faisait apprécier pour le travail et le parcours en estive.

Le lait de la Ferrandaise est à l’origine de fromages aussi divers que le bleu d’Auvergne, la fourme de Rochefort, le Saint-nectaire ou la fourme d’Ambert. Race laitière de type mixte, elle est encore traite dans un certain nombre d’élevage, qui transforment le plus souvent le lait à la ferme. Elle peut aussi être utilisée en système allaitant : c’est une nourrice parfaite pour obtenir des veaux à croissance élevée, lourds et bien conformés. » (source)

Et c’est bien elle que vous voyez sur les photos ci-dessus! Comme sur cette carte postale ancienne, présentée sur le site de l’association éponyme.

Et vous avez vu ses belles cornes en forme de lyre?

Une carte simple, qui sent bon effectivement les bovidés de cette région, et offre des vins du crû. Alors, blanquette de veau et riz pour les uns, quasi de veau et purée pour les autres, le tout accompagné d’un Châteaugay, vin que mon père, jadis, appréciait presque autant que le vin de Boudes et le Chanturgue, et plus que le Saint-Pourçain.

« Le cahier des charges indique comme cépage principal le gamay et comme cépage accessoire le pinot noir. Le gamay, favori des terres auvergnates, apporte le goût franc du fruit et la structure du vin. Le pinot rajoute de la complexité, de la finesse et de la richesse à ses arômes, et favorise aussi la possibilité d’une garde plus longue.

La couleur du vin de Châteaugay est d’un rubis à la fois profond et vif, qui le différencie de celles des vins de Boudes et Chanturgue, plus sombres. Sa saveur est poivrée, longue en bouche. Les deux forment la signature d’un cru original. Le Châteaugay rouge a des saveurs de fruits rouges, ses tanins sont élégants : c’est généralement un vin souple, facile à boire, dont la légère acidité fait la fraîcheur et l’authenticité. » (source)

J’apprendrai par la suite, en recherchant des informations sur ce vin, qu’il est produit par un ancien rugbyman de Riom, Roland Royet, et son épouse Catherine, qui ont opté pour le bio et sont installés à Ménétrol. Curiosité de ma part : pourquoi Ménétrol et non Châteaugay? En réalité, il n’y a que 7 kms entre les deux…

Au dessert, une tatin avec un petit bol de crème fraîche. Un vrai régal que ce repas.

Quant à l’ambiance… Très vite les relations se nouent d’une table à l’autre. Un couple, table voisine, partage son bonheur de vivre. Une dame, un peu plus loin, nous transporte à Madagascar, où elle élève des chevaux sur 17 hectares. On goûte les vins des uns et des autres, on échange gaiement. Au café, la dame seule nous rejoint. Un moment serein, gai, intéressant. Et chacun-e se promet de revenir. La voisine veut privatiser la cave, qu’elle a visitée et beaucoup appréciée. Je réalise maintenant que j’ai oublié d’aller la voir! Qu’à cela ne tienne, ce sera pour la prochaine fois. Car je n’ai jamais mangé viande si tendre et si bien cuisinée, pour un prix fort raisonnable. Un lieu qui vaut le coup qu’on s’y rende et s’y attarde… Ah! j’allais oublier! Si vous voulez en savoir plus, son site est ici.

Philomèle à Saint Nectaire… et souvenirs d’enfance

L’église de Saint Nectaire est l’une de celles que j’admire le plus. D’abord, parce qu’elle est de mon style préféré, le roman. Ensuite, parce que la pierre volcanique lui donne une teinte sombre remarquable. Enfin, pour sa situation, sur ce promontoire dominant la vallée. Mais je pourrai désormais ajouter une quatrième raison : son acoustique exceptionnelle.

Comme je l’ai précédemment narré, je venais y écouter un concert de la chorale francilienne Philomèle (alias « Rossignol »), dans le second répertoire qu’ils et elles interprètent cette année. J’avais entendu le « mozartien » en juin à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, dans le 5ème. Cette fois, un florilège de « musique orthodoxe, baroque et classique ».

Un petit tour à l’église en arrivant : les choristes sont bien là, en train de répéter.
Un petit verre au café voisin… Une bière locale, bien sûr!

Pleine de saveurs et de finesse, dégustée en admirant l’église.

Un amusant ballet commence alors. Les choristes sortent, en petites grappes, en habit de « touristes ». Musicien-ne-s ont leur instrument à la main. Elles et ils partent vers le haut. Par la suite, j’apprendrai qu’on leur a préparé un vestiaire dans le local de l’association s’occupant de la paroisse. Puis les revoici, dans l’autre sens, entièrement revêtu-e-s de noir. Certain-e-s ont déjà mis leur écharpe ou leur pochette (rouge, jaune ou orange). D’autres les tiennent en main. Quand tout le monde est passé, direction le porche, puis l’intérieur des lieux.

Commence enfin le concert. D’abord avec « le petit choeur ». Les autres se tiennent près de nous, dans les travées latérales. Le chef explique le programme, présente les compositeurs, resitue les oeuvres..

Il dirige avec passion chanteurs/euses et musiciennes (violon, violoncelle et orgue). Une soliste laisse coi le public, avec un Ave Maria très difficile à interpréter.

Le Soleil descend, et les rayons, pénétrant par le portail laissé ouvert, viennent taquiner les artistes placés au centre du dernier rang. On le voit éblouir le premier…

… puis venir taquiner mon ami José Dhers…

… avant de mettre en lumière son voisin, en train de se désaltérer…

A la fin, les choristes se déplacent, et viennent entourer le public. Ce dernier morceau restera inoubliable, je pense, pour les auditeur-e-s présent-e-s! Un instant d’émotion intense.
C’est hélas le moment de se séparer. Pour ma part, je vais revoir la Vierge en majesté dite « Notre-Dame-du-Mont-Cornadore » (le site des eaux réputées de la ville thermale).

Hélas maintenant elle est enfermée dans une vitrine qui cache une partie de sa beauté.


Quand j’étais enfant, voici comment je la voyais (source de la photo).

Inutile de vous dire combien j’étais déçue! Par contre, je suis toujours aussi effrayée par le buste de Saint Baudime, reliquaire en chêne recouvert de cuivre repoussé et doré.

Il est temps de quitter l’église pour aller dîner, car ici, on mange tôt. Encore plus ce soir, nous apprendront les serveurs/euses, car il y a une soirée à Murol, avec défilés et feu d’artifice, et le personnel veut y assister!

Pendant que je me régale d’une tartelette au Saint Nectaire et d’une part de tarte aux myrtilles (oui, je sais, pas très équilibré, ce repas!) avec un verre de Chanturgue, le couchant sublime l’architecture romane…

Puisque j’en suis à faire une sorte de « pélerinage » sur les lieux de mon enfance et adolescence, autant continuer… Direction « le dolmen », car je veux retrouver la prairie prêtée à mes parents pour y placer leur caravane, par le docteur Roux (neveu du collègue de Pasteur), pour que mon petit frère puisse faire tranquillement sa cure chaque année. Une calamité, vous l’imaginez, pour l’enfant, et encore plus l’adolescente que j’étais! Plus de copains ni copines. Je n’ai jamais autant lu, enfermée dans ma tente. Notamment, je me souviens, toute la série des « Jalna ». Renny Whiteoak m’avait séduite! Voiture garée, reste à explorer à pied. Sans avoir trouvé le dolmen, je reconnais la prairie, et revois en images la caravane et son auvent, et les deux petites canadiennes à sa gauche. Il faut dire que films et photos familiales ont aidé à visualiser les souvenirs! Une pensée émue pour le médecin, doux et gentil, qui aimait tant son petit malade, accompagné année après année. En recherchant son nom sur le net, je viens d’apprendre qu’il était également maire de la ville. Sa villa s’appelait… « Villa du Dolmen »… Nous étions donc bien dans sa propriété!

« La Villa du Dolmen appelé aussi la Villa du Dr Roux ». Mr Roux a été Maire de St Nectaire de 1945 à 1965 et il était aussi un médecin réputé. » (source)

J’ai aussi découvert qu’il avait publié un livre en 1978…

Une fois le terrain trouvé, il ne reste plus qu’à chercher le dolmen. Et il est bien là, juste à côté! Pour info, si cette période vous intéresse, il y a 6 mégalithes sur la commune de Saint-Nectaire : deux dolmens et quatre menhirs.

La nuit tombe, et l’église est désormais éclairée. Pardonnez la mauvaise qualité de l’image, mais je voulais terminer par ce spectacle, plus beau en réalité qu’en photo…

Les charmes de l’Auvergne

Nous en étions resté-e-s, dans le récit de la « descente » vers Nice, au bord de la Sioule, dans un château qui en domine un méandre. La route se poursuit tranquillement le long de la rivière, qui s’offre aux pêcheurs, randonneurs, nageurs et amateurs de kayak ou canoë, pour leur plus grand plaisir, visiblement. Et l’on découvre, au détour d’un virage, l’impressionnant viaduc des Fades.

« Fada », en occitan, c’est la « fée ». Et des légendes circulent autour du pont, qui était, semble-t-il, au moment de sa construction, entre 1901 et 1909, le plus haut du monde, avec des piles de 92 mètres de haut. Un petit détour pour aller chercher de l’essence dans un bourg sur le plateau… et l’occasion de se souvenir que l’on est le 14 juillet. J’aurais pu aller boire l’apéritif avec l’équipe municipale et les pompiers auprès de cette belle église.

« Elle appartient à la période de transition (fin du XIIème) entre le roman auvergnat et les constructions cisterciennes, période où « des novateurs commencent à introduire des formes étrangères dans les églises qu’ils élèvent ».
On voit apparaître des éléments nouveaux: forme polygonale remplaçant la forme circulaire dans le plan du choeur et des chapelles absidiales, mais surtout l’arc brisé employé aux voûtes et aux grandes arcades
. » (source: site du bourg)

Je n’avais pour ma part jamais vu de « monument aux morts » comme celui de l’église de Saint Gervais d’Auvergne. La photo est ratée, mais je vous la montre quand même.

Une petite anecdote? Je demande à un passant où trouver du carburant, car le petit bourg ne semblait pas en recéler. Il me dit « A la grande maison grise, là », en me désignant effectivement une demeure « ordinaire ». Je pense qu’il se moque de la touriste que je suis, mais m’y rends quand même… Et découvre un petit supermarché… avec des pompes, effectivement! Le plein fait, direction le vaste lac de barrage (400 hectares), dont les sites vantent les plages.

Pour vous aider à vous retrouver, voici une carte où sont entourés les différents sites. Menat (pont roman) et Saint-Rémy du Bosc (château Rocher), présentés dans l’article précédent, le viaduc des Fades et Saint-Gervais d’Auvergne, dont je viens de vous parler, puis le lac des Fades et Les Ancizes-Comps, où nous allons arriver…

L’heure tourne, et je n’ai pas prévu de quoi déjeuner. Un 14 juillet à 13 heures, peu de magasins ouverts. Surtout dans une campagne désertée par les commerces… Vite, trouver un restaurant. Il y en a plusieurs autour du lac, mais, au téléphone, la réponse est partout identique : pas de places. L’un d’entre eux, où je m’arrête, est quasi vide. Mais même réponse!

En descendant vers le lac, une enseigne avait retenu l’attention « La Vieille Ferme« . Donc, remontée pour la retrouver. Appel. Ton aimable (ça change!) : « Oui, si vous ne venez pas trop tard » (il est 13h30 déjà). Une petite ville sans grand intérêt architectural. Une vaste place presque déserte, si l’on excepte une petite terrasse de café. Une maison semblant très ordinaire. Mais qui cache les restes d’une ancienne ferme, et une terrasse/jardin bien au calme.

J’en profite pour déguster une incroyable fondue au Saint Nectaire, accompagnée d’un Châteaugay, pour varier les crus auvergnats!

Après un tel repas, comme il fait bien chaud, une sieste s’impose… Mais où? J’avais repéré l’annonce d’une abbaye dans les environs… En général, elles étaient implantées près de sources et de rivières, et avaient donné lieu à des essartages, donc offrent des espaces boisés. Direction donc la Chartreuse du Port-Sainte-Marie.

Et quelle belle découverte! Effectivement, les lieux sont idyllique, et je m’offre une belle sieste sous les frondaisons…

… avant d’aller découvrir le site de cette chartreuse fondée en 1219 par Raoul et Guillaume de Beaufort.

« La légende raconte que Guillaume étant à la chasse, il vit Saint Bruno lui apparaître et lui demander de fonder un monastère de son ordre sur le lieu de cette vision. Ce lieu, dit Confinéal était situé aux confins des paroisses de Chapdes-Beaufort, de Comps et de Miremont. Véritable désert entouré de montagnes et de forêts à un carrefour de rivières, le site correspondait à l’esprit de solitude et de méditation exigé pour l’installation d’une chartreuse. Comme le rappellent les Statuts : « Que nulle maison ne puisse être acceptée, si ce n’est dans un lieu conforme, correct et éloigné de toute présence humaine ».

Je ne vais pas vous narrer toute l’histoire, vous la trouverez détaillée sur le site tenu par une association dynamique.

Il reste hélas peu de choses des différents bâtiments, ni même du cimetière des lieux. Mais quelques beaux éléments, ou des murets…

Ce jour-là, une animation pour les enfants (mais les parents semblent aussi bien en profiter!) autour de l’écologie. Il n’y a cependant pas foule…

Hélas pas le temps d’effectuer une visite guidée par les membres bénévoles de l’association, dont un visiteur me dit qu’elle est remarquablement bien documentée.L’après-midi est déjà bien entamé…

Cependant il fait chaud, et j’ai envie de plonger dans de l’eau fraîche. Je me souviens
qu’on m’emmenait me baigner, enfant, au paisible lac d’Aydat.

Direction donc ce lac. Un vrai choc! Une marée de voitures et d’humains en rend quasi-inaccessibles les rives. Et l’ambiance allie la folie des Champs-Elysées un jour d’événement à la surpopulation de certaines plages au mois d’août! Même pas
tenté un arrêt. Vite, demi-tour. Comment peut-on gâcher ainsi un tel site???

Maintenant, direction Saint-Nectaire. L’heure du concert approche…

 

 

 

Paris Nice… en 3 jours! Etape 3 : les gorges de la Sioule

En roulant vers la Sioule, le premier jour de ce petit périple, je m’étais aperçue que

  1. Nous étions le 13 juillet
  2. L’Auvergne n’était pas loin

Or mes ami-e-s de la Chorale Philomèle, dont je vous ai déjà parlé, m’avaient dit, lors de leur dernier concert, qu’une tournée était prévue en Auvergne en juillet. Me voici donc consultant leur site Internet. Effectivement : 13 juillet, Brioudes; 14 juillet, Saint Nectaire.

Le nom de cette ville ne vous est sans doute pas inconnu. Pour les un-e-s, il évoque le fromage. Pour d’autres, une église. Et pour les plus âgé-e-s, peut-être, des cures. Car les eaux de Saint Nectaire étaient réputées, depuis l’Antiquité, pour leurs vertus curatives. Et les sources ne manquent pas, comme en atteste ce relevé.

Débit et température des principales sources
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Nom de la sourceDébit / 24hTempératureLieu d’exploitation
Source du Rocher1 512 hectolitres43,7 °CÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
Source du Mont-Cornadore720 hectolitres41 °CÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
Source du Gros-Bouillon720 hectolitres37,5 °CBains Romains (Saint-Nectaire le Bas)
Grande source Boëtte432 hectolitres46 °CBains Boëtte (Saint-Nectaire le Bas)
Source du Parc72 hectolitres19 °CÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
Grande source RougeÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
Petite source Rouge86 hectolitres18 °CÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
Source Saint-Césaire40,9 °CBains Boëtte (Saint-Nectaire le Bas)
Source des Dames19 °CBains Boëtte (Saint-Nectaire le Bas)
Source Intermittente25 °CÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
Source de la Coquille26 °CBains Romains (Saint-Nectaire le Bas)
Source MorangeÉtablissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire le Haut)
les 3 sources des Fontaines RougesEau consommée sur place dans un quatrième établissement à Saint-Nectaire le Bas

A la grande époque du thermalisme, le village devint un important centre thermal, où l’on soignait essentiellement les maladies rénales et le diabète. Pourquoi vous parler de cela, alors que nous étions en train d’évoquer le chant? Pour vous faire comprendre les raisons de ce retard sur la route de Nice. Car, ce que vous ignorez, c’est que j’ai passé 10 ans de vacances en ces lieux, mon frère malade devant y faire des cures tous les ans…
Des amis… une chorale… des souvenirs d’enfance… et l’envie de revoir les lieux, et en particulier la superbe église et sa Vierge noire… Sans compter le dolmen qui fut sans doute à l’origine de mon intérêt pour les mégalithes… Il n’en fallait pas plus pour provoquer ce détour. Or, il y a moins de 90 km en route directe entre Chouvigny et cette destination. De quoi laisser le temps pour faire « du tourisme ».

D’abord, profiter des belles gorges de la Sioule… Première direction : Menat.

Aller voir le pont roman dont m’avait parlé la veille au restaurant un couple de frères cyclistes, originaires du coin.

« Il aurait été implanté sur l’ancienne voie romaine d’Augustonemetum (Clermont-Ferrant antique) à Aquae Nerii (Néris-les-Bains antique). Bâti au XIIe siècle, il était au Moyen Âge le seul passage sur la Sioule entre Ébreuil et Châteauneuf-les-Bains. Cette rivière était alors une voie de pénétration entre l’Auvergne (historique) et le Bourbonnais. » (source)

La chaussée n’a pas changé, mais le pont supporte toujours jusqu’à deux tonnes! Pour ma part, j’ai préféré le traverser à pied… Sous les piles, les truites narguent les humains…

La berge est accueillante, et les riverains cultivent visiblement un certain art de vivre…

De l’ancien moulin, il ne reste que le bief, malheureusement.

Les fleurs abondent, et la sécheresse semble loin…

Un dernier regard au pont qui a si bien survécu au temps…

En plaçant cette photo, j’ai réalisé une grande différence avec celle qui a été prise de l’autre côté. Des recherches m’ont permis de comprendre pourquoi :

« La travée de la rive gauche a été emportée par une crue au XVIIIe siècle et ne fut reconstruite qu’au début du XXe siècle. » (source)

Il a donc un bon et un mauvais profil!

Ensuite, une bonne grimpette à pied pour gagner le château médiéval aperçu au loin.

Tout un ensemble d’affiches andragogiques expliquent les travaux entrepris sur ce site.

Vue à presque 360 degrés sur les environs, et la Sioule est visible en amont comme en aval.

L’un des plans présentés sur le site permet de reconstituer l’itinéraire de ce début de matinée : les haltes sont entourées de violet…

Paris Nice… en 3 jours! Etape 2 : une petite auberge au bord de la Sioule

Après l’intéressante visite du Musée d’Issoudun, direction le sud-est… Mais il est déjà 18 heures! Où s’arrêter pour passer une nuit calme et reposante? Heureusement, il existe encore des cartes imprimées… Me voici donc en train de chercher cours d’eau et lacs, à une portée d’environ deux heures de route. J’avais déjà pensé à la Sioule, mais elle me semblait plus orientale. Eh bien non! C’est elle qui « descend » presque à la verticale sur le papier. J’aime bien Saint Pourçain, halte de la caravane de mon enfance. Donc, pourquoi pas? Cette fois, c’est Internet qu’il me faut. L’auberge que je connais est fermée. Une autre est pleine. Je poursuis mes recherches, et trouve une adresse « Hôtel restaurant des Gorges de Chouvigny« .

Voilà qui me semble parfait : pas besoin de deux recherches, on peut à la fois dîner et dormir, dans ce genre d’endroit, normalement. Moins de deux heures de route… je réserve, après avoir appelé l’hôtelier pour savoir s’il est possible d’arriver assez tard et de manger quand même (hors de Paris, se méfier : certains restos ne servent pas après 20h30… ce qui est le cas ici). Pas question donc de s’arrêter en route, ce que je regrette car elle est vraiment belle, cette route! Mais il faut « tracer »… Enfin, à moins de 60km/h de moyenne… Surtout à la fin, sur ces lacets qui descendent vers les gorges, surplombées par l’imposant château de Chouvigny. J’appréciais jadis son cousin de Chauvigny, auprès duquel j’allais boire, sous les frondaisons, un hypocras pour me consoler de travailler à Chasseneuil du Poitou… Celui-ci est moins en ruines, mais tout aussi vaillamment campé sur son rocher.

La photographie ci-dessus n’est pas de moi, et elle n’est pas libre de droit. Voici donc le site sur lequel je l’ai empruntée, et le copyright: Château de Chouvigny Ⓒ Prod’03

Il est encore temps de dîner, et me voici installée sur une terrasse au bord de l’eau, dans un cadre idyllique, tel que je n’aurais osé le rêver, au confluent de la Sioule et d’une petite rivière dont je tairai le nom (que j’ignore!).

La carte est alléchante, et le menu, plus qu’intéressant. Je choisis donc une bouchée aux ris de veau, sauce « grand-mère ». Et l’aubergiste m’a effectivement expliqué la recette, qu’il tient bien de sa mère grand. Mais il a tu le nom de l’alcool qui lui donne un goût si original.

Et je ne résiste pas aux cuisses de grenouilles, dont on m’assure qu’elles sont bien du coin.

Et je n’ai pas regretté! Tout était délicieux. J’aurais pu leur préférer les ablettes droit sorties de l’onde voisine…

C’est le patron qui cuisine, et il prend la peine de venir voir si ses hôtes sont satisfait-e-s de ses plats. Ce qui est le cas. Je ne regrette que le choix du vin : en souvenir de mon père, qui, d’après mes souvenirs, semblait l’aimer, j’avais pris du vin de Boudes.

Mais il m’a semblé un peu trop rude, voire rocailleux. Bercée par le bruit de l’eau, j’aurais volontiers passé la nuit sur cette terrasse…

Mais la petite auberge est située de l’autre côté de la route. Dommage! Une route sur laquelle, fort heureusement, nul véhicule ne circule la nuit. Et c’est après un sommeil serein que je retrouve la terrasse pour le déjeuner.

Hélas! Le serveur refuse de m’y servir, disant qu’il fait trop froid. Et je dois me contenter d’une table avec vue rivière, mais sans les odeurs si spécifiques des rives à l’aube.

Une belle halte cependant. Si vous passez par là, n’hésitez pas à en profiter! Et l’on peut se baigner non loin de là…

L’Auvergne à Paris : le Trumilou

Ne cherchez pas « Trumilou » sur Internet, vous ne trouveriez que le nom du restaurant, pas sa signification… Il faut rechercher « Troumelou », lié au village d’Auzers, dans le Cantal… qui a aussi une auberge de ce nom.

Le Troumelou.
Source : site du village d’Auzers

L’explication est apportée dans un article qui relate l’histoire du restaurant parisien, en ligne ici. Quoi qu’il en soit, le restaurant reste auvergnat depuis des décennies, le père de l’actuelle propriétaire étant né près du Puy Mary.

Et des tableaux, photos et objets rappellent cette origine, parmi les innombrables décors de ce lieu au charme désuet, inattendu à cet endroit. En effet, le Trumilou est situé Quai de l’Hôtel de Ville, au 88.

Situation. Source : site du restaurant

En ce moment, difficile à repérer à cause des échafaudages, et mieux vaut y aller aux heures où les travaux de rénovation de façade sont arrêtés!

On y mange délicieusement bien, des plats traditionnels et des recettes auvergnates, mais pas seulement… Et la gentillesse du personnel est remarquable. C’est la première fois qu’on me fait goûter une tarte au citron pour que je sache si j’allais la prendre. Car j’avais dit aimer l’acidité, et ne pas trop apprécier les amandes… Effectivement, elle est excellente, mais j’ai fini par lui préférer un délicieux crumble pomme-rhubarbe.


Une bonne « auberge » – c’est le mot qui me semble plus approprié, car plus adapté à l’ambiance chaleureuse et à la qualité des plats – à essayer absolument, avant qu’elle ne soit un jour malencontreusement rénovée, comme c’est la mode…