Aujourd’hui je ne résiste pas à l’envie de vous faire (re?) découvrir une de mes poètes préférées, Louise Labé (1520 – 1566). Si osée pour son époque… et qui est décédée le jour de la Saint Marc, jour de ma naissance… à quelques siècles près!
Régalez-vous donc en lisant cette belle oeuvre enflammée, sans oublier qu’à l’époque « baiser » n’est pas grossier comme il l’est parfois aujourd’hui, et n’évoque que le « French kiss »…
Baise m’encor, rebaise-moi et baise
Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
Louise Labé, Sonnets

Dans le Lit, le Baiser, 1892