J’ai le plaisir depuis quelques temps de voir ce blog enrichi par les commentaires d’un inconnu, dont j’avais découvert voici peu le blog « Un jour Un tableau », blog que j’ai évoqué ici.
En relation avec le poème de Théodore de Banville publié ce matin, il m’a proposé d’aller voir les tableaux d’un peintre dont j’ignorais le nom, Jules Bastien Lepage.

Je me suis donc documentée sur cet artiste, et ai découvert son originalité, qui m’a fait comprendre pourquoi il plaisait à mon mentor…

Source
Il n’a fallu qu’une dizaine d’années pour que ce peintre, décédé à 36 ans, marque son époque. Il faut dire que le graphisme est étonnant, innovant. L’alliance d’une forme de classicisme, de touches d’impressionnismes et d’un dessin très pur et lisse parfois est déroutante, intrigante.
Comme si l’artiste trahissait dans ses oeuvres les tensions à la fois internes et externes… La passion et la paix ? Le bonheur et la souffrance ? Le corps et l’âme ?

J’ai glissé dans cet article quelques oeuvres que j’ai particulièrement appréciées, mais il en est d’autres tout aussi intéressantes et/ou touchantes, à vous de les découvrir… Je n’ai notamment pas traité des portraits, parfois tout aussi surprenants.
Si vous voulez en découvrir davantage, voici un diaporama sur fond de Gymnopédie…
L’attachement du peintre lorrain Jules Bastien Lepage à ses racines, à son coin de terre, ce regard sur les petites gens de la campagne, sont présents dans le roman -Anne Karenine (Léon Tolstoï) : « …Le plus pénible était fait. Lorsque le travail recommença,
Lévine n’eut d’autre pensée, d’autre désir que d’arriver aussi
vite et aussi bien que les autres. Il n’entendait que le bruit des
faux derrière lui, ne voyait que la taille droite de Tite marchant
devant et le demi-cercle décrit par la faux sur l’herbe qu’elle
abaissait lentement en tranchant les petites têtes des fleurs …
Le travail parut à Lévi ne moins pénible pendant la chaleur du
jour; la sueur qui le baignait le rafraîchissait, et le soleil, dardant
sur son dos, sa tête et ses bras nus jusqu’au coude, lui donnait
de la force et de l’énergie. Les moments d’oubli, d’inconscience
revenaient plus souvent, la faux travaillait alors toute seule.
C’étaient d’heureux instants
Lorsqu’on se rapprochait de la rivière, le vieillard, qui marchait devant Lévine, essuyait sa faux avec de l’herbe mouillée,
la Javait dans le courant et y puisait une eau qu’il offrait à boire
à son maître. Et Lévine croyait n’avoir rien bu de meilleur que
cette eau tiède dans laquelle nageaient des herbes, avec le petit
goût de rouille qu’y ajoutait l’écuelle de fer du paysan.
Puis venait la promenade lente et pleine de béatitude où,
la faux au bras, on pouvait s’essuyer le front, respirer à pleins
poumons et jeter un coup d’oeil aux faucheurs, aux bois, aux
champs, à tout ce qui se faisait aux alentours. Les bienheureux
moments d’oubli revenaient toujours plus fréquents et la faux
semblait entraîner à sa suite un corps plein de vie et accomplir
par enchantement, sans le secours de la pensée, le labeur le
plus régulier… »
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