
J’ai retrouvé dans ma bibliothèque les livres que j’utilisais jadis pour préparer mes interventions. L’un d’entre eux est un de ces « guides » relatifs à une thématique donnée. Devinez laquelle? L’évasion. D’actualité, n’est-ce pas? Et j’ai cherché le texte qui me « parlait » le plus. Celui que j’ai retenu est d’un écrivain qui peut paraître un peu suranné, mais que j’ai beaucoup aimé autrefois, et qui me « parle » encore aujourd’hui, Joachim du Bellay. J’en profite pour évoquer le souvenir d’une personne avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir et d’intérêt à travailler, qui portait ce prénom devenu rare de nos jours, mon « binôme » guinéen. Fin de la parenthèse.

Si notre vie est moins qu’une journée
En l’éternel, si l’an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,
Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,
Si, pour voler en un plus clair séjour,
Tu as au dos l’aile bien empennée ?
Là est le bien que tout esprit désire,
Là le repos où tout le monde aspire,
Là est l’amour, là le plaisir encore.
Là, ô mon âme, au plus haut ciel guidée,
Tu y pourras reconnaître l’Idée
De la beauté, qu’en ce monde j’adore.
Du Bellay (1550)
L’amour et la quête de la Beauté seraient les clefs de la Liberté?
Beauté physique (kalos), beauté morale (agathos)…
C’est ce qui m’a fait revenir à mes premières amours sculpturales, les Kouroï. J’avais 20 ans. Je suis restée littéralement béate, en émoi, devant Cléobis et Biton, au Musée de Delphes, plus anciens d’une trentaine d’années de celui que j’ai choisi aujourd’hui pour illustrer cet article.
Comme je le fus, beaucoup plus tard, devant l’Odalisque d’Ingres…

Un vrai retour aux sources…
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