Je me plais à désigner par co-incidence tout événement qui consiste en une rencontre invraisemblable et irréaliste mais pourtant bien vraie et authentique entre deux pensées, deux appétences, deux vécus…
Et si je prends le clavier cet après-midi, pour un second (petit, promis) article, c’est que je suis encore sidérée de celle à laquelle je viens d’assister.
Vous vous souvenez peut-être que j’ai parlé voici peu d’un livre que j’avais beaucoup apprécié, Miss Islande, qui m’a fait voyager dans ce pays attirant, au milieu des amateurs/trices de volcans et de poésie. Par ailleurs, je vous ai sans doute lassé-e-s avec une série d’articles, tout récemment, sur un thème « vulgaire », le linge et les lessives…
Or voici ce qui m’est arrivé, que je m’empresse de vous narrer.
Je suis abonnée à la Newsletter (notre belle langue n’a pas créé d’équivalent hélas) d’un site que m’a recommandé un ami musicien et photographe à ses heures, loeildelaphotographie – que je vous recommande, au passage, car il y a des galeries très belles, comme celle-ci ou encore celle-là. Elle est donc arrivée tout à l’heure, et ce que j’y ai découvert m’a poussée à le partager avec vous.
L’exposition actuellement en cours (malheureusement sans public!) est intitulée… Marc Pollini : Islande, île noire. Bien sûr, je vais immédiatement la « voir »… et voici l’une des belles photographies de cet artiste.

Et voici ce que son auteur déclare.
» Au travers de ces photos j’ai voulu mettre en avant certaines particularités de cette ile.
Une ile ou la rudesse de sa nature et son immensité prennent le dessus sur l’homme. Une forme d’enfermement s’exerce sur celui-ci et étant moi-même insulaire je connais cette sensation paradoxale de nature souvent synonyme de liberté et de notion d’enfermement.
C’est ce paradoxe que j’ai voulu mettre en avant dans ce travail qui a duré plus deux ans pour lequel je me suis rendu plusieurs fois en Islande en des lieux et des saisons différentes.
Bien que le cadre de cette série semble clairement défini, je l’ai conçu comme à mon habitude dans la photo telle une balade ou plutôt une errance sans jamais savoir précisément ce que je cherche, dans l’attente, dans la contemplation de cette nature ou à l’affut que quelque chose se passe, comme cette rencontre avec ce vielle homme handicapé, ou cet homme tatoué qui accepte de poser pour moi dans un lieu improbable après m’avoir indiqué mon chemin à l’extrémité nord de l’ile.
Le choix du noir et blanc c’est imposé à moi, comme une évidence. » Marc Pollini
Donc, troisième point de rencontre… Ne sommes-nous pas devenu-e-s des « insulaires malgré nous », en ces temps étonnants?
A cela s’ajoute une quatrième co-incidence… Devinez dans quelle ville, un de mes lieux favoris d’adoption, a lieu l’exposition? Au Musée de la Photographie et de l’Image… à Nice!
Le « linge et les « lessives » : Thème « vulgaire » ? C’est tout le contraire : Les artistes (Peintres,Poètes,Musiciens,Danseurs…) nous parlent alors du fond de l’âme .Ce qui peut paraître « commun,banal » à l’un devient « merveilleux » pour l’autre : « …Ce n’était qu’un très vulgaire coquelicot semblable à tous les coquelicots de France. Isolé dans cette prairie, il paraissait merveilleux (Gide, Ainsi soit-il, 1951, page 1196). »
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Il faut l’entendre dans un autre sens… cf CNRTL « Vieilli ou littér. Qui est admis, pratiqué par la grande majorité des personnes composant une collectivité, appartenant à une culture; qui est répandu. Synon. banal, commun, courant, ordinaire, trivial.Croyance, interrogation, moralité, observation, opinion, pensée, préjugé, préoccupation, satisfaction, vérité vulgaire. Il faut revenir de bonne foi aux idées vulgaires de sagesse et d’honneur; une femme a tout à perdre en les oubliant (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 400).La conversation s’engagea de la façon la plus vulgaire: le temps, le Ministère, la maladie de de Marsay (Balzac, Secrets Cadignan, 1839, p. 338). »
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Je l’ai bien interprété dans ce sens (« Vieilli ou littér : « Synon.banal,commun ») et non dans le sens péjoratif de lie populaire (basse classe). Les lavandières des poètes relèvent plus du mythe que d’une réalité « collective ».Les lavandières de Brocéliande nous entraînent au coeur d’une Bretagne mystérieuse, dans une forêt mythique ! L’origine du mythe des lavandières de nuit : Il s’agirait du coassement rythmé des grenouilles reproduisant le bruit des battoirs. N’est-ce-pas merveilleux ?
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