Varech

Plage de Kerneuc, 31 octobre 2021

En écrivant ce titre, je me suis questionnée sur le choix du mot et son orthographe… Allais-je écrire « varech », « varechs », ou goémon (avec ou sans s)? Ou m’adonner aux joies de la bretonnitude et opter pour « bezhin » ou « gouemon »?

Evidemment, pour celles et ceux d’entre vous qui me connaissez, je me suis précipitée sur le CNTRL puis sur le Littré…

Intéressante découverte, comme souvent… Car, si j’avais voulu évoquer une épave, j’aurais aussi pu faire ce choix terminologique.

« Nom collectif de tous les débris que la mer rejette sur ses côtes. Naufrages et varech, qu’est-ce ? ce sont les biens pêchés au bord de la mer, des lacs et des rivières, Arch. des Finances, mss. Instr. sur la Chambre des Comptes, 1701, p. 19. » (Littré)

Le saviez-vous? Moi, non…

Cela viendrait, d’après le Littré, de la racine indo-européenne présente dans « frangere » (bien connue maintenant avec la mode des « frexit »!)

Pour ce qui concerne l’incertitude singulier / pluriel, elle fut vite levée. On peut mettre les deux, car le singulier de « varech » est un singulier collectif et désigne « du varech » ! Donc ex-aequo…

Reste le goémon. Il est plus précis, puisqu’il ne désigne que des algues… « Mélange d’algues marines brunes des genres fucus et laminaire, récoltées sur les côtes bretonnes et normandes, que l’on utilise comme engrais ou dont on extrait de la soude et de l’iode. » (CNTRL)

Mais un point commun : l’épave. En effet, ce qui est rejeté par la mer sur les côtes, comme ce fut le cas dans le Finistère dernièrement, est dénommé « goémon d’épave »… J’aurais donc dû intituler cet article « Goémon d’épave »…

Car j’ai eu envie ce matin de partager avec vous quelques photos prises sur la Plage de Kerneuc, à Fouesnant – pardon, Fouen… En recherchant la bretonnitude, les traducteurs ont laissé le foin mais oublié la vallée (nant)…

Je tiens à préciser qu’aucune des photos n’a été retouchée, ni même recadrée. Il n’est que le « champignon » qui a été pivoté…

L’idée de leur donner des titres m’a titillée, mais je préfère laisser chacun-e

J’ai volontairement laissé les photos dans l’ordre où elles ont été prises, car cela correspond aux changements réels de luminosité, et aux « découvertes » tout au long de cette belle promenade, le visage fouetté par un suroît agréable…

Et une belle surprise en fin de balade…

2 commentaires sur “Varech

  1. Votre article m’a donné envie d’en savoir plus .  » Récolte du goémon de rive sur la côte de Pleubian en 1901″ : » …. Tout le monde est sur la grève. Chaque ferme y fait bande à part. On s’arrête aux rochers que le flot découvre en se retirant. Les uns coupent fébrilement le goémon, les autres, avec des civières, le portent aux charrettes qui se sont rapprochées. Si l’accès est impossible aux attelages on fait de toute la récolte de gros mulons qu’au flot montant l’on convoiera vers la côte. La confection de ces tas de goémon demande de grandes précautions et il faut un homme habile et expérimenté pur disposer les cordages qui servent de ligatures…Mais i l ne faut pas s’attarder à gratter les rochers : la mer se retire encore, il faut profiter de la bonne aubaine. Cependant la grève est couverte de lacs, sillonnée de rivières salées parfois très profondes ; il faut néanmoins avancer. On s’enfonce dans l’eau glaciale jusqu’au genoux, jusqu’aux hanches ; il arrive que les plus pressés, éméchés d’ailleurs par de nombreuses libations – car l’eau de vie n’est pas oubliée- perdent pied et doivent allonger quelques brasses. Le vent glacial colle sur la peau les vêtements trempés ; les embruns fouettent les faces, piquant dans la chair des milliers d’aiguilles, mais les courageux ne mollissent point, une gaîté plus ou moins sincère règnent même dans tous les groupes. Cependant voici plusieurs heures que l’on peine ; on interroge la basse mer et tout à coup retentit le cri : « la mer arrive ». Et l’on refait en arrière le même chemin que tout à l’heure, s’obstinant là où l’on a déjà passé, mais bientôt chassé de toutes les positions par la marée qui n’attend pas, craignant que dans sa perfidie elle ne vous contourne de loin. C’est aussi le moment de se réunir tous auprès du mulon et de joindre tous les efforts pour en serrer les liens. Enfin la partie est finie ; on abandonne le convoyeur sur le tas, et tout le monde rentre mouillé à la ferme… » https://www.histoiremaritimebretagnenord.fr/activit%C3%A9s-maritimes/go%C3%A9mon/

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    1. Merci de ce partage ! Effectivement, beaucoup regrettent ce temps où chaque paysan avait droit à son quota de goémon sur la plage. Car il y avait des quotas… En breton, il existe le verbe « goémona », qui montre bien que la récolte du goémon était chose commune…

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