
Voici encore une lacune dans mes connaissances artistiques! Je ne connaissais pas ce peintre avant d’apprendre l’existence de cette exposition. Difficile d’y trouver une place, tant elle est courue. Et cela ne s’est pas amélioré avec les contraintes de jauge! Aussi ai-je pour une fois enfreint à l’un de mes principes, et réservé un mois d’avance, que dis-je, une année d’avance… Enfin, non, en décembre pour janvier.
En réalité, pas trop de monde dans les salles en ce mardi matin pluvieux de début janvier… Ce qui m’a permis d’en profiter pleinement, mais pas de prendre les photographies de face, tranquillement, comme je l’aurais souhaité – ce que vous constaterez de vous-même!
Non que j’aime particulièrement ce style de peinture, mais il me faut avouer que la palette de couleurs, la manière très personnelle de « saisir » les personnages pour les portraits, et les interrelations de l’artiste avec les autres arts m’ont fascinée.
Comment vous présenter ce que j’ai vu? La tâche est loin d’être aisée…
L’exposition commence par un extrait du film Ivan le Terrible de Sergueï Mikhailovich Eisenstein (1944).

Ce personnage hante visiblement Répine, et on le retrouve à divers moments de l’exposition, et en particulier dans le recoin consacré au célèbre tableau de Répine, où l’on voit Ivan tenant dans ses bras le fils qu’il vient de tuer.

Impossible de retracer l’ensemble de l’exposition, bien sûr, et ce n’est qu’un petit éclairage que je puis en faire… Avec d’abord un focus sur la France. Inattendu, non? Mais Répine a séjourné dans notre pays, et certains de ses tableaux témoignent de son regard sur celui-ci, comme le ramassage des galets à Veules-les-Roses.

Mais ce sont surtout des « personnages » qu’il a peints, dont voici quelques exemples.

Après le petit garçon de Montmartre, la petite Picarde. Mais ces enfants ont toujours l’air aussi triste…

Moi qui ne suis pas une fanatique des portraits, je dois dire que j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à découvrir ceux de Répine, car ils manifestent une interprétation forte des êtres et de leurs émotions.

Après le Juif en prière, la jeune Africaine en attente…

Des portraits, il y en a beaucoup dans l’exposition, notamment des artistes ou mécènes de son entourage. Et surtout de Léon Tolstoï, qu’il admirait énormément. Il en a peint plus de 70 portraits! Dont certains dans des activités inattendues, comme le labour…

… ou au contraire en inactivité, comme celui-ci:

Répine et Tolstoï ont longuement correspondu, et un livre retrace ces échanges épistolaires.

Beaucoup de portraits des membres de sa famille, en particulier de ses filles… parfois plus conventionnels…

Même les scènes de composition présentent des visages aux traits frappants, comme les hâleurs de la Volga.


Je ne suis pas parvenue à bien saisir le tableau « Réunion de militants », mais vous le présente quand même…

… ainsi que celui qui décrit l’explosion de joie de la Révolution.

On ne trouve qu’un dessin dans l’ensemble de l’exposition, mais il montre le goût de l’artiste pour « saisir » le moment.

Certains de ses tableaux ont donné lieu à de nombreux essais, et l’exposition en montre les différentes versions, comme c’est le cas pour la scène de retour d’un-e exilé-e. Vous pouvez jouer au jeu des différences (il y en a plus de 7!).


Un petit « zoom » pour vous y aider?

Je ne voudrais pas finir sans une oeuvre qui, pour moi, symbolise à la fois liberté et bonheur…

La peinture « russe » (au sens large : Biélorussie,Lituanie,Lettonie,Ukraine…) est souvent dévalorisé pour des raisons idéologiques : L’intelligence des nuances n’est pas la caractéristique première de notre époque! C’est le règne de la confusion des esprits et la recherche de boucs émissaires (Voir le tableau « Agnus-Dei » de James Tissot!).
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« FEMME DU BOUC ÉMISSAIRE (LA) d’Agnès Desarthe.
Maître Shkaf, l’instituteur, n’en peut plus. C’est l’été, il fait trop beau, les enfants refusent de travailler, ils chahutent et ne l’entendent plus, même quand il crie. Et puis, un jour d’orage, Maître Shkaf se met réellement en colère, parce que la classe persécute Michail. Le maître tonne et menace, mais il voit que les enfants ne comprennent pas pourquoi il est si fâché. Alors il leur dit de sa voix douce et timide habituelle : Je vais vous raconter une histoire de Bouc Emissaire. L’histoire de l’unique Bouc Emissaire du Monde Entier – et de sa femme. C’est quoi, un bouc et misère ? dit Denis.
Une histoire pour tous les gens intelligents. Une histoire tellement belle et enthousiasmante que les enfants veulent créer un club de Boucs Emissaires. » (https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/femme-du-bouc-emissaire).
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