
En ce jeudi soir, veille d’un « pont » détesté de beaucoup, il y avait de quoi hésiter devant les affiches de cinéma pour celles et ceux qui aiment le 7ème art. Pas trop pour moi qui ne vais jamais voir de films violents… Je vous en ai déjà fait part, de cette stupide aversion qui me pousse à ne regarder que films drôles, poétiques ou romantiques… Hésitation cependant entre deux films. La Conspiration du Caire ou L’école est à nous. Vu la déclaration de la phrase précédente, vous savez déjà de quel côté penchait la balance! Même si l’intérêt du premier était visiblement supérieur… Mais on ne se refait pas. J’espérais rire, rire beaucoup. Erreur grave.

Certes, j’ai beaucoup ri par moments, surtout dans la première partie du film. Mais souvent un peu jaune. Les jeunes sont drôles, si bien esquissés, même s’ils sont chacun et chacune très « typé-e », limite stéréotype. Les profs et la CPE aussi. La frustrée, le représentant syndical, la prof de lettres romantique, le Maghrébin prof de techno… Mais on sent, on comprend, on sait très vite que c’est voulu, ce trait un peu forcé. Le milieu de l’Education Nationale est caricaturé. Cela sert-il le propos? Je me le suis demandé… Et pour moi la réponse est plutôt négative. Un peu plus de modération aurait permis, à mon sens, de mieux faire passer le message.
Quel message ? Je ne vous le révèlerai pas, car cela serait déflorer l’histoire que narre ce film. Mieux vaut le découvrir par vous-même, n’est-ce pas? Car oui, allez le voir, ne vous arrêtez pas à la légère critique que je viens d’émettre. Vous rirez, oui, un peu. Mais surtout vous prendrez une dose d’espoir. Ce dont, reconnaissez-le, nous avons bien besoin en ce moment. La lutte que je menais, voici de nombreuses années, en tant que jeune enseignante auprès d’adolescents considérés comme « perdus » par le Mamouth, cette lutte, disais-je, est encore d’actualité. Et d’autres la poursuivent. Comme celles et ceux qui ont écrit, réalisé, produit ce film. Comme ces jeunes qui jouent si « vrai ». Et cette actrice qui incarne avec tant de sensibilité l’héroïne. Sans compter, bien sûr, Jean-Pierre Darroussin qui réussit à incarner avec justesse le Principal coincé entre ses idées, proches de celles de la jeune révoltée, et sa mission, respecter et faire respecter la Loi. Une mention spéciale à Sofia Bendra, qui incarne une enfant placée dont le génie se révèle. La jeune femme est « bluffante »…
