Le temps est à la pluie en ce samedi de janvier. Mais l’envie de sortir prime. Alors, pourquoi pas un petit restaurant ? Appels en nombre, pour tenter de trouver la perle rare : un restaurant sympa, pas trop cher, accueillant… Mais voilà. Tout est fermé. Soit définitivement, soit pour « vacances ». Les répondeurs s’enchaînent. Certains sont pleins. D’autres n’acceptent pas de messages. Enfin une voix me répond. Une dame, visiblement d’un certain âge, m’explique que son restaurant est fermé depuis une dizaine d’années. Pourtant, il est toujours répertorié comme « ouvert » sur Tripadvisor et consorts! Je lui demande, épuisée par plus d’une heure d’efforts téléphoniques, si elle ne pourrait pas me donner l’adresse d’un de ses collègues, un restaurant ouvert (un samedi, ce n’est quand même pas impossible, pensais-je). Elle me dit d’essayer auprès de « La Chaumière, de l’autre côté ». L’autre côté de quoi? Mystère. J’appelle. Une voix féminine me répond fort aimablement que oui, c’est ouvert, que oui, on sera ravi de nous accueillir, que oui, l’heure n’a pas besoin d’être fixée exactement. Miracle! Il ne reste plus qu’à consulter Waze pour voir combien de temps il faut pour aller de Fouesnant au Guilvinec. Un peu plus de 30 mn. Jouable, donc, puisqu’il n’est pas encore tout à fait midi. Et la vieille Clio de la Vieille Dame (non, pas celle de Babar, mais presque!) s’élance vers le pont qui franchit l’Odet et mène en pays bigouden, de l’autre côté de la frontière (il subsiste un ethnicisme anti-bigouden incroyable chez certaine Bretonne de la Presqu’île… )

Et c’est vraiment une chaumière que je découvre, coincée entre des bâtiments de tous styles, face au port des Demoiselles. Au fait, savez-vous ce que sont ces « demoiselles »? Cherchez, je vous donnerai la solution plus tard…

Une pièce chaleureuse, au sens figuré (accueil de la propriétaire des lieux) comme au sens propre (une table près d’une grande cuisinière dont le feu de bois est bien agréable).

La Dame des lieux nous annonce qu’hélas elle ne pourra pas nous servir de « demoiselles », car les pêcheurs sont privés de leur activité depuis une semaine à cause d’une météo déplorable. Mais la carte est alléchante et propose en entrée d’autres options, comme un foie gras maison (qui se révèlera délicieux) et une assiette de vernis et palourdes farcis. Je demande s’il est possible de n’avoir que les seconds. Elle part consulter la cuisine, et revient avec un accord. Là aussi, grande qualité gustative. La suite du repas? du poisson, bien sûr. Pour moi, des sardines comme je n’en avais jamais mangé. Cuites à point mais pas trop, chair tendre…

Peu de poissons en ce moment, mais merlu et Saint Pierre sont aussi proposés.
Une hôtesse étonnante, venue s’installer ici il y a une dizaine d’années. Elle nous présente son ami ou mari, musicien guitariste, et son aide-cuisinier, une Ukrainienne qui était dans son pays assistante sociale et qu’elle fait travailler pour l’aider. Normande d’origine, elle dit avoir été adoptée par les locaux (comment a-t-elle fait? c’est si difficile de s’intégrer en Finistère!). Catholique, elle adhère cependant à la philosophie bouddhiste (j’avais compté 4 représentations de Bouddha dans la salle et sur la terrasse). Et se déclare heureuse. Bref, vous l’avez compris, une personne extrêmement intéressante selon mes critères.

Le repas fini, balade dans les environs. D’abord, sur le port. Et je comprends que « l’autre côté », c’est le quai d’en face.





Après le port de pêche, les chantiers navals, qui ressemblent parfois à des musées d’art moderne… Puis l’Enclos des phares, avec une exposition de photographies anciennes.



