Le Don Quichotte de Noureev

Il reste quand même celui de Cervantès, ne vous inquiétez pas! Simplement, le ballet est signé du célèbre chorégraphe… et cela se sent, cela se voit, cela s’admire. Le public ne s’y est pas trompé; il était nombreux en ce soir d’avril à l’Opéra Bastille. Et les ovations durèrent bien longtemps à l’issue du spectacle!

Qu’ai-je préféré?

Les « espagnolades » de la première partie, tout en nuance de rouge vif et vert éclatant ?

Le duo entre amoureux, contraints de se cacher pour échapper à l’ire paternelle? Le côté slave de la deuxième partie, tout en nuances de gris, de bruns et de bleus, seulement troublées par le rose et le vert pâles des tutus du corps de ballet?

Les performances des trois danseuses, dont j’ai imaginé qu’elles représentaient chacune une image de la Femme (en l’occurrence, la Femme rêvée par le poète, Dulcinée)… Rouge et Or : domination, pouvoir, aisance. La « Mère »… Or et blanc : volupté, séduction, attirance… La « Maîtresse ». Blanc : pureté, virginité, innocence. La « Dame des pensées », chère aux chevaliers et aux troubadours ou trouvères. Et, du coup, m’est venue une autre idée. Et s’il y avait un tryptique relié au « féminin », déjà discernable dans les Evangiles : Sainte Anne, Marie et Marie-Madeleine…

Mais revenons à l’Opéra. Une petite flûte, le programme… c’est bon, on y retourne!

De ma place, premier rang de corbeille, je voyais très bien tout l’orchestre et son chef. Remarquables d’un bout à l’autre de la partition.

Curieuse destinée que celle des musicien-ne-s condamné-e-s à la « fosse »… Seule la tête du chef d’orchestre doit dépasser pour les premiers rangs ! Jouer, et jouer aussi longtemps, des airs aussi variés, tout en restant invisible pour le public… C’est cruel, non? Aussi ai-je compris qu’iels filent rapidement à la fin, sans laisser loisir aux auditeurs/trices de les ovationner comme iels le méritaient! Car, s’il y eut quelques « couacs » côté danse, je n’en ai relevé aucun côté musique… or le poème symphonique composé par Strauss en 1897 n’est pas simple à interpréter. Une belle critique en est proposée sur le site de France Musique. Je vous invite à la lire, et à écouter les extraits proposés…

Côté danse, je me suis demandé pourquoi le danseur étoile paraissait plus « léger », plus « gracieux », plus « aérien » que les danseuses. Volonté du chorégraphe? Ou virtuosité rendue possible par la liberté? Sont-ce les pointes qui « vissent » les danseuses au sol?

Mais n’exagérons point : certaines figures furent remarquables, et la technique est bien là. J’ai cependant – vous l’aurez compris – regretté un manque d’ « envols »… Néanmoins, un superbe ballet… Les photos prises à la fin (pas le droit – et pas l’envie – d’en prendre pendant le spectacle) sont floues, mais je vous les transmets quand même, pour que vous ayez un aperçu des personnages.

Ici, vous découvrez le père et le prétendant évincé

Quelques « toréadors » et, à l’extrême droite, Sancho Pança

Au centre, Don Quichotte

Le Chef d’orchestre, entraîné par le Chevalier

La danseuse et le danseur « étoile »

Des étoiles, j’en avais plein les yeux, et j’étais ravie d’avoir assisté à ce beau spectacle. J’en garde beaucoup de souvenirs, impossibles à lister ici. Et mon admiration pour Noureev n’a fait que croître, en particulier pour la mixité culturelle revendiquée ici…

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