La Ferrandaise

Un petit restaurant niché sur le petit bout de la rue de Vaugirard qui relie le jardin du Luxembourg et celui que l’on nommait naguère le Boul’Mich, non loin de l’un des seuls restaurants coopératifs de Paris, l’Indonesia…

Difficile à repérer, tant il est discret. C’est en cherchant sur le net un restaurant renommé pour sa blanquette de veau que je l’ai trouvé. Il venait, disait l’article, de rouvrir après une assez longue fermeture.

Et je n’ai pas regretté ce choix. Imaginez un petit restaurant tout en longueur, cosy, chaleureux, où l’on est accueilli dans un décor rappelant l’Auvergne et ses magnifiques puys.

La Ferrandaise, je croyais que c’était une habitante de Clermont-Ferrand… Que nenni! Ce sont des Clermontoises. Non, une Ferrandaise, c’est une vache…

« Race du Puy de Dôme, la Ferrandaise est une vache très rustique et polyvalente. Élevée dans les parties montagneuses du département, elle se caractérise par sa longévité, sa bonne fécondité, ses qualités maternelles et son aptitude à la marche. C’est une race mixte : elle est aussi bien utilisée dans des systèmes laitiers avec transformation fromagère à la ferme, que dans des systèmes allaitants.

« La Ferrandaise est une race rustique, qui ne craint pas le froid, et n’a pas de problèmes de pieds ou de membres. C’est une marcheuse infatigable qui a beaucoup d’énergie, ce qui la faisait apprécier pour le travail et le parcours en estive.

Le lait de la Ferrandaise est à l’origine de fromages aussi divers que le bleu d’Auvergne, la fourme de Rochefort, le Saint-nectaire ou la fourme d’Ambert. Race laitière de type mixte, elle est encore traite dans un certain nombre d’élevage, qui transforment le plus souvent le lait à la ferme. Elle peut aussi être utilisée en système allaitant : c’est une nourrice parfaite pour obtenir des veaux à croissance élevée, lourds et bien conformés. » (source)

Et c’est bien elle que vous voyez sur les photos ci-dessus! Comme sur cette carte postale ancienne, présentée sur le site de l’association éponyme.

Et vous avez vu ses belles cornes en forme de lyre?

Une carte simple, qui sent bon effectivement les bovidés de cette région, et offre des vins du crû. Alors, blanquette de veau et riz pour les uns, quasi de veau et purée pour les autres, le tout accompagné d’un Châteaugay, vin que mon père, jadis, appréciait presque autant que le vin de Boudes et le Chanturgue, et plus que le Saint-Pourçain.

« Le cahier des charges indique comme cépage principal le gamay et comme cépage accessoire le pinot noir. Le gamay, favori des terres auvergnates, apporte le goût franc du fruit et la structure du vin. Le pinot rajoute de la complexité, de la finesse et de la richesse à ses arômes, et favorise aussi la possibilité d’une garde plus longue.

La couleur du vin de Châteaugay est d’un rubis à la fois profond et vif, qui le différencie de celles des vins de Boudes et Chanturgue, plus sombres. Sa saveur est poivrée, longue en bouche. Les deux forment la signature d’un cru original. Le Châteaugay rouge a des saveurs de fruits rouges, ses tanins sont élégants : c’est généralement un vin souple, facile à boire, dont la légère acidité fait la fraîcheur et l’authenticité. » (source)

J’apprendrai par la suite, en recherchant des informations sur ce vin, qu’il est produit par un ancien rugbyman de Riom, Roland Royet, et son épouse Catherine, qui ont opté pour le bio et sont installés à Ménétrol. Curiosité de ma part : pourquoi Ménétrol et non Châteaugay? En réalité, il n’y a que 7 kms entre les deux…

Au dessert, une tatin avec un petit bol de crème fraîche. Un vrai régal que ce repas.

Quant à l’ambiance… Très vite les relations se nouent d’une table à l’autre. Un couple, table voisine, partage son bonheur de vivre. Une dame, un peu plus loin, nous transporte à Madagascar, où elle élève des chevaux sur 17 hectares. On goûte les vins des uns et des autres, on échange gaiement. Au café, la dame seule nous rejoint. Un moment serein, gai, intéressant. Et chacun-e se promet de revenir. La voisine veut privatiser la cave, qu’elle a visitée et beaucoup appréciée. Je réalise maintenant que j’ai oublié d’aller la voir! Qu’à cela ne tienne, ce sera pour la prochaine fois. Car je n’ai jamais mangé viande si tendre et si bien cuisinée, pour un prix fort raisonnable. Un lieu qui vaut le coup qu’on s’y rende et s’y attarde… Ah! j’allais oublier! Si vous voulez en savoir plus, son site est ici.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.