De la laveuse aux lavandières, sans parler des lingères, nous voici arrivés au linge… qui était au départ de cette « série », car j’avais découvert un tableau qui m’avait intriguée.
Pourquoi, me direz-vous, ne pas avoir commencé dès lors par celui-ci? Tout simplement parce que je ne parvenais pas à en trouver l’auteur-e… Et je ne l’ai pas trouvé, malgré l’appel à l’aide lancé hier auprès d’un spécialiste – pour ne pas le citer, le créateur de UN jour UN tableau, qui finira, je pense, par trouver…
A ce propos, je ne sais pas si vous êtes allé-e-s voir sa page hier, mais les tableaux et textes choisis en réaction à mon article sont magnifiques et nous font voyager de la Provence (avé l’assent) à la Bretagne, « ma bro » d’adoption (de Pen Ar Bed à Mor Bihan), en passant par les bords de Seine. J’ai découvert Clotaire Breton, « Lavandières de Saint-Martin » (1979) – sur le blog indiqué, un long passage évoquant le passé, extrait de « La Lessive » in « La vie rurale dans le Mantois et le Vexin au XIXe siècle » (Bougeatre, 1971), qui m’a rappelé les récits d’une de mes grands-mères, lorsqu’elle m’expliquait à quel point les machines à laver avaient révolutionné littéralement la vie des femmes, ce que, petite fille, j’avais du mal à comprendre, et que je n’ai saisi qu’en observant la vie quotidienne dans l’Atlas, ou plus tard, en Guinée Forestière…
Voici le tableau en question. Qui se cache derrière le linge?

Après l’oeuvre – un peu longue, non? – de Brassens hier, j’ai choisi un poème vietnamien, de Pham Ho, qui a été adapté en français par Pierre Gamarra (vous savez, celui qui a écrit il y a plus de dix ans un poème sur Le Microbe et le Savon – bon il a confondu microbe et virus, mais quand même! ) et publié dans Le Trésor de l’Homme. Une parenthèse à propos de ce livre méconnu : en le recherchant sur le net, j’ai découvert qu’il était en vente à la boutique de livres d’occasion d’Emmaüs. Je ne sais pas si vous connaissez « Le lien – Pages solidaires« ? Et je me permets une nouvelle parenthèse : le commentaire d’un de ses lecteurs, sur Babelio, qui peut vous donner une idée d’évasion littéraire…
» Publié en 1978, cet assemblage de contes, fables et poèmes n’a pas pris une ride. On sort de sa lecture apaisé et plein de bonnes ondes. La plupart de ces textes se transmettent oralement entre générations et font la part belle à la faune et flore, la poésie et une certaine vision harmonieuse de la vie. Rafraîchissant ! »

Dans le matin frais et charmant
maman étend du linge blanc
et lorsque enfin le jour décline
maman rentre la toile fine.
Bébé demande en la palpant :
– Où donc est l’eau du linge blanc ?
– Le soleil est venu la boire.
– Vraiment, je ne peux pas le croire !dit Bébé.
Personne n’a vu Monsieur Soleil quand il a bu !
Le lendemain, Bébé transporte
une jatte d’eau près des fleurs ;
puis, caché derrière une porte,
il guette le soleil buveur.
Pham Ho, adaptation Pierre Gamarra

Source
Je n’achète (presque) plus de livres neufs ; Emmaüs, boîtes à livres… j’y ai déniché « le dernier été de Klingsor » (Hermann Hesse) : » …On y voyait rire le coquelicot, le bleuet, la vesce, la nielle, le liseron…Au-dessus de ma tête, le scintillement doré du scarabée, le chant des abeilles, le calme des branchages qu’aucun souffle ne remue, se détachant sur le ciel profond.Vers le soir, un délectable et paresseux retour chez moi, à travers une poussière de . soleil, un rougoiement de l’étendue dorée, dans un air tout imprégné de lassitude et de mugissements mélancoliques… » (p9)
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