L’exposition que je souhaitais voir s’est terminée deux jours avant… Pas de chance! Mais il reste les collections… Il me faut avouer leur avoir trouvé un aspect un peu hétéroclite. Certes, elles se rapportent (plus ou moins) aux années 30, mais leur agrégat semble quelque peu artificiel. Qu’à cela ne tienne, elles n’en sont pas moins intéressantes…
Commençons par les premières salles, situées au quatrième étage (oui, on commence par le haut!). Devinez à qui elles sont dédiées ? Mais oui, bien sûr, à Landowski en personne. Normal, dans l’Espace éponyme !

Il fallait du courage, je pense, à la ville de Boulogne pour mettre en avant ce sculpteur qui a été controversé en raison de sa participation à la tournée en Allemagne durant la Seconde Guerre Mondiale. Et j’avoue ne pas apprécier le gigantisme de certaines de ses oeuvres… Mais dans cette salle figurent des statuettes d’autres sculpteurs, plus fines et sensuelles…


Je suis un peu surprise, sur le moment, de découvrir, entre la succession d’espaces dédiés à la sculpture, une maquette du Paquebot Normandie. Que fait ici ce joyau de la construction navale française, plus spécifiquement nazairienne ? Certes, il date des années 30, puisqu’en 1935, lors de son lancement, il est le plus grand paquebot du monde « plus long que la Tour Eiffel », à la salle à manger « plus vaste que la Galerie des Glaces de Versailles », pouvant accueillir plus de 3300 personnes (si vous voulez en savoir plus, voici un documentaire à ce sujet) ?

La suite de la visite me le fait comprendre : une partie du mobilier et des décors présentés proviennent du paquebot, aux décors très Art Déco. Une exposition a été dédiée en 2020 à son prédécesseur, qu’il a surpassé, le Paquebot Ile-de-France. En est-ce la raison? Je l’ignore. Mais revenons à cette salle dédiée au mobilier, aux objets et aux maquettes…

L’esthétisme, à cette époque, n’exclut pas le confort… Et une pièce m’a fait imaginer combien le télétravail pourrait devenir agréable si nous la possédions…

Que dites-vous de cette chaise longue adaptée au travail? Il ne lui manque que les prises électriques sous les accoudoirs, non?

Envie de voir de plus près le tableau exposé à droite, comme moi ? Le voici…

Beaucoup de mobilier exposé, ce qui m’a plus, car j’aime les formes épurées de cette époque…

Les recherches pour embellir les matériaux, qu’il s’agisse de bois ou de verre, me séduisent tout autant.


C’est ainsi que j’ai appris ce qu’est le verre églomisé : on applique au revers d’un verre une peinture à froid associée à des fonds brillants – argent ou or – et à du vernis noir. Regardez cette merveille, sur laquelle j’ai focalisé…

Le métal n’est pas oublié, avec notamment des paravents aux formes épurées.

Ce paravent a été conçu pour le bureau du directeur d’une revue, La Semaine à Paris.

« La devanture de cet immeuble, situé au n° 26 rue d’Assas dans le 6ème arrondissement de Paris, a été réalisé en 1930 par Robert Mallet-Stevens, avec le concours de Louis Barillet pour les vitraux et des frères Jan et Joël Martel pour les reliefs. » (source). Il faudra que je vous reparle de Mallet-Stevens… un univers architectural à découvrir!
Vous avez déjà pu voir des objets dans les photos qui précèdent… j’ai été impressionnée par la beauté simple et le bleu profond du décor d’un vase, et ne résiste pas à l’envie de le placer ici.

Pas plus que je ne résiste à celle de partager avec vous deux tableaux aux antipodes l’un de l’autre et que la muséographie farceuse a placé face à face.


Soit dit en passant, je me suis demandé pourquoi figurait ici un tableau de 1906… Plus Années Folles qu’Années 30, non ?
Dans ce même espace sont proposées des maquettes d’architectes divers, allant de la belle demeure à l’immeuble le plus « moderne »…


On revient enfin au Paquebot Normandie avec cette belle verrière qui en décorait la salle de séjour.

Vous l’avez compris, j’ai regretté l’accumulation d’éléments un peu hétéroclites, que seuls rassemblent les dates de production. L’espace de ce 4ème étage est trop restreint pour autant d’objets si différents, et, qui plus est, sans fil conducteur autre que cette période. Dommage, car il y a de très belles pièces qui sont ainsi quelque peu « étouffées ». Comme cette table de bridge sur laquelle je finirai, qui a plus que séduite la joueuse que je suis…
