Cet article fait suite au précédent, puisque nous allons retrouver 4 des personnes qui y étaient évoquées.
Mais avant d’en venir à elles, je souhaite vous faire partager tout l’intérêt que j’ai pris à la visite de l’exposition « L’encre en mouvement » qui se déroule actuellement au Musée Cernuschi.
Une chance incroyable! Une place de parking juste en face de l’entrée du musée! Dirigeons-nous donc vers lui…



Certains titres d’expositions sont un peu trompeurs, voire « propagandistes »… Ce n’est pas le cas ici. Et le terme « mouvement » est aussi riche que les perspectives qu’il permet. Vous remarquerez que, dans le titre, j’ai ajouté un « s », pour marquer la pluralité de ces dynamiques. Mouvements artistiques. Mouvements sociétaux. Et mouvements de la main des calligraphes… Tout est présent dans cette exposition qui explique bien comment les calligraphes asiatiques ont investi un art traditionnel et assez strict, s’en sont emparés, et l’ont adapté à leur créativité. Bref, une belle synergie entre passé et présent, entre tradition et création, entre culture et individualité…
Je ne peux pas vous montrer tout ce que j’y ai découvert, bien sûr, mais je peux vous présenter un petit florilège, avec encore toutes mes excuses pour la mauvaise qualité des photos. Elles n’ont ici comme prétention que celle d’un « reportage », pas d’une valeur artistique autre que celle de l’oeuvre photographiée.
Vous l’aurez deviné, c’est un ordre chronologique qui a été adopté pour la scénographie de cette exposition, qui présente des artistes du 20ème au 21ème siècle. Elle commence par la calligraphie au sens premier du terme (la « belle écriture »).


Mais qui était la Dame Qiao? Suis allée chercher sur le net… Merci Wikipédia!
« Da Qiao (entre 175 et 186 – entre 220 et 229) fut une épouse du seigneur de guerre chinois Sun Ce ainsi que la fille de Qiao Xuan lors de la fin de la dynastie Han en Chine antique.« Da Qiao (entre 175 et 186 – entre 220 et 229) fut une épouse du seigneur de guerre chinois Sun Ce ainsi que la fille de Qiao Xuan lors de la fin de la dynastie Han en Chine antique.
On raconte qu’elle était, avec sa petite sœur Xiao Qiao, la plus belle dame du royaume de Wu. On disait que la beauté de Da Qiao faisait tourner la tête à la Lune et même rougir la plus belle des fleurs.
Elle eut une fille avec Sun Ce, Sunshi, qui se maria avec le célèbre général Lu Xun du royaume de Wu, et qui eut pour enfant Lu Kang.«
Mais l’encre ne sert pas qu’à « écrire ». Et, dans la plupart des oeuvres présentées, « écriture » et « peinture » se complètent. Les guillemets traduisent toutes mes réserves sur la distinction entre les deux, je pense que vous me comprenez… et comprendrez encore mieux en voyant les quelques oeuvres ci-dessous. Comme je n’ai pas l’intention de reproduire l’exposition ni de faire oeuvre de pédagogue, je ne vous présenterai pas les artistes concernés. Mais je pourrai répondre à vos questions, si vous le souhaitez.




La première oeuvre (Wang Zhen, 1922) représente le moine bouddhiste Huaisu, qui vécut au 8ème siècle. Ce célèbre calligraphe chinois aurait planté des bananiers autour de son ermitage pour pouvoir utiliser leurs feuilles comme support d’écriture.
Ce sont donc d’abord des caractères seuls qui sont présentés, puis on découvre comment ils viennent « compléter » (mais lesquels complètent les autres?) des « peintures » figuratives, plus ou moins esquissées, plus ou moins détaillées.

Plus on avance dans le temps, plus on a l’impression que les caractères s’effacent. Ainsi, la découverte des peuples de l’ouest, lorsque les artistes ont fui Pékin, a poussé certains à reproduire ce qui les étonnait.

Puis vint l’époque où les peintres s’intéressèrent aux nus. Telle cette artiste, Pan Yuliang (1895-1977) dans cette oeuvre intitulée « Nu assis au qipao rouge ». Un qipao, c’est une robe longue et ample, qui était autrefois de mise à la cour des Mandchous, avant de se rétrécir, se répandre et se populariser dans les années 1920.

Nous en arrivons à la naissance de l’abstraction, et aux artistes dont certains ont connu une renommée internationale. Je ne citerai que Zao Wou Ki, dont j’ai déjà parlé dans ce blog. Il ne pouvait être absent de cette exposition, bien sûr.

Dans la même salle, j’ai cru reconnaître Soulages, à ma grande surprise… Que faisait-il là? Mais non, ce n’était pas lui, mais un artiste chinois. Avouez que la méprise est explicable?

L’exposition se termine par des oeuvres récentes, dont celles-ci, que j’ai appréciées parce que, selon moi, elles poursuivent la tradition tout en innovant, dans des « styles » très différents.

