Ce titre n’est pas de moi : je l’ai trouvé sur le programme d’un concert qui avait lieu hier soir, et qui sera renouvelé le 13 juin. Une chorale – pardon, un « ensemble choral », car il y a également des musiciens – dont je vous ai déjà parlé, voici bien longtemps, et qui porte le nom d’un oiseau réputé pour ses chants : Philomèle, alias le Rossignol.

Le programme s’est réparti en fonction de la composition du choeur : d’abord « petit choeur », puis ensemble. Avec un intermède : un air interprété en solo par la soprano. Très belle voix, hélas un peu « timide » au regard de l’orchestre.
J’ai particulièrement apprécié certains morceaux, notamment en première partie, et ai découvert des compositeurs que je ne connaissais pas, ces fameux « amis » de Mozart. Permettez que je vous en dise un mot? En adoptant l’ordre proposé par l’affiche…
Eybler, d’abord. Pas seulement un ami : son élève. C’est l’un de ceux qui ont poursuivi la composition du Requiem après la mort de Wolfgang Amadeus, à la demande de son épouse Constance.
« Le 30 mai 1790 Mozart a écrit Eybler: « Je certifie par la présente que M. Joseph Eybler est un digne élève de Albrechtsberger, un grand compositeur, également préparé en musique de chambre et dans ce sacré, compétent dans l’art de la chanson ainsi qu’un joueur habile de l’orgue et le clavecin , bref, un jeune musicien dont, malheureusement, sont rarement égaux ». » (source)
Adlegasser, ensuite. Vous pourrez entendre notamment les Litanies sur le net ici. A l’inverse d’Eybler, il n’est pas plus jeune que Mozart, mais appartient à la génération intermédiaire entre celui-ci et son père Léopold. Ce qui explique peut-être que papa et fiston assistèrent de concert (bon, d’accord, très mauvais jeu de mots) à ses noces. Enfin, aux 3èmes, car ce séducteur aux compositions très variées s’est marié trois fois, avant de décéder à 48 ans, en 1777, alors qu’il jouait de l’orgue. Savez-vous qui prit sa place en tant qu’organiste à Salzbourg? Mozart, bien sûr!
Le dernier, Frantisek Ignac Antonin Tuma, est un Bohêmien. Un vrai. Né en Bohême en 1704. Mais décédé à Vienne. Je n’en avais jamais entendu parler. Une émission intéressante de France Musique a été consacrée à son Stabat Mater.
Vous êtes un peu perdus? Résumons-nous. Voici le quarté dans l’ordre, concernant les naissances.

L’ordre est le même pour les décès, mais l’un a vécu deux fois plus âgé que Mozart!

Vous comprenez peut-être pourquoi je me questionnais sur le terme « amis »? Quoi qu’il en soit, une belle harmonie entre les différentes pièces qui ont été interprétées. Hélas, je serais bien incapable de vous citer celles que j’ai préférées. Mais la Missa Solemnis, en do majeur KV 37, pour les puristes, est intéressante. Composée en 1780, elle a été jouée pour le couronnement du roi de Bohême, Léopold, l’année de la mort de Mozart, et en sa présence, selon le choix de son ennemi Salieri… « Intéressante », mais ce n’est pas ce que je préfère dans l’oeuvre de Mozart. Sans doute pour quoi j’ai préféré la première partie du concert. Mais l’ensemble était remarquable, y compris les musiciens. Pour celles et ceux qui seraient disponibles le 13 juin, ou qui visiteraient l’Auvergne en juillet, allez les écouter! Dans un édifice que je connais depuis mon enfance et qui est pour moi l’une des plus belles églises de France, le 14 juillet, notamment : à Saint Nectaire, ce doit être fantastique!
