Balade au Parc Départemental d’Estienne d’Orves. Séquence 1 : les acteurs

Que j’aime découvrir de nouveaux coins de Nice! Et c’est ce que j’ai fait hier… Un Parc, en pleine ville, que je ne connaissais pas… Plus de 14 hectares ignorées de moi!!! Comment est-ce possible? Je l’ignore… et me suis jurée de continuer à dénicher les Parcs et jardins que je n’aurais pas encore visités!

Il faut dire que celui-ci est situé à Nice Ouest, partie de la cité que j’essaie d’éviter au maximum… mais avec laquelle il a commencé à me réconcilier.

Un peu d’histoire, et d’histoires, pour commencer. Car on ne peut comprendre cet espace que si l’on connaît un peu celles et ceux qui l’ont façonné. Dans les commentaires de notre adorable guide Antoine (Animateur des Parcs naturels départementaux), quelques « silhouettes » ont surgi au détour des chemins.
Commençons par un peu de généalogie pour essayer de comprendre qui sont les D’Estienne d’Orves (source : geneanet).

Augustin d’Estienne d’Orves et sa famille

Dans la Nice d’aujourd’hui, c’est surtout Honoré que l’on connaît, dans cette famille. Mais c’est Augustin qui est à l’origine de la propriété dont une partie a été absorbée dans le parc. Petit-fils d’Honoré, et grand-père d’Honoré… Dans cette famille, comme dans beaucoup d’autres à cette époque, on aime redonner les mêmes prénoms… Celui qui a donné son nom à l’un des grands lycées niçois est le petit-fils de l’Augustin dont nous allons parler ici. Enfin, de l’un des Augustin, car il a eu aussi un petit-fils portant son prénom, qui, lui, a continué à aménager la propriété de son aïeul, et que, pour commodité, notre guide surnomma « Augustin 2 ». Vous me suivez?

Augustin est né le 15 août 1798 à Aix-en-Provence. Un peu plus vieux que notre cher Victor, donc, pour vous le situer dans le temps. Et mort presque aussi vieux, à 81 ans, à Nice, le 8 décembre 1979. Son ascendance réunit les familles d’Estienne d’Orves (papa, Louis Laurent Joseph, conseiller au parlement de Provence, a 71 ans quand le petit naît et meurt quand il a 4 ans), et de Miollis (maman est beaucoup plus jeune, mais quand même 37 ans au moment de la naissance, et meurt quand il a 36 ans). Lui-même s’allie par celle qu’il épouse à 26 ans (elle n’en a que 19!), Louise Rosalie Eulalie, aux familles Novaro de Castelvecchio et de Monléon. Pour la suite, voici une copie de la descendance…

Tout cela pour que vous compreniez un peu mieux ce que l’on voit en arrivant dans ce quartier de Nice : une avenue qui porte le nom de la famille et le lycée Honoré idem. Et pour que vous imaginiez ce Monsieur transformant une colline en ce que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Vous vous posez peut-être la question « et pourquoi d’Estienne et d’Orves »? Bon, je prends encore un peu de temps. Les d’Estienne sont connus depuis 1500 environ, et très reliés à l’histoire d’Aix en Provence. Et c’est Joseph-Honoré d’Estienne qui créa la branche d’Orves, au XVIIIème siècle, en épousant Agnès de Martiny, héritière de la terre d’Orves, près de Toulon. Voilà, vous savez tout, ou presque. Et vous rencontrerez dans la balade son petit-fils, créateur du raccourci qui nous a fait souffrir (faire monter des escaliers ardus par cette chaleur avec un masque, cela relève du sadisme…), et une de ses descendantes, Félicie. Sur elle, je ne vous dirai rien, car pour l’instant sur le net je ne rencontre que la Félicie actuelle, artiste connue… mais un spectacle a été monté dans le Parc récemment, autour de cette peintre impressionniste, par Cyrielle et la troupe que j’aime tant, 1,2,3 CAT.

Les exploitants agricoles et autres serviteurs

Qu’il s’agisse de louage ou de métayage, les personnes oeuvrant sur le domaine étaient très nombreuses. Nous retiendrons surtout une famille, celle des Allegretti, qui ont tellement été associés à celui-ci qu’elle a obtenu le droit de rester dans sa demeure située maintenant sur le parc racheté par le Conseil Départemental des Alpes Maritimes! Mais on peut imaginer tout ce petit monde entretenant orangeraie et oliveraie, participant à la production de fruits, légumes et fleurs, assurant l’entretien des chemins et du réseau hydraulique, transformant une colline en vaste domaine sylvicole et agricole… Et, bien sûr, aussi toutes celles et ceux qui construisaient et entretenaient les édifices qui sont encore visibles de nos jours.

Un comte russe

Augustin avait un ami, le comte d’Apraxine. Une famille célèbre dans l’histoire de la Russie. Mais je ne suis pas parvenue à identifier qui était précisément ce comte dont les ancêtres sont si prestigieux, ni pourquoi il était alors à Nice, même si l’on sait combien les Russes ont toujours aimé cette ville.

Les deux compères, aux dires de notre guide, devisaient tranquillement sur la plateforme sommitale, échangeant sur leurs exploitations réciproques, et sans doute d’autres sujets à taire… Le comte montait de sa résidence sise au bas du domaine pour rencontrer son vieux copain…

Ce comte a fondé une institution charitable, destinée à l’accueil de jeunes filles dites alors « aveugles ». Cette institution est devenue de nos jours un ESSMS géré par l’IRSAM: foyer d’accueil occupationnel « Les Bougainvilliers » et foyer d’accueil médicalisé « Les Glycines » situés dans la villa Apraxine, au 49 de l’avenue… d’Estienne d’Orves, bien sûr, qui accueillent toujours des résidents sensoriels, mais sont devenus mixtes…

Voilà dressé le tableau de quelques acteurs dont les fantômes hantent le Parc. Il ne reste plus qu’à y entrer et vous en narrer la visite.. ce sera pour une autre fois…

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