Un spectacle « décoiffant » à Bobino

Un jour de grève à Paris… L’injonction de télétravailler… Avez-vous déjà passé 7 heures devant un écran, à essayer de faire appréhender les joies de la rédaction à des personnes dont le rapport à l’écrit est historiquement difficile? Si oui, vous comprendrez l’envie irrésistible de se « distraire », au sens premier du terme (pas au sens pascalien, la surcharge cognitive était trop forte!). Un film? déjà allée au cinéma cette semaine. Une pièce? Pas sûr qu’elle se joue. La nocturne du Musée Branly pour l’exposition « kimono »? Annulée pour cause de grève. Reste la musique… pas trop loin, et surtout au sud de la ville, car on oublie l’idée de traverser l’axe République – Nation en ce soir de défilé. Or voici longtemps que j’ai envie de voir « Opéra locos », à Bobino. Et justement, c’est à 19h, donc pas trop tard entre deux journées de labeur. Un appel pour vérifier la non-annulation, et je file. En voiture, bien sûr : pas question de perdre du temps dans l’attente d’improbables transports en commun.

Peu de monde dans la salle. Ce qui entraîne, à la demande des placeuses, une migration généralisée à quelques minutes du début. Chacun-e peut ainsi migrer à son gré (joli, non? je ne rajouterai pas « et changer de degré », faut pas exagérer!). Aussi, avec une place bon marché, me suis-je retrouvée très bien placée, suffisamment en hauteur pour ne pas être gênée par le chignon de la dame de devant, et avec un large espace pour déployer mes gambettes lourdes d’avoir supporté la position assise autant d’heures.

J’ai passé un moment de détente extraordinaire et de plaisir joyeux, partagé avec une salle en délire. Un spectacle à recommander à toute personne peu empreinte à aller à l’Opéra ou l’Opéra Comique.

Lui, c’est le ténor. Méconnaissable dans son costume qui le rend difforme, et avec son maquillage outré…

Deux chanteuses et trois chanteurs aux voix de qualité, aux tessitures variées. Pour certain-e-s, une amplitude admirable. Notamment l’un des chanteurs, qui se joue du genre. Cinq personnes qui chantent, mais aussi jouent et dansent avec un rythme endiablé. Un burlesque un peu trop forcé, peut-être parfois. Mais j’ai beaucoup ri. J’étais par moments littéralement « pliée en deux », notamment par le décalage entre les paroles et le jeu scénique, alors que l’air était brillamment interprété.

Le spectacle, soudain, devient interactif. Et la salle chante, interprétant les airs les plus connus : Rigoletto, la Traviata… Un spectateur se retrouve même sur scène. Car, pour constituer 3 couples, il faut 6 personnes. Qu’à cela ne tienne, on va prendre la sixième dans la salle! Et tout se termine avec des spectateurs/trices chantant debout et claquant des mains dans une ambiance chaleureuse. Exactement ce qu’il me fallait après cette journée d’interactions médiées par un écran! Que vous dire de plus? Allez-y, cela vous apportera du soleil en ce triste hiver! Je n’ai pas trouvé d’extrait avec les cinq actuel-le-s, il y a visiblement eu changement côté « femmes », mais vous aurez quand même une (toute petite) idée en regardant ceci.

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