Guillaume de Tonquedec, ça vous dit quelque chose ? Cela vous évoque un château fort des Côtes d’Armor ?

Vous n’avez pas tort. Il existe bien, et date bien du XIIème siècle, pour sa partie la plus ancienne. Il a été acheté – pardon, acquis ! -en 1636 par René de Quengo, seigneur du Rochay (ou du Rocher, comme vous voulez). Depuis, sa famille l’a revendu, puis racheté, puis revendu à la fin du XIXème. Voilà qui explique le nom complet de Quengo de Tonquedec.

Voyez-vous à quoi nous en arrivons? Pas encore ? C’est que vous ignorez que l’un des descendants de cette noblesse bretonne porte ce nom, avec les prénoms de Guillaume Emmanuel Marie… Vous commencez à comprendre ? Eh oui, l’acteur aux 3 Molière (je ne parle pas du César ni du Prix Beaumarchais) est d’origine noble. Vous ne le saviez pas? Moi non plus, au moment où j’ai commencé à écrire cet article, et donc à me renseigner un peu plus sur lui!

Mais revenons à Paris, 1er jour du mois de 2/22… et au Théâtre Montparnasse. A 17 heures, j’ai couru acheter des places à l’Office de Tourisme de Paris, l’un des kiosques où l’on peut acquérir des places de première catégorie à moitié prix le jour de la représentation – ce qui est idéal pour les imprévoyantes comme moi! -, direction le quartier… breton! coïncidence, me direz-vous. Oui, mais j’aime y croire, aux co-incidences… Et, le soir… un régal!

3 acteurs et 1 actrice, la parité n’est pas respectée… Mais la jeune actrice (28 ans) occupe le terrain, face à un acteur aussi « présent ». Camille Aguilar montre des facettes variées de son talent dans un rôle qui est loin d’être facile. Les deux autres acteurs m’ont moins convaincue…
Je ne vous raconterai pas le scenario, car cela vous priverait des surprises qu’il réserve.
Donc juste un mot pour vous dire « Allez-y ». Certes les décors sont tristounets, et la mise en scène peu inventive selon moi. Mais…
Le texte de Clément Koch est d’une grande richesse, et les allusions, jeux de mots, citations ont provoqué à maintes reprises les rires de la salle… Les acteurs sont investis dans leur rôle et nous font partager des tensions et émotions intenses. L’une des répliques m’a fait penser à l’un de mes amis qui fait du théâtre amateur. Je vous la livre (de toutes façons, vous l’auriez trouvé en ligne, par exemple ici).
« Quand je joue, c’est comme si j’avais plus de place pour moi à l’intérieur de moi. Je sais, c’est un peu tordu à dire, mais c’est ça que ça me fait. De la place.«
Ce n’est pas Guillaume de Tonquédec, alias Matt Donovan, acteur sur le déclin, qui la prononce, mais Camille Aguilar, alias Sara (« surtout sans H« , comme elle le répète) Bump, serveuse dans un bar, actrice en devenir.
Et surtout, le thème même, une réflexion sur la question « Qu’est-ce qu’être acteur/actrice? », thème passionnant en soi, est traité avec finesse…